En résumé
Acer réussit le pari de proposer la puissance d’un PC dans un format véritablement portable. À l’exception des jeux trop récents, la Switch Alpha s’accommode de toutes les tâches avec aisance grâce à son Core i5 soutenu par 4 Go de RAM, et il suffira d’y attacher la cover-clavier fournie pour plus de confort. Elle pourra en outre servir de tablette graphique avec sa béquille ajustable sur 165°, à condition d’investir dans un stylet. Gare toutefois aux couleurs affichées sur son écran QHD de 12 pouces, puisqu’il aurait mérité un peu plus de soin au calibrage. Rien de réellement gênant pour les autres usages toutefois. Usages pour lesquels il sera en outre possible de profiter d’un équipement audio, ou du moins d’une prise casque, de bonne facture. Mais pas pour très longtemps. Avec 6 heures 55 d’autonomie mesurée au Labo, la Switch Alpha manque un peu de souffle.
Note technique
Les plus et les moins
- Bien plus qu'une tablette
- Toute la puissance du Core i5
- Cover clavier fournie
- Autonomie un peu juste
- Écran moyen
Détail des sous notes
Notre test détaillé
Avec la Switch Alpha, Acer s’attaque directement à Microsoft et sa gamme Surface. Et il ne s’en cache pas d’ailleurs. Du design à la fiche technique, les points communs sont nombreux. Qu’en est-il à l’usage ? Nous avons testé la dernière tablette hybride du Taïwanais. Voici notre verdict.
La mode des tablettes hybrides ne faiblit pas. Premier sur le segment, Microsoft est aujourd’hui loin d’être le seul à en proposer. Acer lui a notamment emboîté le pas et propose même, depuis la fin 2016, un modèle très proche de ses Surface Pro. Cover clavier et béquille ajustable sont donc aussi au programme de la Switch Alpha, qui propose en outre diverses configurations à base d’Intel Core. Le modèle que nous testons aujourd’hui dispose pour sa part d’un Core i5, accompagné de 4 Go de RAM et d’un SSD de 128 Go en complément de l’équipement commun à toutes les versions : écran 12 pouces (2160 x 1440 pixels), haut-parleurs stéréo, appareils photo 5 et 2 mégapixels, port USB-C, modules Wi-Fi et Bluetooth… Microsoft n’a-t-il plus qu’à bien se tenir ?
Le design et l’ergonomie
Il ne fait aucun doute qu’Acer s’est inspiré de Microsoft et sa célèbre Surface pour concevoir cette Switch Alpha 12, mais il a au moins eu la présence d’esprit d’en éviter les quelques défauts. On apprécie ainsi tout particulièrement sa béquille creuse et habillée de silicone sur sa partie inférieure, qui augmente l’adhérence et évite surtout l’aspect tranchant lorsqu’elle est utilisée sur les genoux en position PC.
Comme les dernières tablettes de Microsoft, cette Switch Alpha pourra en outre être utilisée comme une tablette graphique en inclinant la béquille jusqu’à 165° pour la surélever légèrement, à condition tout de même d’investir dans un stylet. Aucun n’est fourni, tout du moins dans notre pack.
Il est en revanche bon de constater qu’Acer inclut bien une cover-clavier d’autant que celle-ci est de bonne facture. Elle se fixe là aussi sur la tranche inférieure de la tablette, via un port aimanté. Un aimant supplémentaire au-dessus des touches permettra d’ajouter un point de fixation sous l’écran de 12 pouces et de l’incliner légèrement. Le confort de frappe s’en trouve encore amélioré, alors que le rétroéclairage et l’espacement des touches, de type chiclet, apportent déjà beaucoup. Le revêtement est en outre agréable au toucher, mais on regrettera que le touchpad ne soit pas plus grand et plus sensible dans les coins. Le clic gauche se montre parfois difficile.
La Switch Alpha fera donc un bon PC d’appoint, sans qu’il ne soit nécessaire d’investir dans des accessoires. Et c’est d’autant plus vrai qu’elle profite aussi d’une connectique assez bien fournie. L’habituelle prise jack est accompagnée d’un port USB-A, d’un port USB-C et d’un lecteur microSD sur la tranche gauche qui accueille aussi la prise d’alimentation.
La tranche droite est occupée par les boutons de mise en marche, du volume et d’une touche additionnelle dédiée à Windows. L’ensemble, qui inclut également deux haut-parleurs et un appareil photo en façade et un second appareil photo au dos dans un élégant châssis en aluminium, se montre de plus assez compact avec des dimensions de 292.1 x 201.4 x 15.85 mm. Le poids de 1,3 kg (sans clavier) pourrait toutefois vous couper l’envie de la trimballer partout…
L’écran
La Switch Alpha d’Acer intègre un écran IPS tactile d’une diagonale de 12 pouces et d’une définition de 2160 x 1440 pixels. La résolution qui en découle, à savoir 216 ppp, est honorable et garantit une finesse d’affichage suffisante pour tous les usages. Mais suffisant ne veut pas dire optimal.
Le confort reste bien meilleur sur les dernières Surface Pro de Microsoft, qui s’en sortent d’ailleurs bien mieux aussi en matière de colorimétrie. Acer est de son côté passé à côté du bleu dans ce cas, et dans une moindre mesure à côté du rouge aussi. En comparant le gamut de la Switch Alpha à notre espace de référence (sRGB), on relève des delta U’V’ respectifs de 0,0352 et 0,0253. Entre les deux, le magenta est évidemment perdu, avec un écart mesuré à 0,0620. La bonne reproduction des tons vert et jaune rattrappe néanmoins la note de colorimétrie, et rehausse le delta U’V’ de l’écran qui s’établit juste au-dessus de la moyenne de notre sélection, à 0,027 contre 0,032.
C’est finalement en contraste que cet écran s’en sort le mieux, sans pour autant atteindre des sommets. La première mesure du Labo est d’ailleurs plutôt décevante, puisque c’est un taux de contraste de 639:1, plombé par un noir trop lumineux (0,34 cd/m2).
La seconde et plus importante de nos mesures de contraste, qui s’appuie pour rappel sur un noir avec 5 % de blanc afin de faciliter la comparaison avec les écrans OLED, se révèle en revanche bien meilleure. Le taux atteint alors 395:5, quand la moyenne de notre sélection plafonne à 318:5 et la Surface Pro 4, à 285:5. Cela ne nous empêchera toutefois pas de regretter la mauvaise gestion de la luminosité dans les tons foncés, et son déclin rapide en vue latérale : jusqu’à 62 % de perte à 30°. Il ne faudra pas avoir peur de se coller pour regarder un film à deux dans de bonnes conditions.
Les performances
La Switch Alpha est disponible en plusieurs versions. Comme indiqué plus tôt, celle que nous testons est équipée d’un Core i5-6200U adossé à 4 Go de RAM. De quoi assumer des usages relativement lourds. Elle s’en est en tout cas très bien sortie lors de nos tests de performances, et même plus encore sur la partie bureautique.
Nos scripts Word, Excel et OpenOffice ont respectivement été exécutés en 44, 9 et 10 secondes, ce qui la classe tout simplement parmi les meilleures de la catégorie. Un peu plus lente avec nos scripts Photoshop dans les pattes, puisqu’ils sont aussi plus lourds, la Switch Alpha se montre à peine moins adaptée pour de la retouche photo et enregistre là aussi d’excellents chronos : 16 secondes et 6 minutes 23.
L’absence de GPU dédié devrait néanmoins faire fuir les gamers, malgré les performances honorables que délivre l’Intel HD Graphics 520 intégré. Nous avons tout de même réussi à faire tourner Call of Duty Warfare 2 à 53 fps en multi, avec 12 bots en jeu et les réglages par défaut. Le titre devient néanmoins difficilement jouable dès lors que l’on augmente la définition ou le nombre de joueurs, et chute à moins de 20 fps.
On ajoutera enfin une légère tendance à chauffer en usage prolongé, preuve que le système de refroidissement liquide d’Acer ne vaut pas un bon ventilateur. Mais il est au moins plus discret. On ne peut pas tout avoir.
L’audio
Les deux haut-parleurs stéréo présents à l’avant de la Switch Alpha brillent davantage par leur puissance, mesurée à 75 dB sur les fréquences basses et à taux de distorsion donnée de 10 %, que par la qualité du son en sortie. Comme souvent, les graves manquent à l’appel, mais c’est aussi le cas des bas médiums puisque la bande passante ne décolle réellement qu’à 630 Hz. Les aigus sont de plus largement mis en avant autour des 8 000 Hz.
Il reste néanmoins possible de profiter d’une meilleure qualité d’écoute. Il suffit pour cela de passer par la prise casque qui, en dehors d’un problème certain relevé sur la diaphonie, transmet le signal audio de manière propre et neutre. Peu de bruit et de distorsion sont à signaler, tandis que la bande passante dessine une ligne qui est pratiquement droite.
La photo
Les tablettes sont globalement mauvaises en photo, et cette Switch Alpha ne se classe pas parmi les meilleures. Son capteur principal de 5 mégapixels la classe plutôt dans la moyenne. Associé à une optique présentant un peu de distorsion et de vignettage, il produit une définition de 867 paires de lignes par hauteur quand la meilleure monte tout de même à 1560 dans les mesures du Labo. N’attendez donc pas le plein de détails.
Et c’est d’autant plus vrai lorsque la lumière vient à manquer. Le niveau de bruit passe alors d’une vingtaine de décibels à près de 40 au pire, avec un grain de taille croissante et de plus en plus coloré. On notera cependant que le temps d’exposition reste assez raisonnable, autour des 60 ms en très faible luminosité.
C’est essentiellement la colorimétrie qui rehausse la note. Les couleurs sont reproduites de manière assez fidèle en lumière du jour, comme en témoigne le deltaE relevé à 4,2. Il est en outre bon de constater que les éclairages tungstène ne devraient pas trop affecter les couleurs de vos photos. Le delta E mesuré au Labo dans ces conditions est à peine plus élevé, à 4,8. La Switch Alpha réagit en revanche un peu moins bien aux éclairages fluo. Le delta E monte cette fois à 7,5, ce qui reste dans la moyenne.
Du côté de la balance automatique des blancs, on notera de petits écarts en présence de bleu (deltaE à 6,3) et de jaune (deltaE à 6,3 pour le jaune clair, et 10,8 pour le jaune foncé). Les tests menés sur le vert ont quant à eux une issue plus favorable. Le deltaE tombe à 1.
L’autonomie
Si vous souhaitiez vous tourner vers une tablette hybride plutôt qu’un PC portable pour pouvoir toujours la garder avec vous, ce modèle n’est peut-être pas le plus adapté. Il se glisse en effet facilement dans le sac, mais son autonomie moyenne risque tout de même d’en limiter l’utilité en dehors de la maison.
La Switch Alpha s’est éteinte après seulement 6 heures et 55 minutes de lecture vidéo continue, sans connexion et avec l’écran réglé sur environ 200 cd/m2, lors de notre test. C’est à peine plus que la moyenne de notre sélection, et surtout bien loin des meilleures tablettes du genre. La Surface Pro 4, par exemple, offre près d’une heure et demie de lecture supplémentaire.
L’OS et l’interface
La Swich Alpha 12 est livrée avec une version complète de Windows 10 agrémentée de quelques applications plus ou moins utiles, dont une permettant de réduire la lumière bleue. Acer ajoute également un raccourci vers sa boutique en ligne sur le bureau, qui présente également divers outils d’aide et d’assistance, un app store alternatif et un gestionnaire de mots de passe pour Edge.
Conclusion
Acer réussit le pari de proposer la puissance d’un PC dans un format véritablement portable. À l’exception des jeux trop récents, la Switch Alpha s’accommode de toutes les tâches avec aisance grâce à son Core i5 soutenu par 4 Go de RAM, et il suffira d’y attacher la cover-clavier fournie pour plus de confort. Elle pourra en outre servir de tablette graphique avec sa béquille ajustable sur 165°, à condition d’investir dans un stylet. Gare toutefois aux couleurs affichées sur son écran QHD de 12 pouces, puisqu’il aurait mérité un peu plus de soin au calibrage. Rien de réellement gênant pour les autres usages toutefois. Usages pour lesquels il sera en outre possible de profiter d’un équipement audio, ou du moins d’une prise casque, de bonne facture. Mais pas pour très longtemps. Avec 6 heures 55 d’autonomie mesurée au Labo, la Switch Alpha manque un peu de souffle.