Renouvelé en même temps que le Surface Laptop ou le Surface Studio, l’ordinateur hybride de Microsoft s’est laissé essayer par L’Éclaireur avant un test complet.
En résumé
La Surface Pro 9 est autant une tablette qu’un ordinateur et, dans les deux cas, elle nous a donné entière satisfaction. Performante dans notre configuration musclée (16 Go de RAM, Core i7), elle a su se montrer volontaire dans la quasi totalité des tâches entreprises au long de la journée. Lancé 20 € plus cher que la Surface Pro 8, ce nouveau modèle ne révolutionne pas la formule et se contente, pour l’essentiel, d’apporter les processeurs Intel de 12e génération dans l’équation. Pour plus d’originalité, le modèle équipé d’une puce ARM Snapdragon est peut-être plus recommandable. Mais il faut rester attentif au fait que la plateforme est encore loin d’être bien supportée sur Windows, et de nombreuses applications pourraient manquer à l’appel ou se montrer instables. Le choix du modèle Intel est donc celui de raison, d’autant qu’à part une autonomie qui pourrait se montrer encore meilleure, nous n’avons pas grand-chose à lui reprocher.
Note technique
Les plus et les moins
- Un design toujours réussi
- Écran lumineux, aux couleurs vives
- Les performances en bureautique
- Assez à l’aise pour quelques jeux occasionnels
- Mode Fréquence de rafraîchissement dynamique erratique
- L’autonomie pourrait être encore meilleure
Notre prise en main détaillée
Drôle de segment de marché que celui des ordinateurs portables hybrides. Parfois appelés « ordinateurs 2-en-1 », ces appareils combinent les atouts de portabilité d’une tablette à la puissance d’un laptop pour décupler la productivité de leurs utilisateurs et utilisatrices.
Après avoir pris en main le sympathique quoique pantouflard Surface Laptop 5, nous nous intéressons aujourd’hui au Microsoft Surface Pro 9 dans sa version Intel. En effet, cette année, le géant de Redmond décline son ordinateur hybride dans une version ARM profitant de la puce Snapdragon QC3. Auparavant connue sous le patronyme de Surface Pro X, cette édition apporte avec elle une connectivité 5G permanente et quelques fonctionnalités IA additionnelles. Mais, nous allons le voir, le modèle qui nous intéresse aujourd’hui prend l’ascendant au chapitre des performances et du rapport qualité-prix.
Prise en main réalisée sur un ordinateur prêté par le constructeur.
Design et ergonomie
Ça devient une habitude chez Microsoft : le design de la Surface Pro 9 n’évolue pas d’un iota par rapport à celui de son aînée. Un design séduisant, entendons-nous bien, mais qui ne parvient plus à nous impressionner, malheureusement.
Ultrafin et parmi les ordinateurs les plus légers que l’on puisse trouver sur le marché (287x208x9,3 mm pour 891 grammes), la Surface Pro 9 sait se faire oublier et peut se glisser dans n’importe quel sac à dos (ou à main). Un appareil taillé pour le nomadisme, d’autant que l’on retrouve toujours au dos de l’écran ce support généreusement inclinable pour obtenir le meilleur angle de vue. Celui-ci peut d’ailleurs se plier à environ 160° pour venir surélever légèrement l’écran lorsqu’on utilise la Surface en mode tablette. Idéal pour dessiner ou prendre des notes.
Optionnel (mais évidemment fortement recommandé malgré son tarif de 179,99 € ou 279,99 € avec le stylet), le clavier Signature vient se greffer magnétiquement à la tranche basse de la tablette. Maline, la pochette dédiée à loger (et recharger) le Slim Pen 2 peut être cachée en repliant le clavier d’un cran. Ce faisant, on obtient d’ailleurs un angle de frappe plus agréable sur le clavier chiclet, mais je préfère à titre personnel le faire reposer à plat. La raison ? Le clavier est si fin qu’une frappe un peu énergique fait comme « rebondir » le plateau et me gêne lors d’une longue saisie.
Comme sur une tablette traditionnelle, on trouve sur la tranche supérieure le bouton de mise sous tension ainsi que ceux pour augmenter ou réduire le volume sonore. Le son s’échappe d’ailleurs par deux haut-parleurs situés de chaque côté de l’écran, qui font face à l’utilisateur. Un plus pour une immersion réussie.
En haut de l’écran, (l’épaisse) bordure vient masquer une webcam capable de capturer en 1080p et deux microphones pour capter la voix de l’utilisateur ou utilisatrice. Pour rester sur le même thème, la Surface Pro 9 se dote d’une caméra arrière de 10 mégapixels, dont Microsoft ne détaille malheureusement pas les caractéristiques (ce qui est rarement bon signe, mais, on vous l’assure, ce n’est « pas si pire », comme on dit).
Pour conclure, la connectique de la tablette hybride est – comme d’habitude – assez chiche. On compte deux ports USB-C (Thunderbolt 4.0) et un port Surface Connect pour la recharge. Sur le modèle équipé d’une puce Qualcomm, on remarque aussi un tiroir à carte SIM.
L’écran
Une nouvelle fois, Microsoft recycle la dalle du modèle de l’an dernier. À savoir un écran LCD IPS au format 3:2, qui offre d’après nous une luminosité intéressante, mais surtout des couleurs très saturées. Sont-elles justes, cependant ? Nous attendrons que le Labo rende son verdict dans un test ultérieur !
L’écran propose une définition de 2 880 x 1 920 pixels, soit une densité de pixels de 267 ppp sur cette dalle 13”. On rempile également avec une fréquence de rafraîchissement maximum de 120 Hz, mais, attention, celle-ci n’est pas activée par défaut dans les menus de l’ordinateur ! Nouveau par rapport à la précédente édition : un mode Dynamique permettrait de laisser Windows décider entre la fréquence de 60 Hz et celle, plus fluide, de 120 Hz. Néanmoins, après quelques essais, il apparaît que cette option adopte un fonctionnement des plus nébuleux. Jamais nous n’avons constaté de passage à 120 Hz, même en fonctionnant sur secteur et en choisissant le préréglage « performances élevées ». Étrange.
Enfin, rappelons (bien que ce soit une évidence ici) que l’écran de la Surface Pro 9 est tactile. Il prend en charge dix points, et le stylet Slim Pen 2 accepte 4 096 niveaux de pression sur sa mine. Cet accessoire dispose de deux raccourcis et propose un retour haptique assez satisfaisant, ce qui en fait un (quasi) indispensable pour les personnes accro à la prise de notes ou pour les artistes dans l’âme. Notez cependant qu’il est tout à fait possible d’utiliser n’importe quel stylet certifié MPP (Microsoft Pen Protocol).
Performances et rapidité
Notre configuration de test figure parmi les plus puissantes proposées par le fabricant (Core i7, 16 Go de RAM ; 1 859 €). Il faut donc bien garder en tête que le modèle d’entrée de gamme (Core i5 de 12ᵉ génération, 8 Go de RAM ; 1 299 €) proposera fatalement des performances moindres que ce qui sera décrit dans ce chapitre.
Le Core i7-1255U qui anime notre machine est un processeur de gamme EVO qui dispose de dix cœurs (20 threads) cadencés jusqu’à 4,7 GHz. Au quotidien, il offre des performances très intéressantes aux personnes qui travaillent sur diverses applications. Notez par ailleurs qu’il s’agit du même processeur qui équipait notre Surface Laptop 5 dans une précédente prise en main.
Niveau ressenti, on est donc en terrain connu. Les applications se lancent promptement et la capacité généreuse de mémoire vive permet de ne pas trop avoir à s’embêter à fermer la moindre fenêtre pour libérer la charge. Tout ce qu’il faut pour travailler correctement au long de la journée, en somme.
Pour le jeu vidéo, les choses se compliquent naturellement un peu. Dépourvue de carte graphique dédiée, la Surface Pro 9 ne peut se reposer que sur la puce graphique intégrée, une Intel Iris Xe de 96 unités cadencées à 1 250 Mhz. La tablette n’aura à ce titre aucun mal à lancer des jeux, notamment indépendants et peu gourmands, datant d’il y a quelques années. On peut même se laisser tenter par un GTA V en acceptant quelques concessions graphiques évidentes. Pour les jeux plus récents, en revanche, mieux vaudra passer son chemin. Non seulement les performances délivrées par la Surface Pro 9 sont trop modestes, mais le refroidissement actif aura du mal à réguler la température des composants sur le long terme. Peu recommandable.
Autonomie
Fait étonnant, la batterie embarquée dans la Surface Pro 9 est de moindre capacité par rapport au précédent modèle. On passe d’un accumulateur de 51,5 Wh à 47,7 Wh. Néanmoins, les processeurs retenus cette année sont moins gourmands (de 28 W à 15 W) et devraient permettre de compenser en termes d’autonomie.
Dans les faits, nous ne sommes ni épatés ni particulièrement déçus. Chargée à bloc, la Surface Pro 9 nous a accompagnés tout un après-midi pour travailler confortablement, en wifi, et en conjuguant traitement de texte, navigation web intensive et lecture de streams sur Twitch pendant une heure ou deux. Pour le dire autrement : la Surface Pro 9 saura convaincre les étudiants ou les personnes qui n’ont pas toujours accès à une prise de courant. Mais de là à dire que la tablette peut rivaliser avec un MacBook Air ou un Dell XPS… certainement pas.
Toujours est-il que la recharge de l’ordinateur hybride est plutôt rapide. En partant d’une batterie à 5 %, il n’a fallut qu’une heure pour atteindre 83 % d’autonomie avec le bloc fourni. Pour récupérer 100 %, comptez environ 1h45.