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De « Labyrinth » à « Twin Peaks » : quand David Bowie crevait l’écran au cinéma

31 décembre 2025
Par Lucie
De « Labyrinth » à « Twin Peaks » : quand David Bowie crevait l'écran au cinéma
©Bac Films

Artiste total, caméléon du rock et icône de la mode, David Bowie a également laissé une empreinte indélébile sur le septième art. Loin de se contenter de simples apparitions, le Britannique a construit une filmographie audacieuse, naviguant entre le fantastique, le drame psychologique et le cinéma d’auteur.

Alors que le monde s’apprête à commémorer les dix ans de sa disparition, il est temps de redécouvrir l’acteur derrière la rockstar. De l’alien mélancolique au vampire dandy en passant par l’inventeur de génie, retour sur 10 rôles cultes qui prouvent que David Bowie était aussi une véritable bête de cinéma.

L’Homme qui venait d’ailleurs (Nicolas Roeg, 1976)

Thomas Jerome Newton est un extraterrestre venu sur Terre avec une mission désespérée : trouver de l’eau pour sauver sa planète mourante. Grâce à ses connaissances avancées, il amasse une fortune colossale, tout en tentant de construire le vaisseau qui le ramènera chez lui. Mais sa rencontre avec Mary-Lou (Candy Clark) et la découverte des vices humains, vont peu à peu piéger cet être dans une existence terrestre désabusée.

Pour son premier grand rôle au cinéma, David Bowie ne joue pas : il est l’alien. À l’époque, le chanteur est en pleine période Thin White Duke, physiquement émacié et pâle, ce qui confère au personnage une étrangeté naturelle et troublante. Sans jamais forcer le trait, il incarne une solitude cosmique et une vulnérabilité qui feront de L’Homme qui venait d’ailleurs une œuvre culte de science-fiction. Une performance fondatrice qui donnera le ton à sa carrière cinématographique.

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Les Prédateurs (Tony Scott, 1983)

Miriam (Catherine Deneuve) est une vampire égyptienne millénaire d’une beauté fatale. Elle vit à New York avec son compagnon John (David Bowie), à qui elle a promis la vie éternelle. Pourtant, John commence soudainement à vieillir à une vitesse effrayante. Paniqué, il cherche l’aide du docteur Sarah Roberts (Susan Sarandon), une spécialiste du vieillissement prématuré. Tandis que le temps lui file entre les doigts, un triangle amoureux vénéneux et sanglant se met en place dans une ambiance gothique chic inoubliable.

L’année 1983 est charnière pour Bowie, et ce rôle reste l’un des plus marquants de son esthétique glam-goth. Bien que son temps à l’écran soit limité par le scénario, sa performance est prenante. Il réussit à transmettre la terreur pure d’un corps qui se délite, passant de l’élégance suprême à la décrépitude en quelques scènes, le tout avec une économie de mots remarquable.

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Furyo (Nagisa Oshima, 1983)

En 1942, dans un camp de prisonniers japonais sur l’île de Java, le major Jack Celliers (David Bowie), un soldat britannique rebelle et charismatique, est capturé. Son arrivée trouble profondément le capitaine Yonoi (Ryuichi Sakamoto), le commandant du camp, qui est fasciné par le courage et l’attitude de cet ennemi. Au milieu des tensions culturelles et de la brutalité de la guerre, une étrange obsession silencieuse s’installe.

Furyo ou Merry Christmas, Mr. Lawrence est sans doute la performance la plus acclamée par la critique. Bowie y est impérial, incarnant une figure quasi messianique de la résistance passive. Le chanteur britannique joue, tout au long du film, d’une ambiguïté constante, utilisant ses yeux vairons pour déstabiliser ses geôliers.

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Série noire pour une nuit blanche (John Landis, 1985)

Ed Okin (Jeff Goldblum) est un ingénieur insomniaque qui découvre que sa femme le trompe. Déprimé, il erre dans l’aéroport de Los Angeles où il rencontre Diana (Michelle Pfeiffer), une contrebandière de bijoux poursuivie par des tueurs iraniens. Entraîné malgré lui dans une course-poursuite nocturne à travers la ville, Ed croise une galerie de personnages excentriques, dont un mystérieux tueur à gages anglais nommé Colin Morris.

Série noire pour une nuit blanche est la preuve que Bowie peut s’insérer dans des comédies noires hollywoodiennes avec une aisance déconcertante. Loin des créatures fantastiques, il incarne Colin Morris, un tueur à gages froid, moustachu et très britannique. C’est un rôle secondaire, mais chacune de ses apparitions vole la vedette au duo Goldblum-Pfeiffer.

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Absolute Beginners (Julien Temple, 1986)

Londres, 1958. La ville est en pleine ébullition culturelle, la jeunesse s’émancipe et le jazz laisse place aux débuts du rock. Colin (Eddie O’Connell), un jeune photographe, tombe amoureux de la styliste Crepe Suzette (Patsy Kensit). Une fresque musicale colorée et survoltée qui dépeint une société en mutation.

Si le film a divisé à sa sortie, la prestation de David Bowie en Vendice Partners, un publicitaire manipulateur et cynique, fait l’unanimité. Il y est délicieusement véreux, vendant du rêve américain à la jeunesse anglaise. Bowie y est au sommet : élégant, énergique et vocalement impeccable.

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Labyrinth (Jim Henson, 1986)

Sarah (Jennifer Connelly), une adolescente rêveuse, souhaite, dans un moment d’énervement, que des gobelins emportent son petit frère qui ne cesse de pleurer. Son vœu est exaucé par le mystérieux Jareth. Pour récupérer l’enfant, Sarah doit traverser un immense labyrinthe peuplé de créatures étranges et résoudre des énigmes, faute de quoi son frère deviendra un gobelin pour toujours.

Pour toute une génération, David Bowie est Jareth. Avec sa perruque ébouriffée, son maquillage prononcé et ses tenues extravagantes, il règne sur ce monde de marionnettes avec une autorité sensuelle et inquiétante. Il ne se contente pas de jouer le méchant de conte de fées ; il lui donne une profondeur rock-star fascinante et signe ici son rôle le plus populaire auprès du grand public.

La Dernière Tentation du Christ (Martin Scorsese, 1988)

La Dernière Tentation du Christ retrace la vie de Jésus de Nazareth (Willem Dafoe) sous un angle profondément humain, explorant ses doutes, ses peurs et la tentation de vivre une vie d’homme ordinaire plutôt que d’accomplir son destin divin. Dans cette relecture des Évangiles, Jésus finit par faire face à son jugement devant l’autorité romaine, incarnée par le gouverneur de Judée, Ponce Pilate.

Martin Scorsese offre à Bowie un rôle court mais crucial : celui de Ponce Pilate. Loin des caricatures de tyrans vociférants, Bowie propose un Pilate fatigué, bureaucratique et étonnamment rationnel. Il joue un homme politique qui ne veut pas condamner Jésus par méchanceté, mais par nécessité de maintien de l’ordre.

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Twin Peaks: Fire Walk with Me (David Lynch, 1992)

Préquelle de la célèbre série télévisée, Twin Peaks: Fire Walk with Me chronique les sept derniers jours de la vie de Laura Palmer (Sheryl Lee) dans la petite ville de Twin Peaks. Alors que l’agent du FBI Chester Desmond (Chris Isaak) enquête sur un meurtre, l’histoire plonge dans la psyché torturée de Laura.

David Lynch convoque Bowie pour une scène unique, aussi brève qu’hallucinante. Il incarne Phillip Jeffries, un agent du FBI disparu depuis longtemps, qui surgit de nulle part pour délivrer un message des plus important. Vêtu d’un costume beige trop grand, et possédant un accent du sud des États-Unis à couper au couteau, Bowie est terrifiant d’étrangeté.

Basquiat (Julian Schnabel, 1996)

Ce biopic retrace l’ascension fulgurante de Jean-Michel Basquiat (Jeffrey Wright), jeune artiste de rue devenu la coqueluche du monde de l’art new-yorkais dans les années 80. Basquiat explore sa relation complexe avec la célébrité, la drogue et ses mentors, dont la figure tutélaire du pop art, Andy Warhol, avec qui il noue une amitié artistique et personnelle profonde.

Qui d’autre que l’icône du glam rock pour incarner le pape du pop art ? David Bowie se glisse dans la peau d’Andy Warhol avec un mimétisme troublant. Une légende vivante jouant une autre légende. Bowie y révèle un Warhol touchant, parfois perdu, loin de l’image froide qu’on lui prête souvent, témoignant de l’admiration réelle qu’il portait au peintre.

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Le Prestige (Christopher Nolan, 2006)

À Londres, deux magiciens, Robert Angier (Hugh Jackman) et Alfred Borden (Christian Bale), se livrent une guerre sans merci. Leur rivalité vire à l’obsession mortelle alors qu’ils cherchent chacun à créer l’illusion ultime : L’Homme transporté. Dans sa quête désespérée pour surpasser son adversaire, Angier voyage jusqu’au Colorado pour rencontrer le légendaire inventeur Nikola Tesla, espérant que la science pourra accomplir ce que la magie ne peut faire.

Pour Le Prestige, Christopher Nolan tenait absolument à avoir Bowie, le seul capable selon lui d’incarner l’aura mystique de Tesla. Et il a eu raison : le chanteur illumine l’écran. Il incarne le génie visionnaire avec une élégance aristocratique et une mélancolie feutrée, offrant au film une dimension fantastique qui mêle science avancée et magie.

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Article rédigé par
Lucie
Lucie
rédactrice cinéma sur Fnac.com
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