Sélection

Les 12 meilleurs films d’animation français à voir absolument

16 octobre 2025
Par Mathieu M.
Les 12 meilleurs films d'animation français à voir absolument
©Memento

Avec les sorties en salle de « Marcel et Monsieur Pagnol », « Arco » et « La Mort n’existe pas » en octobre 2025, l’animation française confirme son état de grâce. Loin d’être un feu de paille, cette effervescence créative a imposé la « French Touch » comme une exception mondiale. Retour sur 10 films essentiels qui incarnent cette vitalité unique.

Drame politique en noir et blanc, polar futuriste, comédie déjantée ou voyage onirique : les visages de l’animation française sont multiples. Pourtant, une même ambition relie ces expressions si diverses.

Héritière de ses pionniers Paul Grimault, René Laloux et autre Michel Ocelot, l’anim’ made in France a su cultiver son audace pour développer un savoir-faire unique, s’imposant aujourd’hui comme une troisième voie essentielle, aux côtés de ses homologues américain et japonais. Tour d’horizon en 12 films essentiels.

Les Triplettes de Belleville, Sylvain Chomet (2003)

Un ovni. Presque sans dialogues, porté par une animation au style rétro inoubliable et une bande-son swing devenue culte, le film de Sylvain Chomet est une expérience unique. On y suit l’impayable Madame Souza, flanquée de son fidèle chien Bruno, à la recherche de son petit-fils cycliste, enlevé en plein Tour de France par la mafia. Sa quête la mènera jusqu’à Belleville où elle s’alliera à trois anciennes stars excentriques du music-hall.

Entre la caricature tendre de la France des années 50 et une vision surréaliste de l’Amérique, Les Triplettes de Belleville est un bijou d’inventivité, burlesque, nostalgique et poétique. Indispensable.

7€
12€
En stock
Acheter sur Fnac.com

Persepolis, Marjane Satrapi & Vincent Paronnaud (2007)

C’est le film qui a tout changé. En adaptant sa propre BD autobiographique, Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud imposent un style radical : un noir et blanc épuré pour raconter le parcours d’une jeune Iranienne, de la révolution islamique à son exil.

Porté par les voix de Chiara Mastroianni et Catherine Deneuve, Persepolis est bien plus qu’une chronique : un geste politique et artistique majeur, faisant de l’animation le porte-voix de l’intime et de l’Histoire. Son prix du Jury à Cannes ouvre une brèche décisive, libérant le médium de son carcan enfantin pour en faire un art adulte et engagé.

15€
19€
En stock
Acheter sur Fnac.com

Ma vie de Courgette, Claude Barras (2016)

Ne vous fiez pas à ses marionnettes aux yeux immenses, ce film helvetico-français est un chef-d’œuvre de délicatesse qui aborde les blessures de l’enfance. Courgette intègre un foyer après la mort de sa mère et y rencontre d’autres gosses cabossés qui vont réapprendre à faire confiance.

Écrit par la réalisatrice Céline Sciamma (Portrait de la jeune fille en feu), Ma vie de Courgette film traite de sujets graves avec une infinie tendresse, sans jamais tomber dans le pathos. Une formidable leçon d’humanité récompensée par deux César (meilleur film d’animation et meilleure adaptation), qui, loin de faire pleurer, parvient à réparer le cœur.

7€
12€
Voir sur Fnac.com

J’ai perdu mon corps, Jérémy Clapin (2019)

Une main tranchée s’échappe d’un laboratoire et traverse Paris pour retrouver son corps. Sur ce postulat fou, Jérémy Clapin orchestre un puzzle narratif fascinant, alternant entre l’odyssée périlleuse de la main et les souvenirs en noir et blanc de son propriétaire, Naoufel, jeune homme en quête de son destin.

Mêlant le fantastique à une chronique sociale d’une justesse rare, J’ai perdu mon corps est une œuvre inoubliable sur la perte, le souvenir et la reconstruction. Le film a bouleversé la Semaine de la Critique à Cannes avant d’entamer une carrière internationale triomphale.

Les Hirondelles de Kaboul, Zabou Breitman & Eléa Gobbé-Mévellec (2019)

Pour adapter Les Hirondelles de Kaboul, le roman de Yasmina Khadra, Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec font le pari de l’aquarelle. Le film nous plonge dans le quotidien de deux couples sous le régime taliban, où la douceur des traits et la lumière des couleurs se heurtent à la brutalité du propos. Ce contraste saisissant, porté par les voix intenses de Zita Hanrot et Swann Arlaud, confère au drame une résonance poignante.

Les Hirondelles de Kaboul démontre ainsi que pour raconter l’insoutenable, la grâce du dessin est parfois plus puissante que le réalisme le plus cru.

10€
12€
Voir sur Fnac.com

Josep, Aurel (2020)

Le dessinateur de presse Aurel ressuscite le trait d’un autre dessinateur : Josep Bartolí. Militant antifranquiste, Bartolí fut l’un des réfugiés de la Retirada – cet exode qui, en 1939, vit des centaines de milliers de républicains espagnols fuir Franco pour être parqués dans des camps français. Aurel raconte cette histoire à travers le souvenir d’un gendarme, faisant s’entrechoquer le trait vif et charbonneux du passé avec la ligne plus sobre du présent.

Servi par la voix grave de Sergi López, Josep ne se contente pas de raconter l’Histoire : il montre comment le dessin devient un acte de survie, un témoignage qui défie l’oubli.

À partir de
16,93€
En stock
Acheter sur Fnac.com

Le Sommet des Dieux, Patrick Imbert (2021)

Pour adapter le manga de Jirô Taniguchi, Patrick Imbert choisit le thriller existentiel. Un reporter-photographe japonais, Fukamachi, enquête sur Habu Jôji, alpiniste de génie disparu. Une quête qui pourrait l’amener à résoudre l’un des plus grands mystères de l’alpinisme : l’Anglais George Mallory, disparu sur l’Everest en 1924, en a-t-il été le premier conquérant ? Une interrogation qui vire à l’idée fixe…

Le Sommet des Dieux nous plonge dans la solitude glaciale de la haute altitude, où les silences et le craquement de la glace deviennent les sources d’une tension insoutenable. Une vertigineuse et merveilleuse méditation sur ce qui pousse l’homme à se mesurer à l’infranchissable.

10€
12€
En stock
Acheter sur Fnac.com

Mars Express, Jérémie Périn (2023)

Mars Express, le grand polar de hard-SF que l’animation française attendait. Sur Mars, en 2200, la détective privée Aline Ruby (Léa Drucker), un peu trop portée sur la bouteille, et son partenaire Carlos (Mathieu Amalric), réplique androïde de son ancien collègue, enquêtent sur la disparition d’une étudiante. Ce qui commence comme une filature de routine les plonge au cœur d’une affaire de robots « libérés » qui menace de faire basculer l’ordre social de Noctis, la capitale martienne.

Convoquant autant le Chinatown de Polanski que le Ghost in the Shell d’Oshii, Jérémie Périn signe un thriller politique dense et nerveux, qui impose son style unique au croisement du polar parano et de la SF adulte.

15€
19€
En stock
Acheter sur Fnac.com

Linda veut du poulet !, Chiara Malta & Sébastien Laudenbach (2023)

Une promesse faite à sa fille – un poulet aux poivrons un jour de grève générale – plonge Paulette dans une course-poursuite burlesque aussi touchante que déjantée. La grande idée visuelle de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach est de laisser la couleur mener la danse. Composé d’aplats vifs et indisciplinés qui ne se laissent jamais entièrement enfermer par les contours, le style épouse parfaitement la logique du chaos qui s’empare du récit.

Linda veut du poulet ! est une bouffée d’air frais, la preuve jubilatoire que l’animation d’auteur peut aussi être une grande comédie populaire, tendre et anarchique.

À partir de
26€
En stock
Acheter sur Fnac.com

Sirocco et le Royaume des courants d’air, Benoît Chieux (2023)

Juliette et Carmen, deux sœurs, se retrouvent projetées dans leur livre préféré, métamorphosées en chats. Pour retrouver leur monde, elles devront affronter Sirocco, le maître des vents.

Benoît Chieux imagine un voyage initiatique à la double filiation : entre le merveilleux du Voyage de Chihiro de Miyazaki et la poésie du Roi et l’Oiseau de Paul Grimault. Avec un style graphique fait d’aplats de couleurs qui laissent toute sa place au rêve, Sirocco et le Royaume des courants d’air est une œuvre d’une grande intelligence, s’adressant aux enfants sans jamais les prendre par la main et leur laissant l’espace pour imaginer leur propre chemin. 

Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau, Gints Zilbalodis (2024)

Après un cinéma à hauteur d’enfant, voici une fable à hauteur de chat. Un félin, farouchement indépendant, voit son territoire englouti suite à un déluge apocalyptique. Son seul refuge : une barque, improbable arche de fortune, qu’il doit partager avec une ménagerie hétéroclite.

Sans aucun dialogue, Flow, production franco-lettone de Gints Zilbalodis invente un langage purement cinématographique, fait de regards et d’attitudes, sans jamais céder à un anthropomorphisme facile. Ce récit de survie se mue alors en une poignante fable écologique sur la fragilité du vivant, et en un sublime conte sur l’altruisme. Une expérience hypnotique qui touche à l’universel, sans jamais avoir besoin d’un seul mot.

19,99€
26,28€
En stock
Acheter sur Fnac.com

La Planète sauvage, René Laloux (1973)

On ne pouvait conclure cette sélection sans revenir aux origines. Avec les dessins surréalistes de Roland Topor et la bande-son psychédélique d’Alain Goraguer, La Planète sauvage est une double allégorie. C’est d’abord une fable politique sur la résistance au totalitarisme, née dans la Tchécoslovaquie post-Printemps de Prague, où les humains, les Oms, se révoltent contre leurs maîtres géants, les Draags. Mais c’est aussi une fable écologique d’une modernité folle sur notre rapport destructeur aux autres espèces.

Œuvre fondatrice, primée à Cannes, La Planète sauvage préfigure à elle seule les décennies d’audace à venir. Plus qu’un chef-d’œuvre, l’acte de naissance d’une animation française pour qui, depuis cinquante ans, tout est possible.

À partir de
32,84€
En stock
Acheter sur Fnac.com

À lire aussi

Article rédigé par
Mathieu M.
Mathieu M.
Disquaire sur Fnac.com
Sélection de produits