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Bien plus qu’une égérie : Marianne Faithfull en cinq chansons emblématiques

01 février 2025
Par Thomas Chouanière
Bien plus qu’une égérie : Marianne Faithfull en cinq chansons emblématiques

Avec la disparition de Marianne Faithfull ce 30 janvier 2025, le rock perd une de ses voix les plus marquantes. Inoubliable représentante féminine du Swingin’ London (aux côtés d’une majorité de musiciens masculins), la chanteuse britannique a tracé un chemin à part et émancipateur dans l’Histoire de la pop. Portrait en cinq chansons.

 As Tears Go By (1964)

Au début des années 1960, alors que les groupes britanniques masculins s’emparent des charts en Angleterre, en Europe et aux États-Unis, rares sont les femmes britanniques à rivaliser en termes de popularité. Cilla Black ou Lulu, plus tard Dusty Springfield du côté de la soul, passeront rapidement des hit-parades à l’oubli. En 1964, Andrew Loog Oldham, manager des Rolling Stones, repère Marianne Faithfull, une jeune artiste qui semble pouvoir damer le pion des garçons.

Il décide d’offrir à la chanteuse l’un des premiers titres composés par Keith Richards et Mick Jagger, As Tears Go By (disponible sur le best of Songs of Innocence and Experience). Une belle ballade que les rockeurs anglais trouvent trop gentillette pour intégrer leur répertoire : à 17 ans, la toute jeune interprète enregistre dont cette déchirante chanson qui lui permettra de connaître la célébrité. Dans les médias, c’est encore comme une ingénue, accompagnée d’une chorale et d’un orchestre, que l’on présente celle qui deviendra une diva de l’électricité quelques années plus tard.

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Sister Morphine (1969)

Un mariage conflictuel, une amitié avec un « Stones » en pleine descente aux enfers (Brian Jones), la toxicomanie, l’anorexie mentale et la relation toxique avec Mick Jagger marquent les sixties de Marianne Faithfull. Et si elle parvient à percer au cinéma entre 1966 et 1969 (avec des films comme La Motocyclette avec Alain Delon ou le Hamlet de Tony Richardson), la jeune femme est à l’époque considérée comme une égérie du Swingin’ London.

Son parcours de vie lui inspire la chanson Sister Morphine, qu’elle écrit avec les Stones, et dans lequel elle imagine une junkie entre la vie et la mort. Un bouleversant témoignage qui est finalement transformé en chanson de l’album Sticky Fingers, des mêmes Rolling Stones, sans que ne soit précisée l’origine féminine du morceau. Ce titre sombre, aux arrangements inspirés du folk et de la country, finira par être revendiqué par son autrice, et figurera à partir des années 1980 dans la plupart des concerts de la diva.

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The Ballad of Lucy Jordan (1979)

Le cauchemar de Marianne Faithfull commence au début des années 1970. Après sa rupture avec Mick Jagger et la perte de la garde de son fils, elle entame une période très difficile, faite d’errance et d’héroïne. Il lui faudra huit ans pour retrouver l’inspiration, et livrer Broken English, album fondamental, qui voit une nymphette des sixties se transformer en marraine de la New Wave et du post-punk.

La voix fragilisée par une laryngite irréversible, elle enregistre des titres majeurs sur cet album, dont une reprise de The Ballad of Lucy Jordan tous synthés dehors, immortalisée plus tard par la B.O. de Thelma & Louise. Avec ce single et des titres comme Why D’Ya Do It ou Broken English, elle renaît ainsi de ses cendres, influençant toute une génération de chanteuses, dont PJ Harvey et Sinéad O’Connor.

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The Gypsy Faerie Queen (2018)

Ayant survécu à ses démons et remis de l’ordre dans son existence, Marianne Faithfull a mené à partir des années 1980 une carrière d’une rare exigence. Certaines de ses chansons, comme le duo The Gypsy Faerie Queen (extrait de l’album Negative Capability), enregistré avec Nick Cave, trouvent leur origine dans la littérature shakespearienne. Elle perfectionne sur ce même titre son art de la ballade, décidément une marque de fabrique qui l’aura poursuivi tout au long de sa carrière.

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She Walks in Beauty (2021)

Entourée tout au long de sa carrière de collaborateurs inspirés, dont Mark Lanegan ou Bill Frisell, c’est avec Warren Ellis que Marianne Faithfull a réalisé son disque le plus personnel : She Walks in Beauty. Un album-testament, dans lequel elle dit des textes de Byron (dont le morceau titre), Shelley, Keats et Tennyson sur une musique solaire et en grande partie acoustique. L’œuvre témoigne de la grande liberté avec laquelle l’ancienne icône des sixties a mené une vie dévolue à la création la plus pure.  

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Article rédigé par
Thomas Chouanière
Thomas Chouanière
Journaliste
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