La Fnac fête ses 70 ans d’existence, et il est peu dire que l’enseigne a marqué le paysage culturel français, tout autant qu’elle a été marquée par des œuvres phares de leur époque. Nous vous proposons de revenir sur celles qui ont fait date sur la période 1980-2000, pendant laquelle le mot « culte » a pris tout son sens.
Cinéma
Meilleur scénario adapté
Dans les années 1980, c’est simple, il n’y a qu’à se baisser pour ramasser un film culte. Mais deux d’entre eux ont marqué l’histoire du cinéma dans des genres très différents, tout en ayant une similarité évidente : ils sont l’adaptation plutôt libre d’auteurs eux aussi cultes. Le premier, Shining, n’est autre que l’œuvre de l’immense Stanley Kubrick, qui mettait en images le troisième roman du non moins célèbre Stephen King, pape du roman d’horreur et d’épouvante. Le film a marqué son époque et la pop culture à tout jamais grâce une interprétation hors du commun de Jack Nicholson et une maestria visuelle rarement égalée.
De l’autre côté se trouve Blade Runner, long-métrage de Ridley Scott sorti en 1982 et adapté du génial Philip K. Dick, qui a tout simplement donné une patte visuelle à un genre tout entier, le cyberpunk, avec son Los Angeles futuriste détrempé éclairé au néon. Quatre visionnaires pour autant d’œuvres incontournables.
SF 80
Le genre de la science-fiction, dans les années 1980, prend de nombreuses formes et se tourne souvent vers un propos sombre. Et pourtant la nostalgie actuelle envers la SF de cette décennie, brillamment incarnée par la série Stranger Things, tend vers des œuvres plus légères mais pas moins marquantes, comme E.T. et Retour vers le futur. Deux films qui mettent en scène des protagonistes jeunes, qui mêlent aussi bien la comédie que l’aventure à la science-fiction et qui contiennent des scènes cultes en pagaille.
Tentez de faire l’inventaire du nombre de fois où vous avez vu une référence à la scène du vélo qui vole ou celle qui voit l’adorable extraterrestre réclamer un téléphone pour vous en convaincre. Encore un coup de maître de Steven Spielberg. Et le Retour vers le futur de Robert Zemeckis n’a pas à rougir, lui qui lance une trilogie unique en son genre où voyage temporel et comédie sont formidablement incarnés par un Michael J. Fox au sommet de son art. Des films à revoir encore et encore.
Nouveaux jalons
La période 1980-2000 au cinéma, c’est aussi des films qui redéfinissent leur genre. Comme Indiana Jones et les Aventuriers de l’arche perdue, sorti en 1981 de l’imagination fertile de Steven Spielberg et George Lucas, désireux de dépoussiérer l’image du film d’aventures à grand spectacle. Avec Harrison Ford en archéologue baroudeur, ils ont trouvé la formule parfaite, jusqu’à en faire une des franchises les plus appréciées des spectateurs.
Comme Piège de Cristal, qui dynamite en 1988 la formule du film d’action jusque-là incarnée par le duo Schwarzenegger-Stallone et leurs gros muscles, et qui trouve en Bruce Willis un héros plus banal et pas avare en repartie expéditive. Classique instantané signé John McTiernan qui aura lui aussi droit à de nombreuses suites plus ou moins heureuses. Et enfin, le mastodonte au milieu de la pièce, l’iceberg au milieu de la coque, le Titanic de James Cameron, film de tous les excès et de tous les succès, qui redéfinit le drame catastrophe à gros budget en 1997 avec deux acteurs inoubliables, Kate Winslet et Leonardo DiCaprio.
La relève
Enfin, les années 1990 ont vu débuter deux réalisateurs qui ont en commun d’être devenus des références absolues de leur art et d’avoir marqué le monde du cinéma dès leurs premiers films : Quentin Tarantino et David Fincher. Le premier a surpris son monde dès 1992 avec le viscéral Reservoir Dogs, mais c’est bien Pulp Fiction deux ans plus tard qui a fait de lui le réalisateur le plus excitant du moment avec son récit déstructuré porté par les inoubliables Samuel L. Jackson, John Travolta, Bruce Willis et Uma Thurman.
Fincher, lui, a su se relever de la mauvaise expérience Alien 3 pour réaliser deux longs-métrages majeurs de la décennie, Seven tout d’abord, maître-étalon du thriller, et le cultissime Fight Club, souvent vénéré pour de mauvaises raisons, comme Scarface, mais à l’influence indéniable sur de nombreux spectateurs. Et la suite de leurs carrières n’a pas démenti les promesses entrevues.
Musique
Des univers particuliers
Côté musique, la période 1980-2000 est marquée par des artistes aux fortes personnalités qui proposent des univers bien à eux. On pense évidemment à David Bowie qui sort en 1980 Scary Monsters (and Super Creeps), album complétant habilement sa trilogie berlinoise tout en préfigurant le virage funk pris avec Let’s Dance.
Ou à la reine Mylène Farmer et son deuxième album Ainsi soit je… qui contient les inoubliables Sans contrefaçon et Pourvu qu’elles soient douces. Et que dire de cette jeune Islandaise qui bouscule les codes en 1993 avec son album intitulé Debut, aux sonorités électro portées par une voix hors du commun. Son nom ? Björk, bien entendu. Trois artistes aux personnalités bien marquées et dont les univers nous font voyager à chaque écoute.
Le rock déstructuré
La période a également été le cadre de nombreuses expérimentations sur le genre musical roi depuis des années, le rock’n’roll. Et ça débute fort en 1980 avec le quatrième album de The Clash, Sandinista!, qui explore encore un peu plus les limites du genre en le mariant avec le reggae et le dub notamment.
Direction les années 1990 ensuite qui verront naître le mouvement grunge incarné à tout jamais par Nirvana et leur extraordinaire Nevermind, hymne de la jeunesse désabusée du monde entier. Et pour finir de triturer le rock dans tous les sens, qui de mieux que Radiohead, qui sort en 1997 l’immense Ok Computer, album aux sonorités rock mais qui préfigure le virage expérimental que le groupe va prendre dans les années suivantes. Le rock n’a jamais été aussi excitant à écouter.
Icônes
En 1991, Michael Jackson est une légende de la musique qui a construit une carrière hors du commun à coup d’albums marquants et de performances scéniques plus grandes que nature. Il sort des énormes succès de Thriller et Bad, et pourtant il en a encore sous la semelle quand il lance l’album Dangerous, salué par la critique notamment grâce au phénoménal Black or White. Définitivement unique.
Autre genre, mais tout aussi culte, AC/DC fait partie des groupes de rock les plus populaires depuis 50 ans déjà. Notamment grâce à son album Back in Black, le premier avec Brian Johnson au chant, et tout simplement le deuxième album le plus vendu de tous les temps derrière… Thriller. Pas mal pour la formation australienne incarnée par ce boute-en-train d’Angus Young.
So british
La période 1980-2000 en musique, c’est aussi des artistes comme seule l’Angleterre sait nous en offrir, qui marquent leur époque et les genres qu’ils touchent. Peter Gabriel est de ceux-là, chanteur, musicien et acteur aux innombrables projets ayant cofondé Genesis avant de rapidement quitter le groupe et de voler vers des projets solos qui culminent avec l’album So en 1986 et son single Sledgehammer. Portishead également, qui avec Dummy en 1994 a indéniablement changé le jeu et donné au monde l’incroyable voix de Beth Gibbons. Ah, ces Anglais.
Livres
Questions existentielles
Pendant la période 1980-2000, en littérature, on se pose beaucoup de questions. D’abord grâce à l’écrivain norvégien Jostein Gaarder, qui en 1991 décidait d’expliquer au monde ni plus ni moins que les plus grandes théories philosophiques de l’Histoire dans son roman Le Monde de Sophie. On y suivait la jeune Sophie, donc, qui se questionnait et nous avec sur ces thèmes incontournables que sont l’origine du monde, le libre arbitre et l’existentialisme, entre autres.
Et à peu près au même moment, un autre enfant s’interrogeait sur les sujets importants. Les filles, la sexualité et surtout Nadia. Ce garnement à la mèche reconnaissable entre mille, c’est bien évidemment Titeuf, le héros de BD de l’auteur suisse Zep qui a conquis de nombreux fans autour du monde.
Franchises à succès
Les années 1980-2000 marquent l’apparition de licences devenues phénomènes. Tout d’abord au rayon manga avec l’immense Dragon Ball du regretté Akira Toriyama en 1984. C’est peu dire que d’affirmer que le récit des aventures de Son Goku a incarné la prise de pouvoir du manga tout autour du monde, lui qui a inspiré toute une génération de mangakas et qui passionne encore et toujours petits et grands grâce à ses suites Dragon Ball GT puis Dragon Ball Super.
Côté littérature, la décennie 90 a vu naître un certain jeune sorcier à lunettes dont vous avez peut-être entendu parler, Harry Potter, qui a relancé l’appétit pour la fantasy auprès de millions d’enfants, et qui semble reparti pour un tour avec une série télé en approche. Décidément, quand c’est bon, on en reprendrait sans s’arrêter.
Révisions Histoire-Géo
La littérature de la période nous fait aussi voyager à travers le temps et l’espace. D’abord au Moyen Âge anglais avec le massif et passionnant roman de Ken Follett Les Piliers de la Terre sorti en 1989, qui suit les intrigues autour de la construction d’une cathédrale gothique et les tensions qui en naissent.
Ensuite en Indochine française durant l’entre-deux-guerres avec L’Amant, de Marguerite Duras, lauréat du prix Goncourt en 1984 avec son histoire semi-autobiographique de naissance des sentiments à l’adolescence. Puis à travers le monde pour y découvrir les merveilles que notre planète a à offrir, habilement capturées par le point de vue unique du photographe et militant écologiste Yann Arthus-Bertrand à bord de son hélicoptère et regroupées dans La Terre vue du ciel, tout simplement le livre illustré le plus vendu de l’Histoire.