En trente ans de carrière, ponctuée de la création d’un label et de nombreux featurings, Jay-Z a imprimé sa marque de fabrique sur la musique mondiale. En témoignent ses découvertes, comme le rappeur J. Cole, dont l’album 2014 Forest Hills Drive vient d’être réédité. Retour sur dix figures marquantes découvertes par Jay-Z.
Swizz Beatz
En 1998, le producteur américain Swizz Beatz perce avec le Ruff Ryders’ Anthem qu’il compose pour le rappeur DMX, avec qui il collabore régulièrement depuis. Mais le disque, sorti en décembre n’est pas son premier succès cette année-là. En effet, Jay-Z, toujours à l’affût de nouvelles instrus, et alors en plein âge d’or, a recruté le beatmaker pour trois titres de son album Vol.2… Hard Knock Life. Le troisième disque de Jay-Z lui vaut une reconnaissance internationale et permet au spécialiste des productions boom bap d’être l’un des producteurs les plus en vue de la fin de la décennie.
Memphis Bleek
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Légendaire par son charisme et son sens de la rime, Jay-Z impressionne tous les gamins de son quartier, même avant la sortie de son premier album. De sept ans son cadet, Malik Cox, aka Memphis Bleek, grandit dans l’ombre de cette figure du rap East Coast et s’inspire grandement de lui, au point d’être présent dès le début de la carrière de Jay-Z, sur l’album Reasonable Doubt. Le mentor signe le jeune homme sur le label qu’il vient de fonder, Roc-a-Fella Records. Dès son premier album, Coming of Age (1999), le garçon sera l’un des emblèmes du travail de prescription de Jay-Z.
Beanie Sigel
En featuring sur un single du premier album de Memphis Bleek figure un autre jeune rappeur, Beanie Sigel. Ce dernier s’entoure à l’époque de la nouvelle équipe de producteurs de Jay-Z (notamment Just Blaze et Kanye West), pour publier son propre disque, The Truth, qui devient un joli succès d’estime, porté notamment par la présence du single Anything, interprété par Jay-Z lui-même. La même équipe rempile d’ailleurs en 2001 avec le disque The Reason, très représentatif du style de l’époque Blueprint de Roc-a-Fella Records.
Freeway
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En 2003, Philadelphia Freeway marquait l’arrivée d’un nouvel artiste dans l’univers Roc-a-Fella. Ami de Beanie Sigel et protégé de Jay-Z, Freeway a invité les deux comparses sur son premier lead single, What We Do, produit par Just Blaze. Là encore, le schéma classique des poulains du label fondé par le futur mari de Beyoncé s’avérait une recette payante, à force de featurings des uns et des autres, imposant ces artistes comme représentatifs du rap East Coast du début du troisième millénaire.
Ne-Yo
Remarqué d’abord comme auteur-compositeur pour Mario, Ne-Yo rencontre Jay-Z en 2005, alors que le rappeur est devenu l’un des patrons du grand label américain Def Jam. Signé dans cette structure, le jeune artiste R&B a alors carte blanche pour écrire son premier album, In My Own Words, son premier succès. Sur le deuxième album, Because of You, Jay-Z apparaît en featuring, provoquant à l’époque un enthousiasme du côté du rap pour un titre appartenant pourtant aux musiques R&B.
Beyoncé (en solo)
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Au sortir de l’expérience Destiny’s Child, Beyoncé est déjà une star internationale. Mais pour préparer sa carrière solo, elle s’invite sur un single de son petit ami de l’époque, Jay-Z. Le titre, 03 Bonnie & Clyde, produit par Kanye West, reprend un gimmick de Tupac (Me & My Girlfriend) et propulse Queen B comme featuring féminin évident. Quelques mois plus tard, en 2003, le single Crazy In Love installe définitivement l’artiste, qui ne manquera pas de participer ensuite à de nombreuses expériences avec son rappeur de mari, dont l’album en duo Everything is Love signé sous le nom The Carters.
Kanye West
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En 2011, quand sort Watch the Throne, leur album en commun, les deux rappeurs Kanye West et Jay-Z peuvent être satisfaits du chemin parcouru. Le premier a réussi à intégrer la team de producteurs du second dès la fin des années 1990. Mais, plus que tout, il veut aussi rapper. Et même si Jay-Z n’est au départ pas autant convaincu par les talents de MC de son protégé, il finira par signer Yeezy au milieu des années 2000. Un choix plutôt inspiré, West devenant l’un des rappeurs phare des années 2000-2010.
Drake
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Aujourd’hui régulièrement en beef l’un contre l’autre, Drake et Jay-Z n’ont pas toujours été en compétition pour le titre de rappeur le plus célèbre du monde. Pour The Blueprint 3, en effet, l’auteur d’Izzo (H.O.V.A.) a en effet invité le rappeur canadien alors qu’il n’avait encore jamais sorti d’autres disques que ses mixtapes. Sur Off That, les deux MC réalisaient un beau numéro à haut tempo, imposant Drake comme l’une des figures montantes du rap US… Un pronostic qui se révéla vrai dès 2010 et la sortie de l’album Thank Me Later.
Rihanna
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La découverte de Rihanna procède d’une audition très officielle au siège de Def Jam. Invitée à chanter Pon de Replay, la jeune femme impressionna Jay-Z, qui chercha à signer immédiatement la jeune femme chez Def Jam. L’artiste barbadienne annula ses rendez-vous avec d’autres labels et devint la nouvelle protégée de la firme américaine. En 2007, sur son troisième album, la nouvelle reine signait un duo d’exception avec Jay-Z, Umbrella, qui accru encore un peu plus sa célébrité.
J. Cole
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En 2009, Jay-Z créa une nouvelle structure, Roc Nation. Harcelé par un jeune rappeur, J. Cole, il finit par consentir à écouter la mixtape de ce dernier, et signa aussitôt le jeune homme. Figurant sur The Blueprint 3, l’artiste signait en 2014 un superbe troisième album, 2014 Forest Hills Drive. Très éloigné de Jay-Z du côté stylistique (il s’inspire davantage de Nas), le rappeur est pourtant l’un des derniers artistes en date découverts par l’un des rois du hip hop, au nez particulièrement creux !