Did You Know That There’s a Tunnel Under Ocean Blvd ? Tel est le titre du nouvel album de Lana Del Rey, à découvrir le 24 mars. Un disque produit avec la crème du rap (Tommy Genesis) et du rock (Father John Misty) et qui vient souligner encore une fois la variété d’influences qui nourrit la diva pop. Retour sur sa carrière en dix chansons.
Video Games (2011)
Un garçon joue à World of Warcraft, pendant que sa compagne se satisfait des moments passés ensemble sans pour autant rejeter la faute sur son conjoint… Sur le papier, un tel sujet de chanson aurait pu passer inaperçu, mais c’était sans compter sur Lizzy Grant, alias Lana Del Rey, qui publia en 2011 le vidéo-clip de l’autobiographique Video Games et connut un buzz international en quelques mois.
Oscillant entre trip-hop et dream pop, cette chanson mélancolique dévoilait au monde la voix pure et l’écriture second degré d’une artiste influencée par les grandes figures du show-business et par la pop traditionnelle, période Nancy Sinatra. Le morceau devait finalement atterrir sur Born to Die, premier album de la belle, devenu un disque culte des années 2010.
Summertime Sadness (2012)
Born to Die, Blue Jean, Video Games… Avec ses premiers singles, Lana Del Rey entrait donc dans l’histoire de la pop américaine. Et pourtant, il fallut un coup de pouce au single Summertime Sadness pour devenir l’un des plus gros hits de son autrice. En effet, en 2013, le remix électro de Cédric Gervais du titre tutoya un temps le haut des charts, permettant de faire découvrir l’inoubliable mélodie concoctée par l’artiste. Souvent reprise et remixée, la chanson mélancolique a connu une belle postérité.
Brooklyn Baby (2014)
Après les titres Ultraviolence et Shades of Cool, Lana Del Rey présentait une facette plus rock et ironique de son album Ultraviolence : Brooklyn Baby, produit par Dan Auerbach des Black Keys, se révèle une mise en abyme du quartier new-yorkais hipster où elle était révérée à l’époque. Rehaussé de guitares bluesy, le titre montrait à nouveau l’écriture particulièrement subtile et emplie de second degré d’une chanteuse qui s’imposait aussi comme véritable autrice.
West Coast (2014)
Comme une réponse occidentale à Brooklyn Baby, West Coast complète à merveille le panorama géographique dressé à l’époque d’Ultraviolence. Lana Del Rey s’y livre à un portrait sentimental de Los Angeles et constitue un joli hommage au rock local, mais aussi au psychédélisme californien, à travers ses changements de rythmes et ses nombreux effets de guitare, tenue encore une fois par Dan Auerbach.
High By The Beach (2015)
Après le son organique et électrique d’Ultraviolence, Honeymoon devait marquer un retour à la grande pop pour Lana Del Rey. Mais, à l’exemple d’High By The Beach et sa rythmique trap, c’est par le truchement d’arrangements contemporains et électro que l’artiste parvenait à modifier sa trajectoire. La performance vocale de la chanteuse sur ce single hédoniste (porté par un clip impressionnant) soulignait encore sa singularité, entre détachement blasé et lyrisme flamboyant.
Lust For Life (2017)
Jouant constamment sur son image et les clichés inhérents au show-business, Lana Del Rey apparaissait faussement radieuse sur la pochette de son album Lust For Life. Le morceau-titre, interprété en duo avec The Weeknd, donnait pourtant un tout autre visage à la chanteuse, entre mélancolie et stupre. Surtout, le single prouvait que la chanteuse se frottait sans peine aux rythmes afro-américains : elle le démontrait d’ailleurs sur tout l’album, notamment à travers des duos avec A$ap Rocky.
Doin’ Time (2019)
Morceau un peu à part de Norman Fucking Roswell!, Doin’ Time est une double reprise : d’abord du morceau reggae-rock éponyme de Sublime, ensuite un hommage au sample de ce dernier, Summertime, l’inoubliable standard de George Gershwin. La version qu’en donne Lana Del Rey est devenue un énorme succès, en restant aussi un bel hommage à la scène rock californienne qu’affectionne particulièrement Lana Del Rey.
Chemtrails Over The Country Club (2021)
Après un disque très soft rock, Norman Fucking Rockwell!, Lana Del Rey déconfinait le monde avec le très bel album Chemtrails Over the Country Club, ballade rêveuse autour de l’acceptation de soi et de la nature profonde des êtres. Portée par des instruments acoustiques, sa voix semblait sortir d’un rêve pour mieux chanter les amitiés mystérieuses et les sentiments apaisés, thèmes majeurs de ce disque.
Dealer (2021)
Sans perdre de temps, Lana Del Rey mettait en boîte son septième album immédiatement après le sixième, en publiant le très beau Blue Banisters moins de six mois après Chemtrails Over The Country Club. Si les ballades (Arcadia) et les titres ouatés (Blue Banisters) y avaient droit de cité, la jeune femme se livrait à un exercice de style surprenant en chantant le très rock Dealer avec son collègue anglais Miles Kane (membre de The Last Shadow Puppers). Un morceau atmosphérique soudain traversé de vocalise animale (sic) et distordue de Lana Del Rey, qui crie là une sorte de désespoir ironique tout à fait étonnant.
A&W (2023)
Assumant davantage sa voix qu’à ses débuts, ne se lassant jamais d’écrire, multipliant les expériences, Lana Del Rey semble de plus en plus épanouie. Pour défendre son nouvel album Did You Know That There’s a Tunnel Under Ocean Blvd, elle a ainsi présenté A&W, un morceau où l’ambiance varie, avec un caractère très cinématographique. De quoi faire saliver tous les fans (et ils sont nombreux) avant la sortie du disque !