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Multivers : les films qui l’ont traité avant les super-héros Marvel

21 février 2023
Par Armand
Multivers : les films qui l’ont traité avant les super-héros Marvel

Bien avant l’arrivée de la quatrième phase des films Marvel, qui explorent à l’envi le concept du multivers déjà dépeint dans les comics dont ces mêmes films sont issus, d’autres longs-métrages avaient expérimenté les possibilités offertes par un récit basé sur des univers parallèles, des voyages temporels ou des dimensions alternatives afin d’offrir une intrigue originale et innovante. Dans cette sélection, nous revenons sur ces précurseurs du multivers.

The One – James Wong (2001)

The One

Surement l’un des premiers films qui exploite autant le concept du multivers à l’aune des années 2000. The One de James Wong saute à pieds joints dans les possibilités offertes par le multivers. Au-delà de ses apparences de simple film d’action avec Jet Li, ce film repose entièrement sur les voyages interdimensionnels, à travers lesquels l’agent de la MultiVers Authority, Yu Law, se donne pour mission d’éliminer toutes les autres versions de lui qui existent au sein des autres univers, afin d’être le seul et unique lui. Spectaculaire, ambitieuse et originale, l’approche du multivers par ce film n’a rien à envier à Doctor Strange 2 ou Loki.  

Another Earth – Mike Cahill  (2011)

Another Earth

Another Earth du réalisateur Mike Cahill, plonge Rhoda Williams, jouée par Brit Marling, dans un univers parallèle. Accablée par le remords et la culpabilité d’avoir ruiné la vie d’un homme suite à un accident de voiture, Rhoda s’inscrit à un programme de voyage spatial, grâce auquel elle va pouvoir se rendre sur une autre Terre située dans un autre univers, où l’accident n’a jamais eu lieu. Une fois sur place, elle retrouvera l’homme en question, ce qui créera des complications. Un film certes classique dans sa structure, mais fort audacieux dans son concept qui explore au mieux les sentiments profonds de la protagoniste grâce à la grande envergure du récit et potentialité de cette autre Terre.

Coraline – Henry Selick (2009)

Coraline

Adaptation du roman de Neil Gaiman, Coraline est un film en stop-motion (réalisé image par image) qui traite principalement du passage à l’âge adulte. La jeune Coraline se lasse de ses parents et des interactions familiales incessantes, elle rêve d’indépendance, et découvre par hasard une porte magique dans leur nouvelle maison. Cette porte l’amène dans une réalité alternative où elle découvre des versions plus effrayantes de ses parents et de sa vie. Un film pour enfants qui n’hésite pas à verser dans l’horreur à plusieurs reprises. Au-delà de sa réalisation saisissante de précision, l’intrigue est tout aussi intelligente et se sert de la réalité alternative pour illustrer aussi bien les désirs et les craintes de Coraline. Ce que nous pouvons considérer comme « multivers » est ici utilisé à des fins autrement plus symboliques que ce que nous pouvons voir dans les récentes productions Marvel. Un chef-d’œuvre hélas, trop méconnu, mais indélébile.

Star Trek – JJ Abrams (2009)

Star Trek (2009)

Reboot de la franchise Star Trek par le réalisateur J.J Abrams, ce film avait été attendu au tournant par les nombreux fans de la licence galactique. Pour arriver à créer une nouvelle histoire, sans pour autant briser le canon officiel des précédentes productions, Abrams a donc décidé de situer son long-métrage Star Trek dans un univers parallèle. Une démarche audacieuse, mais efficace puisque le film a ainsi pu explorer la saga de manière plus moderne, tout en profitant des caractéristiques offertes par cet univers parallèle. Parmi les bonnes surprises du film, nous pouvons citer la présence d’un nouveau et du vieux Capitaine Spock issu de l’univers original, preuve que le choix de placer son récit dans un autre univers n’a pas été un simple choix de commodité par le réalisateur, mais bel et bien une décision motivée par l’ambition de créer une histoire originale de grande envergure, à l’image de la franchise Star Trek.

Cohérence – James Ward Byrkit (2013)

Cohérence

Alors que Marvel sortait Iron Man 3 et Thor 2, d’autres réalisateurs furetaient d’ores et déjà du côté du multivers, ce qui fut le cas avec Cohérence de James Ward Byrkit. Alors qu’une comète s’apprête à passer au-dessus de Los Angeles, Em se rend à un dîner avec des amis. Mais au passage de la comète au-dessus de la ville, la réalité se divise en deux, ce qui change absolument tout. Des événements étranges surviennent et Em ne reconnaît ni ses amis, ni la vie dans laquelle elle se trouvait quelques minutes auparavant. Le film transforme ainsi un drame classique en un suspense de science-fiction haletant, dans lequel les deux réalités s’affrontent. Bien qu’il n’ait pas connu un grand succès, il n’en demeure pas moins que le film est ambitieux et propose une histoire audacieuse pour l’époque.

Mr. Nobody – Jaco Van Dormael (2009) 

Mr. Nobody

Film à l’esthétique qui se rapproche davantage du projet d’art et d’essai que de science-fiction, Mr. Nobody représente cependant une tentative supplémentaire de la part d’un film pré-Marvel de s’aventurer sur le chemin tortueux du multivers. Difficile de résumer simplement ce film signé Jaco Van Dormael, tant celui-ci est segmenté en un vaste nombre d’histoires. Il s’agit du dernier homme mortel qui se remémore sa vie, mais décide d’emprunter les trois possibilités qui auraient pu la transformer radicalement. Il explore donc les trois principales décisions romantiques de son existence. Chacune d’elles donne lieu à une réalité dérivée. Le film se veut donc intimiste et se sert de la multitude de réalités pour aborder les thématiques de l’incertitude et de l’imperfection de la vie, que Jared Leto incarne de façon très émouvante.

Pile et Face – Peter Howitt (1998)

Pile et Face

Quelque peu similaire à Mr. Nobody, Portes Coulissantes (Sliding Doors) de Peter Howitt, nous montre une Gwyneth Paltrow confrontée à deux choix qui décideront de l’avenir de sa vie. Le film se découpe ainsi en deux possibilités distinctes selon ce choix. La protagoniste peut soit, prendre un train en avance ce qui l’amènera à découvrir un adultère de la part de son mari, soit rater son train et rester dans une relation faite de mensonges et de méfiance. Bien que le récit s’éloigne de l’utilisation aujourd’hui commune du multivers, le récit se déroule en confrontant deux réalités différentes, ce qui participe grandement à accentuer l’aspect multivers de la narration. Rappelons toutefois que ce film sort en 1998, période où les intrigues comme celles-ci étaient encore très rares.

Code Source – Duncan Jones (2011)

Code Source

À cheval entre Memento et Inception, Code Source raconte l’histoire de Colter Stevens, un militaire mourant choisi pour être le cobaye d’une machine capable d’exploiter les souvenirs de personnes décédées. L’objectif principal de cette machine est d’identifier un poseur de bombe avant qu’il n’opère à nouveau. Stevens va ainsi vivre différents souvenirs de différentes vies afin de retrouver le criminel recherché. En effet, il n’est aucunement question de réalités parallèles ou d’univers alternatifs à proprement parler, mais le concept du film et la manière dont celui-ci est mis en images par Duncan Jones, font qu’il est presque impossible de dissocier l’aventure vécue par Colter de celle vécue par les Avengers dans Endgame. Le héros passe de souvenirs en souvenirs appartenant à une pluralité de personnes, multipliant ainsi les points de vue ce qui renforce cette impression de multitude narrative. Le long-métrage s’accompagne également d’un casting riche en la présence de Jack Gyllenhaal et Michelle Monaghan. Une œuvre originale et divertissante qui offre une alternative de grande qualité pour les amateurs de récits « multiversaux ».

Looper – Rian Johnson (2012)

Looper

S’il existe un film qui manie le voyage temporel pour créer un récit aussi nerveux qu’orignal, c’est bien Looper. Quatrième long-métrage du réalisateur Rian Johnson, Looper raconte l’histoire de Joe jeune, joué par Joseph Gordon Lewit, un tueur à gages faisant partie du gang des loopers, une organisation utilisant des machines à voyager dans le temps afin de faire disparaître les corps de leurs victimes, ainsi que ceux de leurs tueurs à gages une fois leur carrière achevée. Un jour que Joe se rend sur le lieu d’une exécution, il voit apparaître son lui du futur, cette fois joué par Bruce Willis car plus vieux. Celui-ci parvient à s’échapper ce qui provoque une multitude de péripéties pour le jeune Joe afin de réparer l’erreur ultime, laisser son double s’échapper. Il s’agit d’un film d’une grande ingéniosité auquel un court résumé ne rend pas justice au premier abord, mais par la manière dont il utilise et exploite les possibilités narratives du voyage dans le temps, le film crée des séquences aussi marquantes que surprenantes. Parfaitement interprété, somptueusement réalisé et agréablement narré, Looper transforme le voyage dans le temps en une véritable impression de multivers.

Happy Birthdead 2 You – Christoper Landon (2019)

Happy BirthDead 2U

Alors que le premier opus se contentait de raconter une histoire à base de boucle temporelle au fort potentiel comique tel Un jour sans fin, le second volet Happy Birthdead 2 You s’aventure dans un univers parallèle dans lequel Tree, la protagoniste, se réveille avec horreur. De nouveaux amis, une nouvelle famille, plus aucun repère, tout est drastiquement différent dans cette réalité alternative, à l’exception des boules temporelles ainsi que du psychopathe qui, une nouvelle fois, la suit sans relâche. Un film qui, en dépit d’une intrigue qui s’éparpille à de rares instants, manie parfaitement son concept pour offrir un récit à la fois amusant et original, grâce à la bonne gestion de l’aspect répétitif, enrichi avec ce nouvel univers parallèle. 

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