Révélé par Cédric Klapisch dont il est l’un des acteurs fétiches, Romain Duris incarne le cinéma français populaire dans toute sa splendeur. Silhouette gracile, chevelure indomptable, charme parisien, Duris est un éternel jeune premier qui ne cesse d’étonner. À l’image de Coupez !, comédie faussement horrifique qui sort en DVD ce 5 octobre.
Le Péril jeune (1994)
Découvert par un directeur de casting à la sortie de ses cours d’arts appliqués, Romain Duris ne se destine absolument pas au cinéma. Il a 20 ans à peine, une chevelure improbable et une verve titi parisienne. Mais il accepte de tourner sous la direction de Cédric Klapisch, son premier mentor. Ce sera pour Le Péril jeune, instantanément culte, dans lequel il interprète le rôle principal du feu follet Tomasi. Une comédie rock et pop, avec également les jeunes et jolis Vincent Elbaz et Élodie Bouchez.
L’Auberge espagnole (2002)
Autre film culte de toute une génération, L’Auberge espagnole achève de rendre populaire Romain Duris en homme-enfant obligé de rentrer dans le monde des adultes lors de son séjour en Erasmus, à Barcelone. Il semble un prolongement du réalisateur Cédric Klapisch avec lequel il va tourner sept fois. L’Auberge espagnole est aussi le premier volet d’une trilogie aussi drôle que sensible. Une suite verra le jour début 2023, par le biais d’une série télévisée intitulée Salade Grecque.
Arsène Lupin (2004)
Bien avant Omar Sy, Romain Duris incarnait un sémillant prince des voleurs. Dans Arsène Lupin de Jean-Paul Salomé, il joue avec un plaisir non dissimulé tout de cape vêtu, les cambrioleurs de la haute société, sous les beaux yeux de ces dames, Kristin Scott Thomas et Eva Green. Une libre adaptation du roman La Comtesse de Cagliostro de Maurice Leblanc, qui aurait pu être le début d’une nouvelle franchise, mais demeura une œuvre unique à regarder sans plaisir coupable.
De battre mon cœur s’est arrêté (2005)
Entre deux films avec Cédric Klapisch, Romain Duris se glisse avec facilité dans l’univers d’autres réalisateurs, comme celui de Jacques Audiard pour De battre mon sœur s’est arrêté. Un remake du film Mélodie pour un tueur, dans lequel il est un fils d’escroc dont il reprend les combines, tout en rêvant de devenir pianiste. Le film oscille entre extrême violence et douceur musicale, reçoit une dizaine de nominations aux Césars et donne à Duris un de ses plus beaux rôles ambigus, à la fois ange et démon.
L’Arnacœur (2010)
Succès surprise de l’année 2010 avec près de 3,8 millions d’entrées, L’Arnacœur est une délicieuse comédie romantique portée par un pitch vachard : un briseur de couples professionnel doit détruire celui d’une riche héritière fan de Dirty Dancing et va finir par tomber amoureux de sa cible. Romain Duris rivalise d’inventivité pour réussir sa mission, mais il ne peut résister au charme ravageur de Vanessa Paradis. Un film drôle, impertinent et qui donne envie de danser comme Patrick Swayze.
Une nouvelle amie (2014)
Chez François Ozon, Romain Duris déconstruit le genre masculin en jouant un homme hétéro, veuf, qui se travestit en femme et séduit à l’occasion la compagne de son meilleur ami. Tout en robe, perruque, maquillage et talons hauts, Duris explore sa féminité et devient Une nouvelle amie absolument renversante et émouvante. Un acteur qui aime de plus en plus casser son image et aller là où on ne l’attend pas.
Fleuve noir (2018)
Pour le trop rare Érick Zonca, Romain Duris donne la réplique à Vincent Cassel qu’il retrouvera en 2023 dans le diptyque Les Trois Mousquetaires. Fleuve noir est un thriller adapté du roman Une Disparition inquiétante de Dor Mishani. Duris y incarne un professeur de français soupçonné de la disparition d’un de ses jeunes élèves par un commandant de police violent et alcoolique. L’une des seules incursions de Duris dans le polar pur et dur.
Eiffel (2021)
Si le film a mis plus de 20 ans à enfin être réalisé, Eiffel est l’une des productions les plus onéreuses des années 2020 (plus de 23,4 millions d’euros de budget). Il faut ce qu’il faut pour mettre en boîte la construction chaotique de la future tour Eiffel, mais aussi l’histoire d’amour impossible entre Gustave Eiffel et Adrienne Bourgès. Romain Duris interprète le bouillonnant constructeur de la tour et la jeune Emma Mackey étonne en objet de désir qui ne cesse de s’enfuir. Plus qu’un biopic, une romance bouleversante symbolisée par le monument le plus célèbre au monde, la tour prenant la forme d’un A en hommage à Adrienne.
En attendant Bojangles (2022)
Après le roman et la pièce de théâtre, voici le film. En attendant Bojangles est sans doute l’une des plus belles histoires d’amour que Romain Duris ait tournées à ce jour. Il y est l’époux d’une Virginie Efira sombrant peu à peu dans la folie, sous les yeux de leur fils. Un drame salué par la critique, qui nous fait désormais écouter la chanson Mr. Bojangles de Jerry Jeff Walker, les larmes aux yeux.
Coupez ! (2022)
Remake du film japonais Ne coupez pas !, la dernière comédie en date de Michel Hazanavicius est une plongée dans les coulisses d’un film de zombies où rien ne va. Romain Duris y incarne le réalisateur, obligé de donner du sien pour mener à bien le projet tout en allant contre ses principes. Coupez ! est composé de trois parties égales : le court métrage final, sa préparation et son tournage proprement dit, avec un humour gore, décalé et faussement fauché.