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Elizabeth II : reine de la culture populaire

14 septembre 2022
Par Lucie
Elizabeth II : reine de la culture populaire
©Creative Commons

Un règne de plus de 70 ans, une personnalité hors du commun et une monarque inoubliable qui aura durablement marqué son époque et ses sujets. Elizabeth II, qui nous a quittés ce jeudi 8 septembre 2022, est également entrée dans la culture populaire internationale. Musique, cinéma, littérature, séries, elle était et sera toujours partout. Une reine intemporelle et éternelle.

Visuel d’illustration : Library and Archives Canada / Creative Commons Attribution 2.0 Generic license

Elizabeth II, une héroïne de littérature

La Reine des lectrices - elisabeth II - fnac

S’il existe de nombreuses biographies et pléthore de beaux livres sur Elizabeth II, tels Elizabeth II, le livre du souvenir de Catherine Ryan, Elizabeth II de Jean des Cars, Elizabeth II, God Save the Queen (un docu-BD signé Tony Lourenço, Sophie Blitman et Cynthia Thiéry) ou encore Majesté de Bertrand Meyer-Stabley, la reine a également vu sa vie totalement romancée et devenir ainsi un personnage de fiction à part entière.

Dans La Gouvernante royale de Wendy Holden, on se retrouve plongé dans le Londres d’entre-deux-guerres, en compagnie de deux petites filles pas comme les autres : Elizabeth et Margaret, alors princesses. Mais le roman est surtout axé autour de Marion Crawford, leur gouvernante et confidente, quitte à sacrifier sa vie personnelle. Ce que feront les princesses également une fois devenues adultes, subissant les règles strictes de la monarchie britannique.

Et si la reine était une Miss Marple qui s’ignore ? C’est le pari hautement audacieux qu’a pris S.J. Bennett avec sa série de polars Sa Majesté mène l’enquête dans laquelle Elizabeth II et sa secrétaire Rozie vont tenter de démasquer des assassins qui furètent dans les couloirs du palais de Buckingham. Un humour so british dans une ambiance que ne renierait pas Agatha Christie.

Toujours dans le domaine de l’humour (et ici, dans le politiquement incorrect), Sue Towsend imagine un destin tout à fait différent pour la famille royale dans La Reine et moi. L’autrice déroule une uchronie dans laquelle les Républicains remportent les élections et abolissent la monarchie dans la foulée. En dehors des ors de leur palais, Elizabeth II et les siens doivent se mettre à cuisiner, faire le ménage et trouver de quoi subsister. Délicieusement shocking !

Autre uchronie humoristique (la reine invite à faire rire, mais jamais à ses dépens), La Reine des lectrices d’Alan Bennett. Le palais de Buckingham est en effervescence depuis que la monarque a décidé non plus de faire ce qu’on attend d’elle mais de passer son temps à lire. Devenue une férue de littérature, plus rien d’autre ne l’intéresse au grand dam de son entourage. Un best-seller international et l’un des plus beaux romans autour de la reine, humanisée et impertinente.

Elizabeth II, une héroïne musicale

Never Mind The Bollocks, Here's The Sex Pistols - elisabeth II - fnac

Quand on est un souverain, on peut s’attendre à des critiques qui fusent de toute part : de sa propre famille, de ses sujets, des grands de ce monde, mais aussi des artistes. Elizabeth II ne fut pas épargnée, surtout en musique. Premiers à ouvrir le bal, The Beatles en 1969, avec la chanson Her Majesty. Ils avaient rencontré la reine quatre années auparavant, mais si tout commence bien en décrivant les traits harmonieux de la souveraine, cela finit en diatribe en considérant qu’elle n’a pas grand-chose à dire…

Les Sex Pistols, eux, s’en sont davantage donné à cœur joie avec God Save the Queen. Sorti en 1977, à l’occasion du 25e anniversaire de l’accession au trône de la reine, ce titre invite au respect mais est en fait tout l’inverse. Punk en diable, ce tube est un virulent portrait d’Elizabeth II considérée comme une monarque fasciste, d’autant plus que les Sex Pistols l’ont entonné sur la Tamise devant le Parlement. Un scandale immédiat.

Heureusement pour Elizabeth II, qui a rencontré et anobli bon nombre de rock stars, elle peut compter sur des artistes plus respectueux tels Leon Rosselson avec On Her Silver Jubilee, ou encore Billy Bragg et Rule Nor Reason.

Elizabeth II, une héroïne de cinéma

The Queen - stephen frears - helen mirren - elisabeth II - fnac

Elizabeth II est sans doute la figure royale (et politique) la plus présente dans le cinéma international. Certaines actrices se sont même fait une spécialité de l’incarner régulièrement, comme la Française Huguette Funfrock ou la Britannique Jeannette Charles (martyrisée par Leslie Nielsen dans la comédie Y a-t-il un flic pour sauver la reine ?).

Après de nombreux rôles muets, la reine finit par avoir son mot à dire et à devenir une véritable star de cinéma, même si son image en est parfois écornée. Dernièrement dans Spencer de Pablo Larrain, elle est une image froide enfermée dans ses carcans et traditions. Mais c’est surtout avec The Queen que l’on prend toute la mesure de ce que c’est que d’être dans les chaussures d’une reine aussi populaire. Helen Mirren, récompensée d’un Oscar de la meilleure actrice pour l’occasion, saisit toute l’ambivalence du personnage, entre devoir et humanité, au moment de la mort de la princesse Diana.

Elizabeth II est également une star pour les plus petits : elle se fait destituer dans Les Minions avant de récupérer son trône manu militari. Elle prend la voix de Julie Walters dans le film d’animation Royal Corgi autour de Rex, le chien préféré de la souveraine qui mord Donald Trump sans le faire exprès. Retrouvera-t-il grâce aux yeux de sa maîtresse ?

Elizabeth II, une héroïne de série

The Crown - elisabeth II - fnac - peter morgan

Mais le vrai bouleversement entre fiction et réalité est surtout survenu avec la diffusion de l’ambitieuse série The Crown, dont Elizabeth II est le fil conducteur. Incarnée successivement au gré des six saisons (le tournage de la cinquième vient de s’achever) par Claire Foy, Olivia Colman et Imelda Staunton, elle se retrouve à chaque épisode au cœur d’un problème d’ordre politique, monarchique ou personnel plus ou moins connu du grand public. Pointée du doigt pour les libertés qu’elle prend parfois avec les faits historiques, The Crown a tout à la fois permis de populariser davantage une souveraine dont on voit ici l’influence sur le monde entier, mais aussi de montrer les failles d’un système ancestral.

Article rédigé par
Lucie
Lucie
rédactrice cinéma sur Fnac.com
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