Film de guerre, historique, satire, animalier… La filmographie de Jean-Jacques Annaud témoigne de son impressionnante polyvalence. Alors qu’il explore un nouveau genre avec la sortie de Notre-Dame brûle, retour sur ses meilleurs films.
Film de guerre, historique, satire, animalier… La filmographie de Jean-Jacques Annaud témoigne de son impressionnante polyvalence. Alors qu’il explore un nouveau genre avec la prochaine sortie de Notre-Dame brûle, retour sur ses meilleurs films.
La victoire en chantant
Brûlot anticolonialiste doublée d’un film de guerre, La victoire en chantant exprime le penchant du premier Jean-Jacques Annaud pour la satire (et les coproductions internationales) adornée d’une forte dose d’humour noir. Au début de la Première Guerre mondiale, un poste militaire français en Afrique cherche noise à un poste allemand et enrôle de force des africains dans leur armée. Incorporation ridicule, entraînements stupides, militaires grotesques, catastrophes bouffonnes et sanglantes, racisme colonial passé à l’acide… Annaud et son co-scénariste Georges Conchon font un sort aux réacs en tous genres. Le film sera fraîchement reçu par le public, mais sera justement récompensé de l’Oscar du meilleur film étranger en 1977.
Coup de tête
Gardant cap sur la satire, Jean-Jacques Annaud s’attaque avec Coup de tête à la lâcheté des « honnêtes gens ». Renvoyé de l’équipe de football locale pour son sang-chaud, François Perrin devient le bouc émissaire de la ville, jusqu’à finir en prison, faussement accusé de viol. Sa vengeance sera impitoyable. Aidé du scénario inhabituellement féroce de Francis Veber, et d’un Patrick Dewaere survolté, Jean-Jacques Annaud brocarde la veulerie des bien-pensants et les tribunaux populaires. Comédie poing-dans-la-face vénéneuse, Coup de tête est un succès éclatant qui place Annaud parmi les cinéastes les plus prometteurs de sa génération.
La Guerre du Feu
Virage étonnant mais payant de Jean-Jacques Annaud à l’occasion de La Guerre du Feu. Fantaisie préhistorique sur trois hommes chargés de trouver le secret du feu pour la survie de leur tribu, le scénario de Gérard Brach, d’après J.H Rosny Aîné, propose un impressionnant voyage initiatique peuplé de rencontres, de tribus aux coutumes étonnantes, de dangers sauvages mais aussi d’éveil à l’amour. La réalisation d’Annaud fait bon usage d’un budget plus généreux et nous offre des trésors visuels incessants au cours d’une histoire qui nous emporte.
Le Nom de la Rose
L’enquête du moine Guillaume de Baskerville (Sean Connery) au sein d’une abbaye frappée par un serial killer constitue sans doute le film le plus acclamé de Jean-Jacques Annaud. Brassant dans le roman-fleuve d’Umberto Eco, les quatre scénaristes de Le Nom de la Rose en font une merveille d’adaptation. Polar médiéval excitant, intelligence des dialogues, duo central irrésistible, décors somptueux, scènes mémorables et galerie de stars (Ron Perlman, Michael Lonsdale, F. Murray Abraham, Christian Slater…), Le Nom de la Rose est une masterclass de mise en scène, ponctuée d’une des plus célèbres scènes d’amour du cinéma.
L’Ours
Dans L’Ours, un ourson orphelin est recueilli par un ours adulte, l’occasion d’une seconde chance pour grandir et mûrir, mais les chasseurs ne sont pas loin… Gérard Brach adapte James Oliver Curwood dans cette splendide fable – quasi sans paroles ni musique – sur la transmission, la résilience et l’espoir. La force émotionnelle des images invoquées par Jean-Jacques Annaud donne à L’Ours une maturité inédite dans un genre alors surtout pour la jeunesse.
Sept ans au Tibet
1944. Deux prisonniers de guerre allemands, Harrer (Brad Pitt) et Aufschnaiter (David Thewlis), s’évadent de leur prison himalayienne et trouvent refuge au Tibet. Ils y rencontrent un jeune garçon, le 14e Dalaï-Lama. Pour Sept ans au Tibet, Becky Johnston adapte avec sensibilité les mémoires d’Heinrich Harrer au cours de son odyssée de 7 ans à Lhassa et conte une superbe rencontre entre Occident et Orient. Malgré la controverse du film (il fut accusé de nourrir une propagande tibétaine), on ne peut nier sa puissance lumineuse.
Deux Frères
Après la controverse de Sept ans au Tibet, l’échec de L’Amant et de Stalingrad, Jean-Jacques Annaud retourne au film animalier et à l’écriture (avec Alain Godard) à l’occasion de Deux Frères. Mais ici, les deux tigres frères du titre sont séparés par les hommes et devront gérer chacun leur vie en captivité, jusqu’à leur prochaine rencontre. Plus rude que L’Ours, mais pas moins gorgé d’espoir, Deux Frères se montre plus violent sur la cruauté humaine tout en nous faisant palpiter par l’ordalie des tigres. Jean-Jacques Annaud n’a rien perdu de son mordant.
Le Dernier loup
Sous Mao, un étudiant chinois apprivoise un louveteau tout en enseignant à des bergers mongoliens. Son voyage va le changer de tout au tout. Adaptant Jiang Rong, Jean-Jacques Annaud (avec son co-scénariste John Collee) réalise Le Dernier loup, carrefour de deux de ses passions : l’animalier et la rencontre urbain-Nature. S’il sacrifie sur les côtés plus politiques du roman, il livre une belle méditation sur les liens entre l’humain et les animaux, doublée d’un banquet visuel.
Notre-Dame brûle
Pour son premier film catastrophe, Jean-Jacques Annaud a choisi un sujet qui a frappé l’histoire française contemporaine : l’incendie de la Cathédrale Notre-Dame. Co-écrit avec Thomas Bidegain, Notre-Dame brûle satisfait le goût pour le spectacle visuel typique d’Annaud et est d’ores et déjà un des évènements cinéma de 2022.