Jean-Claude Van Damme, star belge du cinéma d’action bis des années 80 et 90, a eu une filmographie pléthorique et fut une madeleine de la génération X. Alors qu’il prépare son nouveau film en tant que réalisateur, Frenchy, et que Coups pour coups fait l’objet d’une nouvelle sortie, plongeons-nous dans la filmographie de « The Muscles from Brussels ».
Jean-Claude Van Damme, star belge du cinéma d’action bis 80’s et 90’s, a eu une filmographie pléthorique. Alors que cette madeleine de la génération X prépare Frenchy, son nouveau film en tant que réalisateur, et que Coups pour coups fait l’objet d’une nouvelle sortie, plongeons-nous dans la filmographie de « The Muscles from Brussels ».
Bloodsport
Après quelques seconds rôles dans des films oubliables, Jean-Claude Van Damme décroche son premier rôle dans Bloodsport – Tous les coups sont permis. Le film de Newt Arnold est une biographie très libre du capitaine Frank Dux qui aurait participé à un tournoi de Full contact clandestin, le « Kumite ». Van Damme a ainsi l’occasion de créer une esthétique du film de combat à l’occidentale, assumant un côté série B qui sera à la mode jusqu’à la fin des années 90. Unanimement considéré comme son meilleur film, Bloodsport fera beaucoup pour la popularisation des arts martiaux mixtes. Il marque aussi la première collaboration entre Van Damme et le réalisateur Sheldon Lettich, ici scénariste, qui se poursuivra jusqu’à The Hard Corps en 2006.
Kickboxer
Après le succès de Bloodsport, pourquoi ne pas décliner la recette avec un autre art martial mixte ? Jean-Claude Van Damme étant un as du kickboxing, le prochain essai est logiquement Kickboxer. Sur un nouveau scénario-prétexte (JCVD joue un homme déterminé à venger son frère, paralysé après un combat déloyal de kickboxing), Van Damme peut dérouler sa science du sport. Dans ce film efficace de David Worth, plusieurs excellentes scènes sont à relever comme le montage d’entraînement que n’aurait pas désavoué Rocky et l’impressionnant combat final. Kickboxer, non seulement de marquer la première participation de Van Damme au scénario (il le refera de temps à autre dans les années 90), confirme la réussite de l’ultime pari de Cannon Films. La maison de production iconique de l’actioner bourrin 80’s va fermer ses portes, mais la découverte de l’acteur constitue bien un fier baroud d’honneur pour elle.
Full Contact
Full Contact (Lionheart en VO) aurait pu être un simple film d’action sans histoire prise de tête (JCVD doit cette fois entrer dans un tournoi clandestin pour tirer la famille de son frère de la misère). Mais Sheldon Lettich est sans doute le premier à croire aux capacités d’acteur de Jean-Claude Van Damme. Accentuant les dialogues et la psychologie des personnages, il permet à Van Damme de montrer un côté plus sensible. Sans être digne des Oscar, le vaillant combattant se montre plutôt convaincant, tout en co-écrivant le film.
Coups pour coups
Mettez Jean-Claude Van Damme en policier sous couverture dans une prison remplie de détenus énervés, laissez la sauce monter, et prenez le popcorn tandis que tout le monde se tape sur la gueule. A l’orée d’une brillante carrière, le scénariste David S. Goyer (Dark City, la trilogie Dark Knight, Man of Steel, Fondation, Sandman…) trouve pour Coups pour coups le script juste pour un one-Van Damme-show à l’atmosphère prenante. Grâce à l’action généreuse concoctée par Deran Sarafian, les scènes de combat font sans doute partie des plus réussies de l’acteur.
Double Impact
Mieux que Jean-Claude Van Damme, deux Jean-Claude Van Damme ! Double Impact inaugure une sorte de série officieuse de films où Jean-Claude Van Damme jouera un double rôle. Ici, il joue deux frères jumeaux qui se retrouvent 25 ans après avoir été séparés à la naissance et venger l’assassinat de leurs parents. Dans cette lointaine adaptation des Frères corses d’Alexandre Dumas, Van Damme (encore à l’écriture) se montre d’une belle aisance en passant d’un frère à l’autre. Il assure tout autant le spectacle riche en octane assuré par son vieux comparse Sheldon Lettich.
Universal Soldier
Léger changement dans l’ordinaire de Jean-Claude Van Damme, qui s’essaye à la SF d’action grâce à un spécialiste du genre (versant série B de luxe) : Roland Emmerich. Van Damme joue dans Universal Soldier un soldat tué pendant la guerre du Vietnam et ressuscité par une opération techno-militaire top secrète chargée de créer des soldats invincibles. Dans ce film généreusement budgété (une rareté chez JCVD), le produit d’appel est bien entendu son duel avec Dolph Lundgren, légende du cinéma d’action de série B et Z des 80’s. Energique, bien filmé, aux multiples moments de bravoure, Universal Soldier est à raison l’un des films les plus connus du belge.
Chasse à l’homme
Jean-Claude Van Damme devant la caméra, John Woo derrière. Forcément, Chasse à l’homme était attendu au tournant. Dans cette revisitation par l’ex-militaire Chuck Pfarrer des fameuses Chasses du comte Zaroff, Van Damme joue un marine chargé de retrouver le père d’une jeune femme tout en la protégeant de millionnaires pervers et leurs escouades d’hommes de main. Grâce à la virtuosité kinétique de Woo et un Van Damme en surmultiplié, Chasse à l’homme est bien l’un des tous meilleurs films de l’acteur. Il ouvre aussi à Woo les portes d’Hollywood où il va contribuer à changer le filmage des scènes d’action.
Timecop
Timecop demeure à ce jour le plus grand succès de Jean-Claude Van Damme. La raison en est sans doute un scénario plus complexe qu’à l’ordinaire (signé Mark Richardson et Mark Verheiden). JCVD y joue Max Walker, un agent faisant parti d’une Patrouille du Temps locale, confronté à un diabolique complot. Surprenant, bien filmé par Peter Hyams, captivant, Timecop est un succès à tous les niveaux. Ce techno-thriller est justement considéré comme un des tous meilleurs de Jean-Claude Van Damme.
Mort subite
Le triomphe de Die Hard : piège de cristal a suscité pas mal d’émules dont Mort subite, avatar plutôt solide une nouvelle fois réalisé par Peter Hyams. Jean-Claude Van Damme s’amuse sur ce pitch « un homme seul contre des terroristes dans un lieu clos ». Fun et trépidant, Mort subite voit également Jean-Claude Van Damme commencer à arpenter le terrain de l’auto-dérision comme Bruce Willis avant lui. Un des highlights du film ? Une scène délirante où l’acteur bataille dans un style cartoon contre une mascotte géante. Powers Boothe en méchant poisseux est également un atout de choix. Un ajout à ne pas négliger dans le CV de Van Damme.
Le Grand Tournoi
C’est son film à lui. Le Grand Tournoi (The Quest en VO) est le projet le plus personnel de Jean-Claude Van Damme, qui joue, produit, écrit et réalise son premier film. Assez logiquement, l’homme-orchestre revient à sa première période à base de tournois secrets (ici au Tibet en 1925) et de grand prix, dans une émulation évidente de Bloodsport. Bien exécuté et célébré pour son sens du design, Le Grand Tournoi subit pourtant une réception mitigée, ce qui découragera Jean-Claude Van Damme de repasser à la réalisation pendant 25 ans, jusqu’à Frenchy. Pire, cet échec lance Van Damme sur la pente du déclin où son style à lui commence à être vu comme daté, y compris par ses fans. Les échecs commencent à s’accumuler.
JCVD
La fin des années 90 et les années 2000 sont difficiles pour Jean-Claude Van Damme. Incapable de se renouveler, enchaînant les DTV de seconde zone, ridiculisé pour ses apparitions au-delà du réel à la télé francophone… Mabrouk el Mechri, fan depuis toujours de l’acteur, va lui donner un rôle rédempteur : celui de… Jean-Claude Van Damme. Dans JCVD, une fausse autobiographie au style parfois proche de Godard, l’acteur assume les ravages du temps sur son corps et son mental, sa dépression, dans une démarche méta à laquelle il reviendra sporadiquement. Film d’action semi-improvisé de haute tenue, personnage anti-héroïque, soupçon d’autodérision et… émotion. Le clou de JCVD est un monologue de six minutes en plan fixe, acclamé comme la meilleure prestation de la carrière de Van Damme. A défaut de retrouver sa gloire passée, il n’a pas encore dit son dernier mot.
Expendables 2 : Unité spéciale
La franchise madeleine dédiée aux stars du cinéma d’action 80’s pilotée par Sylvester Stallone ne pouvait faire l’impasse sur Jean-Claude Van Damme. Dans le rôle de Jean Vilain (sic), Van Damme trouve un rare rôle de méchant qui lui va à merveille. Sa prestation dans Expendables 2 : Unité spéciale, à la fois glacée et référencée, se coule à merveille dans ce revival festif d’une ère passée dirigée de main experte par Simon West.
Jean-Claude Van Johnson
Saviez-vous que Jean-Claude Van Damme était en réalité un agent secret et que ses rôles au cinéma étaient en fait sa couverture ? Lorsque des terroristes menacent de mettre la main sur une machine qui pourrait déclencher l’apocalypse, l’espion-acteur usé et fatigué doit reprendre du service. Régalante comédie d’action allumée et retcon foufou, Jean-Claude Van Johnson est à ce jour le seul rôle de série de Jean-Claude Van Damme hors guesting (comme un fameux épisode de Friends). Spécialiste du film d’action fun et révérencieux envers l’acteur, Dave Callahan poursuit le travail de déconstruction entrepris par JCVD, mais en plus drôle ! Spy-fi sous cocaïne, déluge de références décalées, gags énormes, double rôle picaresque, mitraillage de scènes délirantes jusqu’aux ultimes secondes, Jean-Claude Van Johnson est un bel hommage coloré à l’acteur. Une production Ridley Scott.