De François Truffaut à Nicolas Bedos, la carrière de Fanny Ardant est marquée par le désir, le charme et la subtilité. Actrice à l’élégance rare qui a fait fantasmer plus d’un réalisateur, Fanny Ardant incarne une maîtresse senior dans Les Jeunes Amants, le 5 juillet en DVD. Un des nombreux rôles de femme fatale qui émaille sa filmographie.
Les Dames de la côte (1979)
Fanny Ardant a tout d’abord beaucoup joué pour la télévision, surtout dans des drames en costumes. L’une des mini-séries les plus connues auxquelles elle s’est adonnée, reste sans doute Les Dames de la côte de Nina Companeez, aux côtés de Michel Aumont, Françoise Fabian et Francis Huster. L’actrice a alors à peine trente ans et commence à devenir un visage familier du petit écran. Dans cette fresque familiale s’étirant de 1911 à 1921, elle est une femme romantique au cœur inépuisable. La première d’une longue série.
La Femme d’à côté (1981)
Après quelques seconds rôles au cinéma, Fanny Ardant accède enfin aux premiers en 1981 avec La Femme d’à côté de François Truffaut qui sera son compagnon dans la foulée. Elle y joue pour la première fois avec Gérard Depardieu et tous deux interprètent d’anciens amants renouvelés par la passion adultère. Un des plus beaux drames amoureux de Truffaut et le début d’une longue carrière pour Ardant qui incarnera souvent l’objet du désir impossible.
Vivement dimanche ! (1983)
Truffaut et Ardant récidivent en noir et blanc avec Vivement dimanche !, parodie de polar noir avec Jean-Louis Trintignant en agent immobilier confronté à une affaire de meurtre. Mais sa nouvelle secrétaire va tout faire pour le disculper. Fanny Ardant joue de ses charmes de manière tout à fait innocente en jeune et fringante Miss Marple et montre qu’elle est autant à l’aise dans le drame que la comédie. Ce sont d’ailleurs des comédies qui lui rapporteront ses deux César…
Mélo (1986)
Après La vie est un roman, Fanny Ardant retrouve Alain Resnais pour Mélo. Une tragédie adaptée d’une pièce signée Henri Bernstein dont on retrouve tous les codes, avec également André Dussollier, Sabine Azéma et Pierre Arditi, acteurs fétiches de Resnais. Un jeu de séduction qui tourne mal et où personne n’est à l’abri de voir son destin totalement chamboulé. ll s’agit de lun des grands succès d’Alain Resnais, récompensé par deux César en 1987.
Pédale douce (1996)
Difficile à croire, mais le tout premier César de la meilleure actrice qu’obtient Fanny Ardant fut pour son rôle d’Eva, tenancière d’un restaurant gay parisien dans la comédie Pédale douce de Gabriel Aghion. Si la belle est extravagante et indépendante, elle n’en reste pas moins une femme seule quand elle a remisé strass et paillettes… À moins qu’un homme, Richard Berry, ne parvienne à fendre son armure et à lui faire découvrir l’amour. Un film désormais culte avec quatre millions d’entrées et un casting qui s’époumone sur Sans contrefaçon de Mylène Farmer.
8 femmes (2002)
Casting de stars pour 8 femmes, le plus gros succès à ce jour du réalisateur François Ozon, connu pour son cinéma atypique. Catherine Deneuve et Fanny Ardant s’ébrouent devant un feu de cheminée suivies des yeux d’Isabelle Huppert, de Danielle Darrieux et aussi d’Emmanuelle Béart. Un huis clos tout en sensualité, humour noir et univers rose bonbon, se craquelant au fur et à mesure des révélations de ces huit femmes ayant toutes un bon prétexte pour avoir assassiné l’homme de la maison.
Le Divan de Staline (2016)
Fanny Ardant est également réalisatrice. Son premier long métrge en tant que tel, Cendres et Sang, est sorti en 2009. Sept ans plus tard, elle en est déjà au troisième. Elle réunit Gérard Depardieu et Emmanuelle Seigner dans Le Divan de Staline, drame historique autour de Staline et de sa maîtresse Lidia. Ils vont se livrer à un étrange jeu de psychanalyse avec la participation d’un peintre qui ne semble pas être venu par hasard. Quand Fanny Ardant s’aventure derrière la caméra, c’est toujours pour des sujets ambitieux sortant des sentiers battus…
La Belle Époque (2019)
Pour l’oeuvre de Nicolas Bedos, Fanny est Marianne, épouse de Daniel Auteuil qui semble lassée de lui. Dans le désepoir, l’époux décide de remonter dans le temps via une société permettant de revivre avec des comédiens, un moment du passé. Il rencontre alors Doria Tillier, fausse Marianne mais vrai coup de cœur, et ces retrouvailles avec sa belle du passé vont réveiller l’ardente Ardant. La Belle Époque est une comédie romantique, tendre et vacharde en même temps qui a permis à Fanny Ardant de décrocher le César de la meilleure actrice dans un second rôle.
ADN (2020)
Fanny Ardant raffole de jouer les mères de famille peu conventionnelles. Après l’excessive Thérèse dans Perdrix, voici l’impossible Caroline, maman de fiction de la réalisatrice Maïwenn pour ADN. Un rôle émouvant et délicat avec cette femme oscillant entre amour et haine pour sa progéniture, et dont l’égocentrisme culotté prennant bien trop de place la fait souffrir elle-même tout autant que sa fille. Un des plus beaux personnages incarnés par l’actrice ces dernières années.
Les Jeunes Amants (2022)
Shauna, 71 ans, tombe sous le charme de Pierre, 45 ans. Et vice-versa. Quand la maîtresse a plus de vingt ans d’écart avec l’épouse trompée, quand l’amour frappe à votre porte en faisant fi de l’âge et des conventions, cela donne Les Jeunes Amants de Carine Tardieu. Une romance bouleversante entre Fanny Ardant et Melvil Poupaud, tandis que Cécile de France assiste à la déliquescence de son mariage pour une septuagénaire bien plus désirable qu’elle. Fanny Ardant ne redoute pas de montrer le temps qui passe sur son corps et son visage en continuant inlassablement de jouer les femmes fatales.