Jean-Louis Trintignant nous a quittés ce 17 juin 2022 à 92 ans, au terme d’une carrière pléthorique où il aura été l’ambassadeur infatigable du cinéma d’auteur français. Retour sur cinq grands rôles de sa filmographie.
Un homme et une femme
Sans doute le rôle le plus connu de Jean-Louis Trintignant. Un homme et une femme conte l’histoire d’un veuf et une veuve qui redécouvrent la passion amoureuse et s’entraînent dans une folle spirale de sentiments. Claude Lelouch fait valser ses acteurs au son d’une célèbre ritournelle, tandis que Trintignant nous donne avec Anouk Aimée une masterclass d’alchimie amoureuse crépitante.
Le Grand Silence
Dans ce rude western de Sergio Corbucci, Jean-Louis Trintignant subjugue en tireur muet chargé de protéger une bande de pauvres gens poursuivis par des chasseurs de primes. Le Grand Silence est un superbe film, glacial et sombre, que Trintignant marque de son charisme brillant. Un rôle inhabituel dans sa filmographie, lui qui délivrera souvent par la suite les longs dialogues très écrits des films français des années 70 et 80.
Ma nuit chez Maud
Excitant et cérébral marivaudage signé Eric Rohmer, Ma Nuit chez Maud est un délicieux duel-dialogue entre deux jeunes gens, Jean-Louis (Trintignant) et Maud (Françoise Fabian). Avant de décider s’ils passeront la nuit ensemble, ils vont devoir se séduire par le verbe, la philosophie, l’intelligence. Dans ce quasi théâtre, Trintignant fait palpiter les mots de Rohmer et nous entraîne dans un pur plaisir d’esthète.
Le Conformiste
Description au scalpel de la corruption d’une âme par le fascisme, Le Conformiste résonne des obsessions politiques de Bernardo Bertolucci. Jean-Louis Trintignant incarne un professeur de philosophie cherchant à fuir ses traumatismes en se réfugiant dans le trompeur confort du conformisme idéologique, jusqu’à l’irréparable. Surprenant, Trintignant donne à voir, froidement, les conséquences terribles d’un endormissement de la vigilance et la tentation de la facilité.
Amour
Le dernier grand rôle de Jean-Louis Trintignant. Sous la caméra mortifère et pessimiste de Michael Haneke, l’acteur dessine une saisissante (dé)composition des ravages de la vieillesse et la déliquescence d’un vieux couple déchiré par la maladie de l’épouse (jouée par Emmanuelle Riva). Autant qu’un rôle saisissant d’amertume, Amour est également un hommage digne à ses deux acteurs qui ont tant apporté au cinéma français des années 70 et 80.
