Depuis 2013, I Follow Rivers est associée dans le cœur des spectateurs à La Vie d’Adèle. La chanson de Lykke Li (dont sort prochainement le nouvel album Eyeye) figure parmi ces morceaux qui renvoient invariablement à leur utilisation dans un film. Voici dix exemples de musiques récentes qui ont connu un succès jusque dans les salles obscures.
Lykke Li – I Follow Rivers dans La Vie d’Adèle
Associée à une scène de danse printanière dans La Vie d’Adèle, I Follow Rivers a connu une seconde jeunesse deux ans après sa sortie (en 2011, sur l’album Wounded Rhymes). Utilisée pour la bande-annonce et en version remixée, elle incarne à merveille le personnage interprété dans le film par Adèle Exarchopoulos, épris de liberté et souhaitant se découvrir elle-même. Évoquant dans les paroles le caractère destructeur de l’amour, Lykke Li a réalisé avec cet hymne un tube connu aujourd’hui dans le monde entier. Son nouvel album, Eyeye, s’avère donc très attendu !
The Do – Despair, Hangover and Ecstasy dans Grave
Nouvelle figure du cinéma de genre made in France – et récente Palme d’or pour Titane – Julia Ducournau a affirmé son talent dès Grave, un film d’horreur à motif cannibale se déroulant en école vétérinaire. Pour illustrer la « transformation » de son héroïne, elle a utilisé des mélodies chantées par des femmes, avec une B.O. comprenant des titres de The Long Blondes ou des Blood Red Shoes. Mais c’est surtout Despair, Hangover and Ecstasy de The Dø, utilisé dans une scène de fête, et extrait de Shake Shook Shaken, qui correspond le mieux à l’ambiance graphique du long métrage.
Thylacine – Mountains dans Gaspard va au mariage
Avant de collaborer sur la série OVNI(s), Anthony Cordier et Thylacine ont travaillé ensemble sur le long métrage Gaspard va au mariage. Le musicien électronique français, en réalisant la bande originale du film, a par ailleurs utilisé l’un de ses morceaux les plus célèbres : Mountains. Un tube sensible, qui correspond à merveille à l’état d’esprit du personnage principal, et sorti initialement sur l’EP Exil.
Moderat – A New Error dans Lawrence Anyways
Un intrus dans cette liste : Laurence Anyways est un film québécois. Mettant en scène Melvil Poulpaud en professeur de lettres décidé à amorcer sa transition de genre, ce récit témoigne encore une fois du goût de Xavier Dolan, le réalisateur, pour les musiques iconiques. Une séquence importante du film, autour de la relation de l’héroïne à son épouse, est en effet illustré à travers A New Error de Moderat, morceau emblématique de l’electro des années 2000, qui vient ici magnifier une séquence sans dialogue.
Son Lux – Easy dans Mon roi
Illustrant la séquence de rencontre, dans un club, entre les personnages de Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot dans Mon roi, Easy de Son Lux donne le ton. Placées dans les premières minutes du film, la chanson et sa mélancolie annoncent la toxicité du lien qui unit les deux protagonistes. Une belle manière d’utiliser ce tube de 2013, extrait de l’incontournable album Lanterns.
Dead Man’s Bones – Lose Your Soul dans La Bataille de Solférino
La carrière musicale de Ryan Gosling s’avère moins populaire, mais tout aussi intéressante, que sa filmographie. Le groupe qu’il a fondé, Dead Man’s Bones, a connu une utilisation cinématographique particulièrement pertinente avec leur album éponyme à l’occasion de la sortie de La Bataille de Solférino. Les deux œuvres, des pépites à découvrir, ont réussi un joli mariage entre sonorité authentique et récit baroque.
Rihanna – Diamonds dans Bande de filles
L’une des scènes les plus marquantes de Bande de filles voit les quatre personnages principaux danser et chanter un tube de Rihanna, Diamonds. Bien que sortie trois ans avant la diffusion du film, la chanson, extraite de l’album Unapologetic, est depuis lors réévaluée par ceux qui ont regardé le long métrage de Céline Sciamma, tant elle est symbolique des volontés profondes des héroïnes quant au souhait de s’élever et de « briller comme des diamants ».
Yuksek & Kostrok – Right Now dans Les Combattants
Utilisé lors d’une scène de discothèque durant laquelle le personnage d’Adèle Haenel se moque de ce genre d’endroit (avant de finalement rejoindre la piste), le remix de Right Now de Kostrok par Yuksek illumine Les Combattants de Thomas Cailley, qui symbolise une nouvelle vague du cinéma français des années 2010. Un exemple de plus que la musique populaire joue un rôle important dans l’ancrage naturaliste de ces films qui deviennent les témoignages audiovisuels d’une époque.
Bronski Beat & Arnaud Rebotini – Smalltown Boy (Remix) dans 120 battements par minute
Associée aux années SIDA dans l’Histoire culturelle, la house est au coeur de 120 battements par minute qui doit sa b.o. à un pilier de la musique électronique, Arnaud Rebotini. Pour ce long métrage autour de l’activité des associations de défense des séropositifs, le DJ a notamment remixé le tube générationnel Smalltown Boy, des Bronski Beat, faisant de ce tube new wave un hymne de club à la fois dansant et mélancolique.
Cascadeur – Meaning (Choral Version) dans Le Sens de la fête
Si Le Sens de la fête est d’abord et avant tout une comédie de situation, sa portée poétique est bien réelle. Ainsi de la très belle scène utilisant Meaning, version chorale, de Cascadeur, où se jouent à la fois une chorégraphie aérienne et un coup de foudre amoureux. Le duo Toledano-Nakache y soulignait encore une fois leur très bon goût en matière de musique !
