Style de musique combinant pop et instrumentations classiques, la pop baroque ou pop de chambre a apporté de la profondeur à la musique populaire dans les années 60. Quelque peu éclipsée par le rock progressif dans les années 70, elle a refait surface dans la musique indépendante dans les 90s avant de retrouver un coup de projecteur au XXIe siècle. La sortie de Dance Fever de Florence & the Machine est l’occasion pour nous de faire un tour d’horizon des meilleurs artistes du style.
Style de musique combinant pop et instrumentations classiques (clavecins, flûtes, violons…), la pop baroque, ou pop de chambre, a apporté de la profondeur à la musique populaire dans les années 60. Quelque peu éclipsée par le rock progressif dans les années 70, elle a refait surface dans la musique indépendante dans les 90s avant de retrouver un coup de projecteur au XXIe siècle. La sortie de Dance Fever de Florence & the Machine est l’occasion pour nous de faire un tour d’horizon des meilleurs artistes du style.
The Beatles
Au milieu des années 60, après des débuts résolument rock, les Beatles prennent un malin plaisir à s’aventurer dans de nouvelles contrées, toujours avec la même justesse. Dans l’univers de la pop baroque, Paul McCartney est le grand instigateur de cette exploration avec Eleanor Rigby, basé sur des violons et violoncelles, ainsi que For No One, qui accueille un cor, sur l’album Revolver. L’album suivant, le mythique Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, va encore plus loin avec Fixing A Hole et son clavecin, She’s Leaving Home et sa harpe ou encore When I’m Sixty-Four et ses clarinettes.
The Kinks
Eux aussi aiment sortir des sentiers battus. Les Kinks mettent un point d’honneur à toujours vouloir se renouveler et à décliner le rock et la pop sous toutes leurs saveurs. En 1966, l’album Face To Face figure parmi les plus belles pages de la pop baroque avec un clavecin sur la majorité des titres. On pense à Rosie Won’t You Please Come Home, à Too Much On My Mind et bien évidemment à Sunny Afternoon. Something Else By The Kinks continuera d’incorporer des instruments classiques comme sur Death Of A Clown, Tin Soldier Man ou Lazy Old Sun.
The Beach Boys
Même son de cloche de l’autre côté de l’Atlantique où les Beach Boys s’improvisent comme les plus grands ambassadeurs de la pop de chambre sur ce chef-d’œuvre qu’est Pet Sounds. Simplicité et efficacité de la pop, combinée à des orchestrations sophistiquées, le résultat est prodigieux. L’album, sorti en 1966, est toujours considéré comme l’un des meilleurs disques de tous les temps. Quant au titre God Only Knows, il a sa place bien au chaud au panthéon des morceaux les plus révolutionnaires de l’histoire de la musique contemporaine.
The Zombies
On retourne en Angleterre où, en 1968, les Zombies signent également l’un des joyaux de la pop baroque : Odessey & Oracle. Instruments à vent, orgues et la nouvelle technologie qu’est le mellotron (clavier à bandes magnétiques au son si particulier, à cheval entre chœurs et violons) viennent sublimer une pop psychédélique. On retrouve également du clavecin sur la piste d’ouverture Care Of Cell 44, ainsi que de l’harmonium sur A Butcher’s Tale (Western Front 1914).
Kate Bush
Dans les années 1970, la musique contemporaine (non-classique) incorpore des instruments classiques pour servir des morceaux bien plus complexes : c’est l’avènement du rock progressif. Parmi les figures qui se décident à voguer sur le versant pop, il y a Kate Bush. En 1978, elle sort le haletant The Kick Inside, où une douce mélancolie s’installe sur trois quarts d’heure. Sa voix haut-perchée associée à une instrumentation baroque donne un mélange irrésistible, en témoigne l’incontournable Wuthering Heights.
Belle & Sebastian
Petit saut dans le temps, nous voilà à présent dans les années 90 où les Ecossais de Belle & Sebastian remettent au goût du jour la pop baroque des sixties avec un parfum résolument indie. Cela donne lieu à des titres à la fois légers, pastoraux et mélancoliques, à l’image de The Stars Of Track & Field ou The Boy With The Arab Strap. Et bonne nouvelle, pour notre plus grand plaisir, la formation de Glasgow revient en 2022 avec A Bit Of Previous !
Arcade Fire
En 2004, les Canadiens d’Arcade Fire entrent par la grande porte avec un Funeral de toute beauté. Clavecins, harpes, violons, tout ce joli monde est mis à contribution pour un album qui colle une petite claque à tout mélomane. Véritables OVNIs, ils remettent la pop baroque sur les devants de la scène. Scène qu’ils occupent dans toute sa largeur d’ailleurs, car c’est une quinzaine de joyeux lurons que l’on peut voir lorsqu’ils se produisent en live. Et là aussi, bonne nouvelle, ils sont de retour dans les bacs en 2022 avec WE.
The Last Shadow Puppets
C’est la bromance de la pop baroque. The Last Shadow Puppets, formation articulée autour d’Alex Turner (Arctic Monkeys) et Miles Kane (ex-Rascals), agrémentent leur pop chevaleresque d’instruments à cordes. En dehors de leur compatibilité vocale à en tomber à la renverse, c’est toute une production qui est irrésistible. A leur actif, deux albums, The Age Of The Understatement et Everything You’ve Come To Expect, garantis sans temps mort.
Lana Del Rey
En 2011, comme sortie de nulle part, Lana Del Rey défraie la chronique avec Video Games. Doucement nostalgique, délicieusement rétro, ce titre se hisse immédiatement au sommet des charts. L’album Born To Die transforme l’essai et la chanteuse devient instantanément la figure de proue du renouveau de la pop baroque. Plus de dix ans plus tard, si elle a su se réinventer sans jamais s’éloigner de son style initial, Lana trône toujours dans le palais de la pop indé.
En savoir plus : Lana Del Rey, retour sur dix ans de succès
Florence & The Machine
Elle revient après 4 ans d’absence dans les bacs, Florence Welch, et son projet musical Florence & The Machine. La Londonienne avait autant surpris qu’enchanté toute une génération grâce à sa pop orchestrée et sa voix singulière en 2009 sur Lungs. Depuis, c’est un parcours sans faute : des albums qui se vendent comme des petits pains et des concerts complets, servis par une aura démentielle. C’est donc avec une grande joie qu’on accueille ce cinquième opus, Dance Fever, où la qualité n’a pas fait faux bond à la chanteuse.
