Rock en Stock : Les nouveautés du moment !

Feeling Frenchy 

Sans aucune velléité nationaliste, mais parce qu’on aime bien causer des groupes et des artistes de chez nous quand ils nous plaisent, on attaque avec un tiercé gagnant que l’on aurait très bien pu ranger un peu plus bas dans la catégorie « punky ».

Un premier album à résonance nationale pour Dynamite Shakers qui apparemment fait déjà sensation dans sa Vendée natale. Compos impeccables, joli grain de voix qui passe avec aisance du masculin au féminin, une énergie comme on l’aime, pour un résultat très efficace. Quelque part entre les éclats de Dr Feelgood, la présence des Flamin’ Groovies et la simplicité rentre-dedans des Sonics. 10 titres compacts et tendus comme corde de mi prête à lâcher. 

Pour les Lyonnais, c’est le deuxième LP. Johnnie Carwash reste fidèle à ce qui nous avait plu en première instance, un rock un peu punky, un peu grungy que ce power trio maitrise en studio comme sur les scènes qu’ils écument depuis quelques années. Son clair, son saturé, breaks bien vus et rarement plus de 3 minutes par titre, à quoi bon !

Pour Frustration, des cadors d’un post-punk à la française, j’ai perdu le fil de la comptabilité de leurs albums en revanche (de toute façon, ils sont tous bons). Le dernier est sorti il y a quelques semaines et n’échappe au verdict. On s’y plonge les yeux fermés et les oreilles grandes ouvertes. 

Feeling Heavy

En pleine Expo métal à la Philharmonie de Paris et à quelques semaines du Hellfest, je préfère laisser la main aux collègues experts pour vous causer de l’actualité d’un genre musical que je connais finalement assez mal. Mais ça ne m’empêchera pas de vous suggérer deux nouveautés qui, de loin, font la part belle aux guitares saturées flamboyantes.  

Rock seventies et culture rock sudiste pour ce retour au top du groupe d’Atlanta The Black Crowes. Glam rock de haut vol et dans les règles de l’art exécuté avec goût par le tout jeune et déjà excellent performer Billy Tibbals dans un Nightlife Stories grandiose.

Feeling Groovy 

Rock et dancefloor font évidemment bon ménage, et dans le cas qui nous intéresse ici, la “bamboche” peut se faire sans besoin de pogoter comme des “sauvageons” pour paraphraser quelques élus de la République au vocabulaire aussi vintage que le son de ces deux groupes.  

Il faut revenir quelques années en arrière pour se rappeler qu’avant d’être à la tête d’un All Star, Jim Jones menait une revue. C’était sensiblement la même musique : chaud, sale et humide, du rock’n’roll high voltage ! Pour The Courettes, il faut tirer un fil allant du Danemark… au Brésil. Vibrations et look sixties pour ce duo défendant depuis plusieurs années les couleurs d’un rock garage-R&B alternatif et surtout, réjouissant.

Feeling Punky 

Difficile de ne pas traverser la Manche quand il s’agit de causer rock aux accents punk. Bon j’exagère un peu, on a quelques excellents représentants dans l’Hexagone dont je me fais volontiers le porte-parole quand l’occasion se présente, mais pour cette fois, je vais à la source. 

Honneur aux moins connus de cette short-list british. Big Special nous vient d’une petite ville ouvrière des Midllands, non loin de Birmingham. Un duo qui commence à se faire un nom avec un son post-punk bien foutu et un flow à cheval entre spoken-word et chant nerveux. Fans de Sleaford Mods, action ! 

Pas vraiment besoin de présenter les seconds puisque la France adore Pete Doherty, qui lui rend bien. 2024 verra donc le retour dans les bacs des pirates de The Libertines. Un groupe qui tient toujours bien sa barre, navigant entre une forme brit’ punk-rock classique et quelques glissades plus sages. 

Feeling Bluesy  

J’aurais très bien pu causer de l’actualité du blues au sens extra large dans un post entier étant donné sa riche actualité. Mais puisqu’il s’agit d’un focus sur l’actualité du rock, on resserre un peu les rangs pour vous parler de deux artistes qui zooment large et que vous trouverez logiquement rangés dans les rayons pop/rock de la Fnac. 

Avec cet album, le musicien texan Gary Clark Jr change peu à peu son fusil d’épaule, s’attachant à publier des albums beaucoup plus produits et regardant vers d’autres horizons que celui d’un blues-rock rageur et un peu rigide avec lequel il fit ses armes.  

Autre figure illustrant le dynamisme musical des Etats du Sud des Etats-Unis trop souvent caricaturés et pourtant fondateurs, Marcus King impressionne du haut de sa trentaine. Une maturité musicale et un joli grain soul pour cet album enregistré sous la houlette du vénérable Rick Rubin.

Feeling Country 

Quand Beyonce fait son coming-out country, elle affole les réseaux, radios et télés qui depuis longtemps ont choisi de ranger ce genre musical aussi populaire que le hip-hop aux USA dans la catégorie “ringard”. Et pourtant, il arrive que de ce côté-ci de l’Atlantique, quelques noms circulent sous le manteau et viennent même parfois nous rendre visite. C’est le cas de deux artistes catalogués “country” que vous ne devriez louper sous aucun prétexte si vous aimez le songwritting de qualité, les voix gorgées de soul et ce petit twist rock’n’roll qui va bien. 

Pokey Lafarge publie le réjouissant Rhumba Country. 10 titres entre country folk, blues’n’roll, old time music avec même quelques reflets de calypso. Sans chichis, sans prétentions autres que de faire ce qui lui plaît depuis toujours. Plongez-y sans hésitations, c’est tout simplement délicieux, du miel pour les oreilles. 

Charley Crockett lui se fait plus classique, plus Nashville… Plus cow-boy quoi. Mais attention, pas d’emballement, Charley, avec sa voix de baryton débitant ses propres histoires au ralenti reste totalement intègre aux valeurs qui ont fait de lui l’un des chanteurs d’alternative country les plus doués de sa génération. Un cowboy à 10 dollars, plus hobo/bohème que grand propriétaire terrien.