Sujet plus que jamais d’actualité, la question de l’environnement nous concerne tous. Si une journée mondiale lui est consacrée, il s’agit d’un combat de tous les jours. Aujourd’hui, on vous propose d’y réfléchir en musique avec dix artistes qui en parlent avec plus ou moins d’optimisme. De Louis Armstrong à Childish Gambino en passant par Midnight Oil, dix points de vue pour une problématique.
Midnight Oil – Beds Are Burning
Quand on pense aux chansons engagées écologiquement, celle-ci revient toujours parmi les premières dans les mémoires collectives. Dans Beds Are Burning, extrait de Diesel & Dust, les Australiens de Midnight Oil dénoncent l’accaparement des terres aborigènes par les colons, mais les paroles peuvent très bien être interprétées dans une dimension écologique : la terre brûle et nous ne faisons rien. Ce morceau sera par ailleurs repris par un collectif de 60 artistes et personnalités à l’occasion de la Conférence de Copenhague en 2009.
Pond – Fire In The Water
On reste en Australie où Pond (groupe à l’histoire étroitement liée avec celle de Tame Impala) déplore la réduction drastique des ressources aquatiques en Australie dues à l’augmentation des températures. Dans cette conclusion amère de l’album The Weather, Nick Allbrook et sa bande se plaignent de la chaleur insupportable et de la politique laxiste du gouvernement australien face à l’urgence climatique.
Depeche Mode – The Landscape Is Changing
Après le premier album Speak & Spell, Vince Clarke claque la porte à Depeche Mode pour fonder Yazoo. Le groupe recrute alors Alan Wilder pour les claviers et ce dernier entre dans le processus d’écriture avec Martin Gore. Le deuxième opus Construction Time Again est résolument plus politique que son prédécesseur. On y trouve The Landscape Is Changing, titre écrit par la nouvelle recrue, qui met en exergue tous les maux qu’inflige l’Homme à sa planète, et qui nous implore d’en prendre soin.
Marvin Gaye – Mercy Mercy Me (The Ecology)
Tout est dans le sous-titre. Nous sommes à l’aube des années 1970 et Marvin Gaye est déjà conscient du problème qui résonne encore plus de nos jours. Paru sur le mythique What’s Going On – qui fête ses 50 ans avec une belle réédition –, Mercy Mercy Me (The Ecology) nous interroge sur le nombre de fois que l’on pourra s’attaquer à notre planète avant que tout ne s’écroule. Au début du XXIe siècle, ce morceau deviendra rétroactivement un hymne pour la cause écologique.
The Beach Boys – Don’t Go Near The Water
Toujours au début des années 70, les Beach Boys laissent leurs planches de surf au placard et nous suggèrent de ne plus nous approcher de l’eau. Paru sur Surf’s Up, ce morceau au titre très évocateur déplore la pollution que subit l’eau sur toute la planète. Une initiative du groupe qui interpèle, celui-ci ne s’aventurant que très rarement sur le terrain politique. Le message gagne ainsi en résonnance au sein de la discographie de la formation.
The Kinks – Apeman
Les Kinks sont les rois de la satire dans le rock britannique. Ils ne se privent pas de nous brosser régulièrement le portrait d’une société qui ne tourne vraiment pas rond. Sur Apeman, qui figure sur Lola Versus Powerman And The Moneygoround, ils se mettent dans la peau d’un homme désabusé par la vie moderne dans un environnement pollué. Il devient alors un homme singe vivant le plus simplement possible, bien loin des maux de la civilisation.
Michael Jackson – Earth Song
Sur l’album HIStory, Michael Jackson est bien décidé à « faire entendre la voix de la planète » sur la complainte Earth Song. Si les thèmes abordés sont multiples (guerre, maltraitance animale, pollution…) ils sont tous, de près ou de loin, liés à la question écologique. Notre planète y est personnifiée : c’est un individu qui souffre et qui pleure. Une ballade dans laquelle le roi de la pop aborde, plus que jamais, cet enjeu crucial qu’est le bien-être de la terre dans sa globalité.
Childish Gambino – Feels Like Summer
Le génie touche-à-tout Donald Glover (aka Childish Gambino quand il est musicien) aborde régulièrement des sujets chauds, et c’est justement de chaleur que Feels Like Summer traite. Glover constate ici que la température ne fait qu’augmenter, que l’Homme ne fait rien pour faire machine arrière et que les conséquences se font progressivement ressentir : manque d’eau, disparition des abeilles et des oiseaux. Le chanteur conclut sur ses grandes attentes quant à un éventuel changement.
En savoir plus : Donald Glover/Childish Gambino, génie de la pop culture
Placebo – Try Better Next Time
Pessimiste voire fataliste, ce titre de Placebo, issu du dernier album Never Let Me Go, témoigne d’une immense déception par rapport à l’espèce humaine. Celle-ci n’a rien fait pour sauver le sort de son environnement et a creusé sa propre tombe : il faudra « faire mieux la prochaine fois » mais pour l’instant c’est trop tard. La pochette du disque est assez évocatrice et son titre phare porte bien sur la question écologique.
Louis Armstrong – What A Wonderful World
Peu de temps avant sa mort, Louis Armstrong sort ce qui sera l’un de ses grands classiques : What A Wonderful World. Si le morceau cartonne au Royaume-Uni, il faudra attendre la sortie de Good Morning, Vietnam, où l’on entend ce titre, pour qu’il trouve ses lettres de noblesse aux Etats-Unis. Sur cette sublime ode à notre belle planète, Armstrong nous fait part de son émerveillement face à la nature qui se dresse devant lui. A nous de faire en sorte que ce joli spectacle perdure.