Roi des scènes de théâtre, acteur de cinéma reconnu, en plus de 75 ans de carrière, Michel Bouquet a interprété les plus grands rôles. Il nous a quittés ce mercredi 13 avril à l’âge de 96 ans, laissant derrière lui des films inoubliables. En voici quelques-uns…
Borsalino
En 1970, pour Borsalino de Jacques Deray, Michel Bouquet tient la dragée haute à Jean-Paul Belmondo et Alain Delon, ce qui n’était pas une mince affaire. Dans ce polar situé dans la pègre marseillaise des années 1930, il incarne l’avocat maître Rinaldi devenant député. Ce qui lui coûtera la vie, car au cœur de rivalités irréconciliables entre les deux têtes d’affiche. Après 23 ans de carrière, Bouquet tient là un second rôle mémorable qui fera de lui un comédien inoxydable.
Le Jouet
Si Michel Bouquet a tourné beaucoup de drames, il n’a jamais rechigné devant une comédie de qualité, en témoignent Les Côtelettes de Blier ou ce Jouet, premier film de Francis Veber. En milliardaire cynique dirigeant un journal réputé, il engage ici un journaliste gaffeur, alias Pierre Richard, pour en faire l’objet de distraction de son fils tyrannique. Un conte cruel et hilarant dans lequel Veber teste avec succès sa marque de fabrique des duos mal assortis entre un rusé et un crédule.
Poulet au vinaigre
Dans Poulet au vinaigre, polar de Claude Chabrol, on retrouve les obsessions du réalisateur pour les petits secrets de la bourgeoisie de province, les personnages qui oscillent entre sérieux et comédie et les crimes maquillés en accident. Jean Poiret mène l’enquête en inspecteur Lavardin, tandis que Michel Bouquet joue les notaires peu scrupuleux avec un plaisir non dissimulé.
Les Misérables
Le roman de Victor Hugo a souvent été porté à l’écran et lorsque Robert Hossein en donne sa version, c’est en plongeant encore davantage dans la psyché humaine des protagonistes de ce drame social intemporel. Les Misérables version Hossein, c’est donc près de 3h40 de film et une distribution impressionnante, dont Lino Ventura et Michel Bouquet en ennemis implacables, l’un en Jean Valjean, l’autre en inspecteur Javert. Un jeu du chat et de la souris mortifère et hautement cinématographique.
Le Promeneur du Champ-de-Mars
Après avoir reçu son premier César en 2002 pour Comment j’ai tué mon père d’Anne Fontaine, Michel Bouquet en obtient un second en 2006 avec Le Promeneur du Champ-de-Mars de Robert Guédiguian. Si son nom n’est jamais cité, tout le monde a bien compris que le président de la République en fin de mandat et de vie qu’il interprète, n’est autre que François Mitterrand. La ressemblance est en tout cas frappante et Bouquet impose sa majesté tout en douceur.
Renoir
En 2012, après avoir incarné Clemenceau pour la télévision, Bouquet prend les pinceaux et se transforme en Auguste Renoir. Le peintre impressionniste rencontre ici la jeune Andrée Heuschling qui deviendra sa muse et dont la beauté va affoler ses sens, en dépit de ses rhumatismes. Renoir de Gilles Bourdos est un drame historique et filial, Renoir père et fils étant touchés au cœur et à l’âme par cette demoiselle belle comme le jour.
