Les meilleurs rôles de Steve Carell

Evan Baxter – Bruce tout-puissant/Evan tout-puissant (2003, 2007)

Fort d’une petite notoriété grâce au late-show satirique The Daily Show où il est un des plus notables correspondants, Steve Carell décroche ses premiers rôles au cinéma dans des rôles taillés pour son brio comique. Dans Bruce tout-puissant, il n’est qu’un second rôle, rival fielleux de Bruce, le personnage de Jim Carrey. Mais sa performance en opportuniste d’abord matois puis ridicule marque suffisamment pour qu’il reprenne son rôle, en tête d’affiche cette fois, dans sa suite Evan tout-puissant. Dans ce dernier film, il construit sous les ordres de Dieu en personne (Morgan Freeman) une néo-Arche de Noé, avec une maladresse confondante.

Brick Tamland – Présentateur Vedette : la légende de Ron Burgundy (2004)

C’est avec Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy que Steve Carell trouve le modèle de ses futurs rôles comiques : le bouffon attachant, horriblement maladroit, au cabotinage réjouissant. Si le duo vedette est formé par Will Ferrell et Christina Applegate, Carell leur vole la vedette en journaliste pile électrique à côté de la plaque. Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy constitue la première collaboration de Steve Carell avec le réalisateur Adam McKay, dont il devient un des acteurs fétiches.

Andy – 40 ans toujours puceau (2005)

Le maladroit attachant étant une figure récurrente des comédies romantiques, il était inévitable que Steve Carell atterrisse dans l’une d’elles comme 40 ans toujours puceau. Ingrédient clé de la recette Judd Apatow (méditation sur la masculinité et l’âge + humour vert), Carell livre une performance hilarante en puceau de 40 ans que ses potes plus ou moins débiles, dont un joué par l’inénarrable Paul Rudd, veulent absolument caser. Respectant son protagoniste tout en riant de situations absurdes, le film provoqua toutefois quelques frictions dans la communauté asexuelle. 40 ans toujours puceau demeure un régal de romcom au point de vue original.

Michael Scott – The Office US (2005-2013)

« Ce sera mon plus grand rôle » prophétisait Steve Carell à ses collègues juste après le tournage du pilote de The Office US. Prédiction réalisée tant l’acteur demeure à jamais attaché au rôle légendaire de Michael Scott, manager incompétent, cringe, gênant et pourtant attachant de l’entreprise Dunder Mifflin. Version plus édulcorée mais pas moins drôle de David Brent, son équivalent plus corrosif de l’original britannique dû à Ricky Gervais et Stephen Merchant, Michael Scott est devenu une référence de la pop culture, source de nombreux mèmes. Locomotive de The Office US et de sa cohorte de futures stars (Mindy Kaling, John Krasinski…), Steve Carell accède à la gloire et met le public à ses pieds à coup de répliques malaisantes et de réflexions « facepalmesques ».

Frank – Little Miss Sunshine (2006)

Triomphe du cinéma indépendant américain, Little Miss Sunshine suit une famille modeste cabossée dans un road-movie turbulent. En oncle gay suicidaire spécialiste de Proust, Steve Carell révèle une autre facette de son jeu, plus réservée, pas loin de la noirceur, même si la comédie ne le quitte pas vraiment. De ce portrait touchant d’un homme brisé qui apprend à se reconstruire d’une manière inattendue, Steve Carell apporte une ancre d’émotion solide au picaresque voyage de Little Miss Sunshine.

Maxwell Smart – Max la Menace (2008)

Michael Scott étant un succès unanime, Steve Carell consolide sa place de burlesque avec Max la Menace, adaptation de la série éponyme de Mel Brooks. En espion bouffon enchaînant les gaffes avec une régularité métronomique, Steve Carell se montre le digne successeur de Don Adams. Il confirme aux côtés d’Anne Hathaway et Dwayne Johnson la réussite de Max la Menace, comédie d’espionnage enlevée et pétillante.

Gru – Moi, moche et méchant (2010)

Passant au doublage pour Illumination, Steve Carell s’en donne à cœur joie dans Moi, moche et méchant. En Gru, super vilain cherchant à décrocher la lune (au sens propre) avec son armée de minions plus bêtes que méchants, il fait montre de son talent de clown cabotin. Il plonge avec joie dans la douce folie de ce film d’animation aux côtés de Julie Andrews et Jason Segel. Carell reprendra son rôle dans les volets suivants de la franchise Moi, moche et méchant où Gru devient gentil, mais pas moins drôle.

Cal – Crazy, Stupid, Love (2011)

Grâce au scénario doux-amer du toujours juste Dan Fogelman (Raiponce, Galavant, This is Us…), Crazy Stupid Love est une tendre romcom où Steve Carell illumine en homme peu sûr de lui tentant d’apprendre la séduction. En réalité, le film se révèle moins un cours de « pick-up artist » qu’une exploration de la douleur des échecs amoureux, mais au sens comique affûté. Crazy Stupid Love permet à Steve Carell d’exprimer un acting plus intimiste et mélancolique au sein d’un casting 4 étoiles : Ryan Gosling, Julianne Moore, Emma Stone, Kevin Bacon…

John Eleuthère Du Pont – Foxcatcher (2014)

Après la fin de The Office US, Steve Carell, 50 ans au compteur, et une carrière surtout remplie de rôles comiques, vire de bord. Il va pendant le reste de la décennie se consacrer aux rôles dramatiques pour casser son image de gagman. Et quoi de mieux que Foxcatcher, true crime où il joue le millionnaire John E. Du Pont, abusif envers les champions de son équipe de lutte libre (Channing Tatum et Mark Ruffalo). La performance glaçante, inédite de Carell dans Foxcatcher, drama sportif, marque assurément.

Mark Baum – The Big Short (2015)

Plus de 10 ans après Présentateur vedette, Steve Carell retrouve Adam McKay, le réalisateur acclamé de comédies dans les années 2000 étant lui aussi passé au drame. Ils se retrouveront une nouvelle fois dans Vice. Dans The Big Short, Carell joue Mark Baum, inspiré du banquier Steve Eisman qui profita de la crise des subprimes en 2007 pour s’enrichir. Dans ce portrait souvent acide des méandres de Wall Street, Carell se montre à l’aise en engrenage grinçant de ce drama dense, au casting en or (Brad Pitt, Ryan Gosling, Christian Bale…). Si Eisman a pu critiquer la version colérique et sans humour de son personnage, il est très admiratif de la performance électrique de Carell dans The Big Short.

Doc Shepherd – Last Flag Flying : la dernière tournée (2017)

Antihéros ou méchants, tels sont les choix habituels de Steve Carell en matière de drama. Mais avec Last Flag Flying : la dernière tournée, il ose un rôle chargé en émotion, celui d’un vétéran du Vietnam veuf qui embarque deux anciens collègues pour récupérer le corps de son fils tué en Irak. Road-movie sous le signe du deuil et du souvenir, porté par la caméra contemplative de Richard Linklater, Last Flag Flying : la dernière tournée émeut par le voyage de cet homme cherchant une clôture émotionnelle face à l’insoutenable. Le trio Steve Carell-Bryan Cranston–Laurence Fishburne est épatant.

Mark Hogancamp – Bienvenue à Marwen (2018)

Chef-d’œuvre incompris signé Robert Zemeckis (Retour vers le futur, Forrest Gump, Qui veut la peau de Roger Rabbit…), Bienvenue à Marwen demeure à ce jour le rôle le plus bouleversant de Steve Carell. S’inspirant de l’histoire vraie de Mark Hogancamp, Bienvenue à Marwen voit Carell en homme souffrant de syndrome post-traumatique et de pertes de mémoire dus à un évènement horrible. Sa thérapie ? Marwencol, un village peuplé de poupées qu’il a construit de ses propres mains. Renversant, magnifique, déchirant, Carell emporte Bienvenue à Marwen dans des torrents d’émotion.

Mark R. Naird – Space Force (2020-)

Avec son rôle récurrent dans le drama The Morning Show, on pouvait croire que Steve Carell se désintéressait définitivement de la comédie. Pourtant, entre deux rôles dramatiques, il a créé avec sa femme Nancy la parodie policière Angie Tribeca. Et Space Force sonne son retour à la comédie devant la caméra. Dans cette sitcom de bureau qu’il co-créé avec Greg Daniels, le créateur de The Office US, il joue Mark R. Naird, Chef d’Etat-Major de la Force Spatiale des Etats-Unis. Il doit faire face aux nombreux ratés des programmes spatiaux sous son commandement. Accompagné de John Malkovich et Lisa Kudrow, Steve Carell fait un retour éclatant. Il n’a rien perdu de son humour.