Le nouvel album de Marc Lavoine, Adulte, jamais, a été annoncé avec la chanson Le Train. Un tube sur l’amour malheureux, très représentatif de la carrière d’un maître des mots et des émotions pures. Voici dix titres pour brosser le portrait de cette légende actuelle de la pop française.
Elle a les yeux revolver
1985
Si c’est d’abord avec Pour une biguine avec toi que Marc Lavoine a connu une certaine notoriété, son deuxième single devait le faire entrer directement au panthéon de la chanson française… Elle a les yeux revolver, tube intemporel, s’inspire du film Les Yeux de Laura et d’une expression de sa propre mère sur le caractère un peu menaçant du regard bleuté de son fils.
Avec sa mélodie aux accents asiatiques, ses sonorités de voix grave très en avant, cette chanson parvient au top 50 malgré sa singularité, à une époque de pop dansante et peu exotique martelée sur les ondes. Surtout, elle a permis au premier album de Marc Lavoine, homonyme, de devenir un classique instantané !
Le Parking des anges
1986
Troisième grand tube de l’histoire personnelle de Marc Lavoine, Le Parking des anges introduit la dimension presque « cinématographique » de l’univers du chanteur. Nous invitant à « regarder » pudiquement les ébats de jeunes tourtereaux dans un cadre plutôt sombre, cette chanson reste comme une madeleine des années 1980, évoquant quelque peu l’ambiance des Nuits fauves ou de 37°2 le matin. Une esthétique encore renforcée par la musique, très new wave, utilisée par Fabrice Aboulker pour rythmer ce « court métrage » original et très osé pour l’époque.
Qu’est-ce que t’es belle
1987
Véronique Sanson, Souad Massi, Clara Luciani, Bambou, Jennifer Ayache… La liste des artistes féminines avec qui Marc Lavoine a chanté en duo constitue une véritable singularité. Aimant les passerelles entre les genres et les générations, il se liait dès 1987 à Catherine Ringer, avec l’emblématique tandem Qu’est-ce que t’es belle. L’univers désabusé de la diva des Rita Mitsouko s’y mêlait à merveille au caractère fleur bleue de son compagnon musical. Cette première expérience à succès devait inspirer beaucoup Marc Lavoine, qui multiplia les duos au cours des deux décennies suivantes et sortit même une compilation dédiée : Les Duos de Marc.
Paris
1991
Avant de redevenir un tube à l’occasion d’un duo avec Souad Massi, la chanson Paris a d’abord intégré le quatrième album homonyme de Marc Lavoine. Cette déclaration d’amour à la ville, autour de la vie typique d’un habitant des quartiers populaires de la capitale, a été écrite à New York avec le fidèle compositeur du chanteur, Fabrice Aboulker. À la fois sociologique et sentimentale, cette chanson donnait à son auteur et interprète une nouvelle aura, au début de sa deuxième décennie de carrière.
C’est ça la France
1996
Fils de syndicaliste et issu de la classe ouvrière, Marc Lavoine n’a jamais oublié d’où il vient. Artiste engagé, il a beaucoup côtoyé celles et ceux qui forgent ce qu’on appelle la « société civile ». Dans C’est ça la France, il rendait un hommage quelque peu ironique à l’Hexagone, en ne taisant pas les turpitudes de notre Histoire et de notre politique. Sa plume se faisait néanmoins plus tendre au détour de certaines paroles : à propos des travailleurs, des ouvriers et de la République, l’auteur dépeignait un bel attachement aux valeurs de solidarité et de partage de ses concitoyens.
J’ai tout oublié
2001
En 2000, Marc Lavoine croisait en studio une actrice et chanteuse italienne, Christina Marocco. Subjugué par son émotivité à fleur de peau, et par son grain de voix, il lui proposait un duo, devenue l’une de ses chansons les plus connues : J’ai tout oublié. Extrait de l’album Marc Lavoine, ce titre sentimental classique démontre à nouveau à quel point l’interprète du Parking des anges sait mettre en valeur les voix de ses partenaires.
Je ne veux qu’elle
2001
Autre duo extrait de l’album Marc Lavoine, Je ne veux qu’elle a révélé au grand public la douce voix de Claire Keim, à l’époque davantage célèbre pour ses rôles au cinéma et à la télévision. Cette chanson sur les promesses d’un amour, alternant couplet féminin et masculin, écrite avec Robert Goldman témoigne d’un savoir-faire certain côté pop !
Toi mon amour
2005
En 2005, Marc Lavoine mettait en chantier un album de chanson ambitieux par sa diversité d’ambiance, L’Heure d’été. Deux singles en accompagnent la sortie : d’abord le dansant Je me sens si seul, l’une des premières incursions d’un artiste français à succès vers l’electro-pop des années 2000. Le second, Toi mon amour, ballade pop plus traditionnelle avec cordes et piano, apparaissait alors comme une nouvelle variation sur un thème sentimental dans lequel l’interprète crooner excelle.
Vivre ou ne pas vivre
2016
Il y a sept ans, Marc Lavoine, toujours accompagné de son compositeur Fabrice Aboulker se lançait dans une expérience nouvelle, avec l’écriture d’un conte musical offrant une relecture des Chaussons rouges d’Andersen. Les Souliers rouges le voyaient côtoyer deux autres artistes, Cœur de Pirate et Arthur H, tout au long d’un album narrant un triangle amoureux impliquant une danseuse, un chorégraphe et un jeune journaliste.
Cette histoire moderne et sentimentale, inspirée à Marc Lavoine par le film L’Enfer de Chabrol, trouve son acmé avec le trio Vivre ou ne pas vivre. Climax du conte, ce passage intense reste comme le grand tube tiré de ce joli projet collectif qui a été adapté sur scène début 2020.
Le Train
2022
Le cinéma (Le Cœur des hommes), les fictions télévisuelles (Kepler(s), L’École de la vie), les livres (L’Homme qui ment) ou son rôle de juré dans The Voice occupent beaucoup le temps de Marc Lavoine ces dernières années. Mais l’homme n’oublie pas la chanson, comme l’atteste la sortie de son tout nouvel album, Adulte jamais, en janvier.
Signe d’un disque sentimental de facture moderne, le premier single Le Train mêle un thème classique (le départ de l’être aimé sur un quai de gare) à une instrumentation contemporaine. Entouré d’une équipe nouvelle, et avec des goûts de plus en plus ouverts à l’air du temps, le chanteur s’affirme encore une fois comme une boussole de l’esthétique de la variété française !
