Cet automne 2021, Les Têtes Raides, avec l’album Bing Bang Boum, et Debout sur le Zinc, pour le disque L’Importance de l’hiver, font leur grand retour. Deux groupes emblématiques de ce que l’on appelle la scène alternative française, qui mêle chanson française traditionnelle, esprit festif et conscience politique marquée. Voici des artistes représentatifs de ce sous-genre très actif depuis trente ans !
Les VRP
À la fin d’années 80 marquées, musicalement, par l’essor de la variété d’un côté, et le succès du rock français alternatif d’autre part (avec les Béru, la Mano Negra, Ludwig von 88), les VRP créent une formule vraiment à part. Puisant dans le folklore français son caractère volontairement vieillot, le groupe se démarque par son humour, l’acidité de ses textes, et ses airs entraînants joués sur des instruments typiques, comme la contrebassine (artisanale) ou l’accordéon. Avec des albums comme Retire les nains de tes poches ou Vacances prolongées, le quintet a brillé au début des années 1990 et influencé nombre d’artistes de la scène alternative (comme les Hurlements d’Léo qui ont choisi leur nom dans l’une de leurs chansons).
Les Têtes Raides
Comme les VRP, les Têtes Raides sont nées à l’époque du punk français. Et comme les VRP, ils ont rapidement bifurqué vers une formule acoustique, avec emploi d’accordéon, de piano, cuivre et de cordes. Engagée, voire enragée, la plume de Christian Olivier marque l’univers de la chanson alternative depuis trente ans. Avec des chansons iconiques (Ginette, L’Iditenté avec Noir Désir, Je chante), et des albums comme Gratte Poil ou Le Bout du toit, la formation se partage entre ballades émouvantes et java rythmée, avec quelques incursions rock. Leur dernier disque, Bing Bang Boum, fait figurer d’ailleurs plusieurs morceaux un peu plus électriques qu’à l’accoutumée.
La Tordue
Formée en 1989 par Benoît Morel et Pierre Payan, La Tordue figure parmi les pionniers de la scène alternative. Très porté sur les formules acoustiques, les paroles poétiques et politiques, le groupe connaît un succès important du côté des festivals indés dans les années 1990. Leurs disques T’es fou ou Champ Libre ont ainsi marqué leur temps, avant leur séparation en 2003.
La Rue Kétanou
La scène alternative française a connu plusieurs générations : La Rue Kénatou appartient à la seconde, née à la fin des années 1990. Initialement un trio, cette petite bande a débuté par le théâtre de rue, puis mis en musique avec sincérité leur grande sensibilité. Dès En attendant les caravanes, ces garçons bohèmes et poétiques devaient rencontrer un large public. Après plusieurs pauses et side-projects comme Mon Côté Punk, ces amis de Tryo ont fait leur retour, en quatuor, avec le disque 2020 et sortent en 2021 À Cru !
Debout sur le Zinc
Les musiques tziganes, orientales et slaves viennent souvent rencontrer le folk et le rock français, au sein de la scène alternative. Debout sur le Zinc en est un excellent exemple. Créée en 1995, la joyeuse bande attendra quatre ans avant de graver un premier album homonyme. Depuis lors, à intervalle régulier, cette formation sort de très disques, comme Des singes et des moutons (et la fameuse chanson Elle), De Charybde en Scylla, ou cette année L’Importance de l’hiver. Ils n’oublient jamais de faire parler le métissage et l’ouverture d’esprit à travers les incursions de swing manouche ou de musique berbère qui ornent nombre de leurs morceaux.
Les Hurlements d’Léo
Influencés par les VRP, Mano Solo, Vian ou Renaud, les Hurlements d’Léo incarnent eux aussi cet esprit festif, libertaire et poétique qui traverse toute la scène alternative. Compagnons de tournée des Ogres, de Debout sur le Zinc, les Bordelais teintent leurs chansons java de nuance punk. Du Café des jours heureux à Mondial Stéréo, en passant par Luna de Papel ou Ouest terne, le groupe s’est créé un joli univers qui se décline au cours de lives particulièrement énergiques.
Les Ogres de Barback
Faisant la transition entre la génération des Têtes Raides et celle de La Rue Kétanou, les Ogres de Barback apparaissent comme des flambeaux au sein de la scène alternative. Formé par les sœurs et frères Burguière, ce collectif familial a toujours manifesté son envie d’ouvrir leur musique à tous les horizons et aux collaborations. Avant de devenir une figure de la chanson pour enfants (avec les albums Pitt Ocha), la fratrie a monté un label/distributeur (Irfan), un chapiteau itinérant (Latcho Drom), puis créé des disques marqués par les rythmiques tziganes et l’engagement politique (Rue du Temps, Terrain Vague, et plus récemment Amours grises et Colères rouge).
Les Tit’ Nassels
Avec leur formule minimaliste guitare-voix (à leurs débuts), et leurs jolies mélodies (Emmène-moi, Elle se cache) les Tit’ Nassels ont connu une belle ascension tout au long des années 2000. Le duo, poétique et optimiste, s’offre cette année un double album, à paraître en deux volets : À Double Tour.
Les Wriggles
Revenu en 2018 après un long hiatus, les Wriggles montrent la proximité de la scène alternative avec les arts de rue. Sur scène, ce quintette humoristique multiplie les chorégraphies loufoques, tout en soignant leurs compositions musicales : Juste avant que je ou Les Voisins figurent ainsi parmi leurs mélodies les plus touchantes. Avec leurs disques Ah bah ouais mais bon ou leur EP 7 chansons de Noël, ce collectif emblématique a rencontré un joli succès sans jamais perdre son esprit.
Les Blérots de R.A.V.E.L.
Pionnier d’un réseau associatif musical francilien, attachés à leur formule collective autogérée, les Blérots de R.A.V.E.L. font la synthèse entre les différentes aspirations, esthétiques et politiques de la nouvelle scène. Anciens comédiens de rue, les membres du groupe écrivent depuis 2000 des albums sensibles et représentatifs de la créativité alternative, comme Voleurs du dimanche ou Sauve qui peut, où les mélodies tziganes ou le ska ne sont jamais loin !