En octobre, les polars de poche déroulent leur partition éclectique : domestique avec Freida McFadden et Christian Pernoud, sucrée avec Joanne Fluke, historique avec Laurent Joffrin et Jean D’Aillon, sarde et cosy avec Piergiorgio Pulixi, québecoise avec Louise Penny ou encore collective avec La Ligue de l’imaginaire…
La Femme de ménage – La Femme de ménage voit tout – Freida McFadden (J’ai Lu)
Succès planétaire rétroactif surgit des réseaux sociaux, La Femme de ménage est devenue un phénomène de la culture pop en échappant aux codes traditionnels de la communication. Déclinant dans la foulée sa formule gagnante en quatre temps, Freida McFadden bouclait avec La Femme de ménage voit tout un troisième épisode où Millie a raccroché son tablier mais pas sa perspicacité. À son tour, fraîchement installée dans un quartier cossu avec sa famille, elle a maille à partir avec d’odieux voisins et leur terrorisante domestique. Alors qu’elle est mise sous pression par cette désagréable proximité, elle a la fâcheuse sensation d’être espionnée en permanence.
Les Enquêtes d’Hannah Swensen T9 – Meurtres et carrot cake – Joanne Fluke (Points)
Seuls polars au monde à faire grimper le taux de glycémie de ses lecteurs, Les Enquêtes d’Hannah Swensen proposent en marge, et en détail, des intrigues criminelles imaginées par Joanne Fluke toutes les recettes sucrées qui sortent de la pâtisserie d’Eden Lake. Neuvième épisode de la série, Meurtres et carrot cake débute par une joyeuse réunion de famille de l’associée d’Hannah. Alors que tout ce petit monde passe un délicieux moment, le volubile oncle Ben est retrouvé lardé de coups de pic à glace. Hannah va devoir une nouvelle fois troquer son tablier de pâtissière pour son costume de détective.
Les Enquêtes de Nicolas Le Floch – Le Mystère de l’armoire de fer – Laurent Joffrin (10/18)
Aux commandes des Enquêtes de Nicolas Le Floch depuis la disparition du créateur de la série, Laurent Joffrin reste fidèle à ce qui a fait le succès des aventures du commissaire préféré de Louis XVI tout en affirmant son style. Troisième enquête sous sa plume, Le Mystère de l’armoire de fer met le policier breton sur une affaire de meurtre d’un valet du roi. Vigilant et guidé par son flair hors pair, Nicolas Le Floch va rapidement comprendre que la réelle motivation du tueur est d’accéder à une armoire de fer cachée aux Tuileries où sont rassemblés tous les secrets de Louis XVI.
Œil pour œil – Matthew J. Arlidge (10/18)
Producteur et scénariste à la télévision britannique, Matthew J. Arlidge écrit aussi des polars très noirs menés dans l’ambiance pas folichonne de la ville portuaire de Southampton. Roman indépendant de la série Helen Grace qui l’a fait connaître, Œil pour œil reste sur le créneau du polar social en s’intéressant aux conséquences d’un programme expérimental de réhabilitation judiciaire. Parmi les neuf individus à qui l’état a choisi d’offrir une seconde chance, une mère célibataire et un travailleur sans histoire sont alors jetés en pâture à la vindicte populaire par un mystérieux corbeau qui a fait exploser leur couverture officielle en révélant leur véritable identité.
Marzio Montecristo – La librairie des chats noirs – Piergiorgio Pulixi (Totem)
Orfèvre sarde du polar italien, Piergiorgio Pulixi change de registre, sans pour autant tourner le dos aux fondamentaux de son œuvre au noir, avec une nouvelle série inspirée par les codes du roman cosy crime. Avec son humour pince sans rire, son tueur en série d’une cruauté spectaculaire, ses personnages foutraques et les attributs de son héros (libraire acariâtre, ancien prof de maths, amateur de chats et de polars, reconverti détective amateur), la série Marzio Montecristo, dont La librairie des chats noirs est le premier tome, réussi un formidable crossover entre le whodunit à la Agatha Christie et la tradition sombre et baroque du thriller (giallo) transalpin.
Guilhem D’Ussel – Bouvines 1214 – Jean D’Aillon (10/18)
Écrivain prolifique, universitaire spécialiste de l’histoire de l’économie et ancien haut fonctionnaire, Jean D’Aillon multiplie depuis près de trente ans les séries policières principalement ancrées dans la France médiévale. Dans Bouvines 1214, épisode 21 des aventures de Guilhem D’Ussel, il fait rentrer d’Espagne, où il a joué de l’épée, son intrépide chevalier troubadour. Alors qu’il s’attend à profiter d’un repos bien mérité aux côtés de La Licorne, sa future épouse enceinte de son premier enfant et ex-tueuse au service du prince, il est amené à enquêter sur une série de meurtres pointant vers l’épouse du roi Philippe Auguste répudiée et enfermée pour Sorcellerie.
Les quatre petits meurtres de Noël – Alexandra Benedict (Pocket)
Musicienne et chanteuse dans un groupe de rock réunissant plusieurs plumes féminines du thriller anglais, Alexandra Benedict se consacre aujourd’hui essentiellement à écrire des polars sur différents registres. En parallèle de romans unitaires orientés vers le thriller horrifique ou psychologique, elle crée une série cosy crime de Noël anthologique où s’inscrivent Les quatre petits meurtres de Noël. Dans ce troisième épisode de la série, on découvre une octogénaire cruciverbiste à la langue bien pendue défiée par un mystérieux assassin qui lui demande de résoudre une drôle d’énigme pour l’empêcher de commettre quatre meurtres.
J’aimerais te dire – Christian Pernoud (Taurnada)
Quand il ne signe pas sous pseudonyme un polar US ou une enquête bien française de la capitaine Lola Duval, Christian Pernoud retrouve son patronyme pour sonder les zones d’ombres de l’âme humaine. Pour J’aimerais te dire, son second thriller psychologique, il pousse jusqu’au suspense domestique voire familial en s’intéressant au cas d’un père séparé qui emmène sa fille camper au bord d’un lac de l’État du Maine. Alors que rien ne le laissait présager, l’escapade va virer à une étrange confrontation père-fille entre tension et complicité où les révélations les plus inattendues vont bouleverser leurs croyances et remettre en cause leurs convictions.
Armand Gamache enquête – Maisons de verre – Louise Penny (Actes sud)
Quand elle ne mêle pas sa plume à celle bien moins expérimentée d’Hillary Clinton, l’autrice canadienne Louise Penny publie de solides thrillers dont elle confie les rênes à l’inspecteur québécois Armand Gamache. Treizième épisode d’une série qui en compte aujourd’hui cinq de plus, Maisons de verre débute à Three Pines, le lendemain d’Halloween, avec l’apparition dérangeante dans le parc du village d’un inconnu masqué semblant épier on ne sait qui. Alors que l’angoisse gagne de plus en plus les habitants face à cette mystérieuse silhouette mutique et immobile, un corps est retrouvé. Sur place, Gamache, nouveau directeur de la sûreté du Québec, s’empare de l’affaire.
Les pires Noëls (Spécial frayeur) – La Ligue de l’imaginaire (LGF)
Collectif d’autrices et d’auteurs créée par des pointures du thriller français comme Maxime Chattam et Franck Thilliez, La Ligue de l’imaginaire œuvre depuis 2008 à réhabiliter et promouvoir la littérature de genre (polar, thriller et SF). Au-delà de l’organisation de prix et la participation à des salons littéraires, la Ligue publie des recueils de nouvelles signées par ses membres. Seconde anthologie du collectif publié au profit d’une bonne cause (cette année, l’accès à la lecture des aveugles), Le pire des Noëls regroupe dans son édition 2025 onze auteurs de gros calibre pour autant d’histoires courtes où Noël n’est pas vraiment une fête.