En septembre, les stars du polar et du roman noir font leur rentrée au rayon poche. On y trouve les américains Harlan Coben, Peter Farris et Nora Roberts, les français Nicolas Beuglet, Jacques Saussey et Romain Slocombe ou encore deux imminentes suédoises comme Camilla Grebe et Viveca Sten.
Méfie-toi (Myron Bolitar) – Harlan Coben (Pocket)
Avant d’être présent en cette rentrée littéraire avec un nouveau héros de série à gros potentiel, Harlan Coben consacrait son cru 2024 à une douzième enquête de Myron Bolitar. Dans Méfie-toi, l’ex-agent du FBI reconverti agent sportif, épaulé par son ami Win, est confronté à une affaire de résurrection totalement improbable : sur une scène de crime particulièrement sordide, la police récupère une trace ADN appartenant à un célèbre coach de NBA qui fut l’un de ses grands amis et surtout officiellement mort depuis trois ans.
L’ultime avertissement – Nicolas Beuglet (Pocket)
Quelque soit l’enquêtrice qu’il choisit pour déjouer le complot qu’il a imaginé, Nicolas Beuglet se sert de chaque nouveau thriller pour aborder une réflexion documentée sur un sujet brûlant. Après en avoir fini avec la norvégienne Sarah Geringën et l’écossaise Grace Campbell, il lance dans une intrigue au dénouement qui laisse sans voix une jeune experte en arts nommée Felicia. Dans L’ultime avertissement, la jeune spécialiste en objets historiques, accompagnée d’un ancien flic devenu prêtre, est invitée dans le manoir d’une riche famille pour expertiser trois artefacts d’une célèbre collection privée. Une fois sur place, son enquête va entrer en résonance avec une série de disparitions pour le moins troublantes.
Avant que tu ne meures (Siri Bergman, tome 3) – Camilla Grebe, Asa Träff (LGF)
Depuis 2009, Camilla Grebe, star du polar suédois, s’associe régulièrement avec sa sœur Asa Träff, spécialiste de l’anxiété et des troubles neuropsychiatriques, pour développer une série policière mettant en scène Siri Bergman, une psychologue cognitive experte dans les violences faites aux femmes. Dans Avant que tu ne meures, troisième et dernier tome enfin publié en France, son traumatisme lié au décès de son mari est brutalement réactivé après avoir retrouvé dans les affaires de son défunt époux une lettre qui semble l’impliquer dans un meurtre sordide survenu cinq ans plus tôt. Alors qu’elle avait retrouvé une forme d’équilibre auprès d’un policier de Stockholm, sa vie menace à nouveau de basculer dans les ténèbres.
Chambre 505 (Meurtres à Are) – Viveca Sten (LGF)
Que ce soit à la mer sur l’île baltique de Sandhamn ou à la montagne dans la station de ski de Are, Viveca Sten imagine des meurtres partout. Troisième volet de la série à succès Meurtres à Are, par ailleurs parfaitement bien adaptée pour le petit écran, Chambre 505 permet de retrouver le duo d’enquêteurs aux vies tourmentées Hanna Ahlander et Daniel Lindskog sur une affaire de meurtre d’une promotrice immobilière assassinée dans un des hôtels de la vallée. Son projet de réhabilitation d’un vieil établissement désaffecté en palace n’ayant visiblement pas l’air de plaire à tout le monde du côté de Are.
L’Épouvantail de Dresde (Max Heller) Frank Goldammer (10/18)
Réputé dans son pays pour la noirceur de ses thrillers, l’allemand Frank Goldammer aime plus que tout écrire sur sa ville de Dresde dont il sonde régulièrement la douloureuse histoire. Avec la série Max Heller, il met en scène au crépuscule de la seconde guerre mondiale les enquêtes d’un inspecteur de police exerçant vaille que vaille son métier dans une ville bientôt dévastée par les bombardements alliés et un pays au bord du gouffre. Dans ce contexte de chaos généralisé et d’effondrement imminent du pouvoir nazi, L’Épouvantail de Dresde trouve un effroyable terrain de jeu. Après deux meurtres atroces, Max Heller constate avec effroi que la légende urbaine est malheureusement devenue réalité.
Le seul coupable (Paul Kessler) – Jacques Saussey (Pocket)
Après s’être fait un nom dans l’univers du polar avec une doublette de choc (Daniel Magne et Lisa Heslin), Jacques Saussey relance une série en 2022 avec en tête d’affiche Paul Kessler, commandant de police retraité ayant du mal à raccrocher. Après une première enquête à La Réunion, Le seul coupable débute chez lui à Toulon par un incendie présumé accidentel d’une maison de son voisinage. Rapidement bouclée, l’affaire se clos par l’arrestation d’une femme qui n’est autre que la mère d’une jeune fille assassinée dix ans plus tôt. À cette époque, il avait mené l’enquête et conclu à la culpabilité du petit ami de la victime. Assailli par le doute sur une possible erreur judiciaire, Kessler rouvre le dossier…
Le Présage – Peter Farris (Gallmeister)
Originaire du sud des USA, rock’n’roll, politiquement engagé et adepte d’une profonde noirceur en littérature, Peter Farris assure la révèle du “Southern Noir” en s’inscrivant dans le sillage de monstres du genre comme James Lee Burke ou Donald Ray Pollock. Son avant-dernier roman résonnant avec l’actualité, Le Présage, débute par la révélation d’un père mourant à sa fille d’une sombre et troublante histoire remontant à sa jeunesse. À cette époque, photographe amateur, il réalisait quelques clichés en forêt quand il découvrit la corps d’une femme enceinte dont l’enfant semble s’être volatilisé. Contrarié par les conséquences de sa présence, le propriétaire des lieux, et futur homme politique de premier plan, va lui mettre la pression.
Sadorski chez le docteur Satan (Léon Sadorski) – Romain Slocombe (Points)
Écrivain et illustrateur, Romain Slocombe s’est imposé au fil des romans comme un des maîtres du roman noir historique. Fasciné par la seconde guerre mondiale et notamment la mécanique de la collaboration, il crée le personnage explosif de Léon Sadorski : anti-héros ultime, ordure opportuniste, collabo, antisémite et anticommuniste, policier zélé et véreux sous Vichy. Premier tome d’une nouvelle trilogie sur ses sinistres aventures, Sadorski chez le docteur Satan met en scène la rencontre folle entre un des pires salauds du roman noir et le tristement célèbre docteur Petiot, tueur en série qui tuait de juifs à qui il promettait de les aider à fuir en Argentine. Toujours intéressé malgré le danger, le flic pourri va approcher le génie du mal pour tenter de mettre la main sur son trésor.
Telle mère, telle fille – Kimberly McCreight (Hauteville)
Après avoir frappé très fort dès son premier roman, Amelia, où elle traitait frontalement la question de harcèlement des adolescents, Kimberly McCreight s’est imposée comme une autrice de thrillers particulièrement sensible aux sujets qui touchent les jeunes. Sur le thème de la complexité des rapports filiaux, Telle mère, telle fille plonge une jeune étudiante dans l’angoisse quand un soir où elle se rend chez sa mère pour dîner, elle découvre une maison vide et plusieurs détails inquiétants dont une chaussure ensanglantée. En cherchant à percer le mystère de cette disparition, elle va exhumer de terribles secrets qui vont profondément bouleverser l’image qu’elle avait de sa mère.
Hasard du crime (Lieutenant Eve Dallas) – Nora Roberts (J’ai Lu)
Prolifique et éclectique, Nora Roberts navigue d’un genre à l’autre depuis des décennies avec une aisance et un succès qui ne se démentent jamais. Polar relevé d’un soupçon de romance, sa série Lieutenant Eve Dallas suit depuis maintenant trente ans, les enquêtes et les turpitudes d’une policière courageuse, dédiée à son métier et traumatisée par une enfance placée sous le signe de la violence. Dans Hasard du crime, sa cinquante-huitième affaire, elle est appelée à enquêter sur le meurtre d’une adolescente piquée à son insu lors d’un concert. Les premier éléments indiquant que la victime a été choisie au hasard ne facilitent pas l’enquête d’Eve Dallas.