De Superman aux Goonies en passant par la saga policière L’Arme fatale, Richard Donner aura été l’un des plus grands artisans de Hollywood, naviguant entre les genres avec une facilité déconcertante. Sa maestria est à découvrir dans quelques classiques du cinéma américain. Voici ses meilleurs films pour mieux connaître l’œuvre du cinéaste disparu ce 5 juillet.
La Malédiction
Rien ne prédestinait Richard Donner à la réalisation de films. Il suit des études de commerce tout en donnant la réplique sur scène, dans des pièces confidentielles. Il lui faudra attendre quelques années avant de comprendre que sa voie est dans la création.
Après avoir dirigé des épisodes de série télé, dans les années 1950, Richard Donner passe au cinéma en 1961, avec X-15, un film sur l’aéronautique. C’est en 1976 qu’il obtient un grand succès en s’intéressant à l’épouvante. Il repère le scénario de La Malédiction, qui s’appuie sur l’un des ingrédients les plus efficaces du cinéma d’horreur : l’enfant diabolique. Porté par une bande sonore mythique signée Jerry Goldsmith, et connu pour des incidents étranges ayant émaillé son tournage, ce long métrage novateur a forgé la légende Richard Donner !
Superman
Suite au succès de La Malédiction, Richard Donner est choisi par Warner Bros. pour réaliser Superman. C’est un blockbuster d’importance : l’industrie du cinéma ignore encore, à l’époque, l’impact commercial que peut avoir une adaptation de comic-book, qui, par définition, réclame une production soignée et des effets spéciaux conséquents.
En insistant pour engager un inconnu dans le rôle-titre (Christopher Reeve) et en dirigeant deux stars (Marlon Brando et Gene Hackman), le réalisateur parvient à créer un film au succès retentissant, qui aura une influence considérable dans l’éclosion des superhéros à l’écran. Rempilant pour le deuxième volet, Richard Donner sera finalement écarté, pour divergence artistique. Il publiera en vidéo son propre montage du film, baptisé Superman 2 : The Richard Donner Cut, quinze ans avant que Zack Snyder n’ose le même procédé avec Justice League.
Les Goonies
Véritable maître du cinéma de genre au début des années 1980, Richard Donner se devait de travailler avec l’un de ses « rivaux ». Chose faite avec Les Goonies, archétype du film d’aventure mettant en scène des enfants, que réalise Donner et que produit Spielberg. Avec une jolie fibre sociale et une histoire solide, le cinéaste rend cette chasse au trésor dynamique et efficace, et vient s’ajouter à la vague de succès produits par Spielberg dans les eighties (Gremlins, Retour vers le futur, L’Aventure intérieure…).
L’Arme fatale
C’est à un autre producteur célèbre des années 1980, Joel Silver (Predator, Piège de Cristal, Commando) que s’associe Richard Donner pour créer le mythique L’Arme fatale. Dynamitant la comédie policière, le buddy-movie et le film noir, ce long métrage marque le début d’un numéro de duettiste de rêve entre Mel Gibson et Danny Glover, les deux flics de chocs. Intimiste et spectaculaire, cette réussite tient autant par ses scènes d’action impressionnantes, ses images iconiques (Martin Riggs seul dans sa caravane) que par ses purs moments humoristiques, véritable marque de fabrique. L’Arme fatale 2, 3 et 4 (tous réalisés par Donner) persévèreront dans cette veine sans perdre en fraîcheur !
Fantômes en fête
Adaptant à l’époque moderne les fameux Contes de Noël de Dickens, Richard Donner choisit de diriger Bill Murray. Le comédien incarne une vedette de la télévision visitée par les fantômes édificateurs du livre original. Si le réalisateur s’efface devant son sujet, offrant un travail purement illustratif, l’acteur principal s’éclate visiblement dans ce Fantômes en fête qui figure dans toute bonne liste des films à voir au réveillon !
Maverick
Dans les années 1990, le western n’est plus en odeur de sainteté à Hollywood. Rares sont les tentatives de revenir au genre majeur du cinéma hollywoodien classique. Associé à nouveau à Mel Gibson, et avec le concours de Jodie Foster, Richard Donner relève le pari en dirigeant les deux stars dans Maverick. Adaptée de la série éponyme diffusée dans les années 1950, cette sympathique comédie de cow-boys, de banque et de saloon aura eu le mérite de ne pas tout à fait enterrer ce style.
Assassins
N’écrivant pas ses films lui-même, Richard Donner a un bon flair quand il s’agit de choisir ses scripts. Avec Assassins, le nom de deux futures pointures d’Hollywood apparaissait au générique en tant que scénariste : Wachowski. Le tandem derrière la trilogie Matrix livrait là sa première histoire portée à l’écran.
Autour de la trajectoire d’un tueur à gages préretraité (Stallone) obligé de lutter contre un rival (Banderas), ce long métrage voyait Richard Donner s’approcher d’un thème aujourd’hui très à la mode au cinéma (et prégnant dans Matrix), l’informatique, à travers le personnage de hackeuse incarnée par Julianne Moore.
16 blocs
Le dernier long métrage réalisé par Richard Donner est encore marqué par son goût pour le genre. 16 blocs raconte la périlleuse escorte d’un témoin (Mos Def) par un policier (Bruce Willis) qui doivent échapper à des flics corrompus en plein New York. Quasi-buddy movie, quasi en temps réel, ce film d’action survitaminé montre combien le réalisateur de L’Arme fatale n’avait rien perdu de sa superbe !
