Thylacine travaille à nouveau avec le réalisateur Antony Cordier pour sa dernière série, OVNI(S). Une collaboration comme il en existe beaucoup dans le domaine de l’audiovisuel : techno, house, IDM ou electro vintage ont en effet été souvent utilisées pour le grand écran ou la petite lucarne. Pour des résultats restés souvent cultes. Sélection.
Vangelis – Blade Runner
Après que la musique électronique a nourri les bandes sons de films d’horreur, comme L’Exorciste, reprenant des boucles de Mike Oldfield, ou les thèmes d’Halloween, c’est la science-fiction qui s’est approprié l’instrumentation futuriste de l’electro d’alors. Le chef d’œuvre Blade Runner doit ainsi beaucoup à Vangelis qui, en ces débuts des eighties, imagine le climat sonore d’un monde d’androïdes et de serpents mécaniques, associée à des images fortes. Le claviériste grec sera l’un des premiers artistes electro à propager le genre au cinéma et à la télévision, grâce à ses B.O. pour L’Apocalypse des animaux, Les Chariots de feu ou encore 1492.
Arnaud Rebotini – 120 battements par minute
C’est le son d’une époque et des gens qui ont développé Act-Up (Didier Lestrade était l’un des spécialistes de l’acid house dans les colonnes de Libé). La musique électronique attirait nombre des jeunes Parisiens que l’on voit faire la fête dans 120 battements par minute. Sa B.O., en totale cohérence avec les années SIDA et le début de l’electro comme fait sociétal massif, a été confiée à Arnaud Rebotini, qui a livré un score particulièrement adapté à l’ambiance très originale de ce film sur le militantisme.
Daft Punk – Tron Legacy
Deux albums de Daft Punk ont accompagné la sortie de Tron l’Héritage : Tron : Legacy et Tron : Legacy Reconfigured, dédié au remixes. Cette première et seule expérience de l’ancien duo french touch auprès d’une major du cinéma leur aura permis de mêler leurs personnages robotiques à un blockbuster. Thèmes orchestraux, cordes et sons house se trouvent ainsi mélangées dans un disque qui a marqué son temps.
Les Daft Punk avaient auparavant vu leur album Discovery être mis en image par Leiji Matsumoto, le papa d’Albator, avec Interstella 5555. Ils avaient également, quinze ans avant leur séparation, réalisé un film expérimental, Electroma.
Thylacine – OVNI(s)
Après la B.O.. de Gaspard va au mariage, Thylacine retrouve le réalisateur Anthony Cordier pour créer la bande son de son nouveau projet, la série OVNI(s). Pour l’exercice, le petit génie de l’electro française s’est plongé dans les vieilles machines qu’un collectionneur suisse a confié à un musée de la musique, pour sonner exactement comme à l’époque du feuilleton, peu avant 1980.
Le résultat permet à Thylacine de diversifier encore son œuvre, quelques mois à peine après la sortie de son dernier album en date, Timeless, dans lequel cet artiste très libre revisitait la musique classique.
Para One pour Céline Sciamma
Un artiste majeur de la scène electro des années 2000, Para One, s’était notamment fait connaître pour sa participation au deuxième album des rappeurs de TTC, Bâtard Sensibles.
En parallèle, le garçon a effectué ses études à la FEMIS, école de septième art où il a bâti une amitié fidèle avec Céline Sciamma. Depuis lors, les B.O. de la réalisatrice sont toutes signées du DJ, que ce soit le nerveux Bande de filles ou le plus pictural Portrait de la jeune fille en feu. De quoi apprécier le caractère caméléon d’un musicien qui compte dans le cinéma d’auteur français.
Cristobal Tapia De Veer – Humans
Série culte des années 2010, Utopia a permis au monde entier de découvrir un étrange musicien : Cristobal Tapia De Veer, dit « Cristo », dont le travail décalé et expérimental a largement contribué au succès de cette série.
Il a récidivé un an plus tard avec le B.O. d’Humans, reprise de Real Humans, dont il a donné une partition pleine d’étrangeté et de lyrisme. De quoi prolonger, via la musique électronique, l’atmosphère si particulière d’une série restée dans les annales.
Max Richter – Leftovers
Succès public et critique massif de la chaîne HBO, The Leftovers méritait évidemment un compositeur d’exception pour illustrer sa subtile étrangeté. Un pari tenu avec la présence de Max Richter au générique.
Bien sûr, pour l’occasion, l’artiste néoclassique minimaliste a repris son instrumentation habituelle, parsemée çà et là de sons plus synthétiques. Mais avec ses loops, ses climats répétitifs, la B.O. de la première saison de The Leftovers sonne conne une version acoustique d’un très bon disque d’electro-ambient.
Paul Kalkbrenner – Berlin Calling
Fait plutôt rare au cinéma, Berlin Calling voit Paul Kalkbrenner assurer à la fois le premier rôle et la bande originale. Le film nous plonge dans l’ambiance de la scène électronique allemande, avec le DJ comme personnage principal d’une histoire de descente aux enfers et d’enregistrement d’albums… Quand la forme et le fond se rencontrent, cela donne donc Berlin Calling, considéré à ce jour comme le sixième opus studio d’un des artistes les plus importants de la techno.
