Avec la sortie du film Tesla en DVD le 12 février, c’est une pierre de plus à l’édifice des nombreux biopics consacrés aux scientifiques et inventeurs. Sortez livres, éprouvettes, microscopes et autres outils pour scruter ces films sous toutes leurs coutures. Science et fiction n’ont jamais fait aussi bon ménage !
Jean-Martin Charcot
Brillant neurologue adepte de l’hypnose, le professeur Jean-Martin Charcot fait partie des pionniers de la médecine clinique et le découvreur de la SLA, soit la sclérose latérale amyotrophique. Au cinéma, on le retrouve sous les traits de Vincent Lindon dans le film Augustine d’Alice Winocour. Il y rencontre une danseuse atteinte d’hystérie et interprétée par la chanteuse Soko. Un faux biopic donc, puisque le professeur n’y est pas le protagoniste principal, mais la réalisatrice en profite pour mettre son travail et ses méthodes en avant, précurseurs pour leur époque.
John Forbes Nash
Prix Nobel d’économie en 1994 et Prix Abel de mathématiques en 2015, la vie de John Forbes Nash pourrait être digne d’un film. Outre son talent inné pour comprendre les théorèmes les plus retors, ses liaisons amoureuses sont tout aussi complexes, de même que la schizophrénie paranoïde qui a bouleversé son existence dès 1959. Sylvia Nasar en fera un livre, Un cerveau d’exception, lui-même adapté par Ron Howard en 2001. Un homme d’exception revient donc sur la carrière du mathématicien sous le prisme de la maladie mentale, tout en empruntant la silhouette cossue de Russell Crowe.
Stephen Hawking
En plus d’être devenu l’un des plus grands physiciens et cosmologistes de tous les temps, Stephen Hawking est entré de son vivant dans la culture populaire, malgré et grâce à son handicap qui avait fini par le caractériser tout entier. Il est l’une des références récurrentes de la série The Big Bang Theory, est devenu un personnage invité des Simpson et a été incarné par Benedict Cumberbatch dans le téléfilm Hawking. Mais c’est le film Une merveilleuse histoire du temps qui a contribué à le rendre célèbre dans le monde entier. Le biopic de James Marsh, autorisé par Hawking lui-même, a permis à Eddie Redmayne de décrocher l’Oscar du meilleur acteur…
Sigmund Freud
Le père de la psychanalyse est devenu un héros de fiction à part entière. De nombreux écrivains ont rendu hommage à Sigmund Freud à leur manière, comme Éric-Emmanuel Schmitt dans Le Visiteur ou Goce Smilevski dans La Liste de Freud. Quant au cinéma, films et téléfilms sur l’auteur des Cinq leçons sur la psychanalyse se succèdent depuis 1926, alors que Freud était encore de ce monde. On retient notamment Freud, passions secrètes de John Huston en 1962 sur un scénario signé Jean-Paul Sartre, avec Montgomery Clift, et surtout A Dangerous Method de David Cronenberg. Freud y est incarné par Viggo Mortensen, tandis qu’il donne la réplique à Michael Fassbender, alias Carl Gustav Jung. Un duo/duel d’anthologie.
Marie Curie
Une des rares femmes scientifiques reconnues à son époque et encore aujourd’hui, Marie Curie a bénéficié de nombreux films autour de sa personne et de sa découverte du radium avec son mari Pierre. La Prix Nobel de physique et de chimie a ainsi tour à tour notamment arboré le visage et l’accent polonais de Marie-Christine Barrault dans Marie Curie, une femme honorable, Isabelle Huppert dans Les Palmes de M. Schutz (d’après la pièce éponyme à succès) ou dernièrement de Rosamund Pike, dans Radioactive de Marjane Satrapi. À chaque fois, il s’agit du portrait encore actuel d’une femme devant se battre deux fois plus que les hommes pour être crédible en tant que scientifique…
Katherine Johnson, Dorothy Vaughan et Mary Jackson
Il en est de même pour ces trois Afro-Américaines dont l’histoire est relatée dans Les Figures de l’ombre. C’est pourtant grâce à ces trois mathématiciennes d’exception que la NASA a pu réussir ses programmes aéronautiques et spatiaux dans les années 1960 et ainsi permettre à Apollo 11 de se poser sur la Lune. Trois femmes qui n’étaient pas prises au sérieux à cause de leur couleur de peau, avant qu’on ne leur donne la chance de prouver au monde entier de quoi elles étaient capables. On ne les a depuis plus jamais remises en question…
Alan Turing
C’est grâce au mathématicien et cryptanalyste anglais Alan Turing, un des pionniers en matière d’intelligence artificielle, que la machine Enigma utilisée par les nazis a pu être décryptée. Malgré ses services rendus à la patrie, le scientifique est poursuivi en justice pour homosexualité, castré chimiquement et se suicide après empoisonnement au cyanure. Si Turing a depuis été réhabilité, son destin tragique a donné lieu à des pièces à succès (comme La Machine de Turing), des romans (dont Enigma de Robert Harris) ou encore le film académique Imitation Game de Morten Tyldum, avec un Benedict Cumberbatch très justement nommé aux Oscars pour l’occasion.
Nikola Tesla
Si l’on doit le transport généralisé de l’électricité à Nikola Tesla, on connaît surtout son incroyable rivalité avec Thomas Edison. Tel est ce pan de vie raconté dans Tesla de Michael Almereyda, avec Ethan Hawke et Kyle MacLachlan en scientifiques ennemis. Héros de nombreux romans (Moon Palace de Paul Auster ou Goliath de Scott Westerfeld), de bandes dessinées dont la saga Vive l’empereur !, Tesla a déjà été incarné à l’écran par David Bowie dans Le Prestige de Christopher Nolan. Une prestation… électrisante.
