À l’occasion de la sortie de The Undoing, en DVD le 24 mars, on en profite pour vous faire un petit tour de petit écran des séries phares de OCS. Une plateforme qui à l’inverse de Netflix, se paye le luxe de voir de grands acteurs se partager l’affiche le temps de quelques épisodes, et la possibilité infinie de voir et revoir ces séries en DVD. Voici 7 séries TV à ne manquer sous aucun prétexte d’un petit écran qui a tout d’un grand, en ces temps compliqués où le cinéma n’est plus.
The Undoing
Le monde du petit écran est petit, The Undoing est une série TV créée par David Kelley, également co-créateur de Big little lies avec là aussi Nicole Kidman (qui aime visiblement se faire malmener !). Cette dernière est réalisée par Jean-Marc Vallée aussi réalisateur de Sharp objects, une autre série d’OCS, toutes les 3 dans cette sélection.
Nicole Kidman, que l’on n’a pas vu au cinéma depuis longtemps, semble avoir trouvé un bon compromis en format série TV, pour prolonger sa carrière, et on ne peut qu’apprécier de retrouver cette excellente actrice le temps de plusieurs épisodes en compagnie de Hugh Grant lui aussi légèrement en retrait cinématographiquement parlant.
L’histoire est adaptée des Premières impressions de Jean-Hanff Korelitz. Grace mène une vie bien remplie, organisée, elle va à son cabinet de thérapeute réputée tandis que son mari va sauver des vies au service oncologie de l’hôpital. Une vie huppée, remplissant les standards sans encombre, d’une éducation de standing à New York. Une vie toute tracée et simple jusqu’au moment où l’une des mères de cette prestigieuse école se retrouve sauvagement et mystérieusement assassinée. Il ne faut que 24h pour basculer les perceptions, une journée à peine pour que les certitudes de toute une vie volent en éclats. Un thriller psychologique qui tient en haleine sur 6 épisodes. Juste ce qu’il faut pour vous convaincre ou non de la culpabilité de l’accusé.
The Outsider
Après Colin Ford et Castle Rock, rares sont les œuvres de Stephen King adaptées en série TV, et The Outsider relève le défi haut la main. Ambiance posée, sombre et poussiéreuse. Terry (Jason Bateman) est accusé d’avoir tué un petit garçon. Les preuves sont toutes contres lui, ADN et empreintes trouvées sur le corps de l’enfant et aux alentours. Seulement les preuves prouvent aussi qu’il était à une conférence filmée au moment du meurtre, à 100 km de là. Comment expliquer qu’une même personne soit au même moment, à deux endroits différents ?
C’est là tout l’enjeu pour les détectives chargés de l’enquête, qui vont être confrontés à des moments de doute, à l’encontre de leur croyance et leur conviction. On est vraiment intrigué par cette histoire bien dans l’esprit de Stephen King, qui arrive toujours à placer une histoire tragique d’enfant, dans un coin perdu de l’Amérique avec un twist fantastique. Chaque épisode dans une atmosphère bien spécifique, donne envie d’en voir plus. La dualité de cette histoire, s’étend aussi dans la personnalité des personnages, la rationalité du policier joué par l’excellent Ben Mendelsohn, qui peine à croire tout ce qui arrive contre la rationalité d’une femme autiste joué par l’excellente Cynthia Erivo, qui elle, n’a aucun mal à sortir de sa zone de confort.
Un thriller horrifique sur le deuil alliant naturel et surnaturel qui pourrait s’apparenter à une thérapie à condition de bien vouloir se laisser toute rationalité derrière et accepter d’être guider guider par des forces surnaturelles que l’on ne maîtrise absolument pas.
Sharp Objects
Ma série coup de cœur de l’année passée et pour bien des raisons. Adaptée du roman Sharp Objects de Gilian Flynn, qui avait été adaptée au cinéma par David Fincher dans l’excellent Gone Girl. La série est créée par Marti Noxon (aussi scénariste pour Buffy contre les vampires). Elle est réalisée par Jean Marc Vallée (Big Little Lies entre autres), et est produite par les studios Blumhouse, soit l’un des plus cotés actuellement en matière de thriller.
On y retrouve 3 actrices de cinéma incroyables, Amy Adams (nul besoin de la présenter), Sofia Lillis (Ça 2017) et Patricia-Clarkson (Shutter Island) et d’autres qui ne sont pas en reste. Elizabeth Perkins (Big) et Henry Czerny (Revenge) font aussi parti de ce casting 5 étoiles.
Prenant et d’une efficacité indéniable, cette mini-série de 8 épisodes, en mode puzzle psychologique, va droit à l’essentiel et va vous en mettre plein la vue. La bande-son est envoûtante et apporte une réelle dimension à l’ambiance très pesante et oppressante du récit. Camille, journaliste dépressive et alcoolique, retourne dans sa ville natale pour élucider la disparition d’adolescentes. Elle va y retrouver sa mère, sa sœur et un quotidien qui va de plein fouet la renvoyer à sa propre histoire.
La photographie et les décors sont magnifiques. La mise en scène est truffée de flash-back où le moindre détail à son importance, jusqu’au générique de fin du dernier épisode, qui dévoile l’envers du décor. Une pépite du genre pour les amateurs de thrillers psychologiques.
Big Little Lies
Tout commence avec un corps, dont on ne saura l’identité que dans le tout dernier épisode de la saison 1. Une enquête de police, de voisinage pour ces femmes dans l’ombres de leur mari, dans l’ombre de la société, qui ne joue que sur les apparences et la superficialité. Et si au pays des riches, il y avait quand même une justice, une façon pour nous, simples mortels, de relativiser notre existence.
Big Little lies, ce sont les petits secrets bien conservés derrières les murs de chaque maison, de chaque foyer, mais qu’en adviendrait -il si l’un d’entre eux devenait public ? Ces femmes vont s’assumer et prendre les devants pour qu’éclate une vérité qui fait froid dans le dos. Une série posée et subtile, qui en dévoilent petit à petit, morceau par morceau pour qu’au final tous les éléments s’assemblent. Une tranche de vie, de mères, de femmes qui s’entremêlent, avec beaucoup d’argent, d’arrogance et de self-control, mais surtout beaucoup d’humilité. Un thriller psychologique efficace et puissant qui nous éprouve, autant que ces protagonistes durant deux saisons.
De quoi profiter au maximum de ces actrices d’exception, Nicole Kidman, Reese Witherspoon, Shailene Woodley, Zoe Kravitz, Laura Dern, et Meryl Streep entre autres. Vous allez adorer ces drôles de dames au caractère explosif, attachantes et solidaires en toutes circonstances et toutes représentatives d’une société qui montre ce qu’elle veut bien accepter.
The Handmaid’s Tale – La Servante écarlate
Imaginez votre pire cauchemar devenir réalité. Vous êtes une femme, vous êtes mariée avec des enfants et d’un claquement de doigts, vous n’êtes plus rien.
Les forces de l’ordre ont envahi votre travail, vous n’avez plus le droit d’exercer sous prétexte que vous êtes une femme. Vous n’avez plus non plus le droit de percevoir votre salaire, cela va de pair. On vous retire la garde de vos enfants, on vous retire votre dignité. Comme un lavage de cerveau digne des plus grandes sectes, si vous n’obtempérez pas, vous êtes la cible à abattre. Mais vous n’êtes pas la seule dans ce cas, toutes les femmes de la dictature mise en place sous le nom de Gilead, regroupant presque tous les Etats-Unis, sont soumises à ce nouveau règlement. Si vous avez de la chance, vous êtes placées comme Martha, les préposés aux services de la maison, si vous avez moins de chance, vous serez une servante écarlate, les préposées aux services de l’homme (Joseph Fiennes,) et la femme (Yvonne Strahovski), qui vous hébergent.
Tous les principes de la dystopie de l’angoisse sont bien présents. De la cérémonie de fécondation une fois par mois, aux costumes enlevant toute identité, aux heures compartimentées et rationnées pour faire les courses. The Handmaid’s tale – La servante écarlate – est un véritable cauchemar qui donne une série absolument remarquable. Adapté du roman de Margaret Atwood, cette série du monde d’aujourd’hui est d’une réalité criante d’effroi. La claque de ces 10 dernières années pour ma part, où il est à la fois difficile de regarder et d’arrêter. On souffre et on survit avec June (Elizabeth Moss, dans une prestation habitée), avec l’espoir que tout cela se termine un jour pour elle et pour toutes ces femmes combattantes de prouver leur existence et retrouver leur vie d’avant.
Westworld
Adaptée de l’oeuvre de Michael Crichton, Mondwest, Westword est une série atypique sous bien des abords. Imaginez une société prête à se payer les services fictifs d’une ville western. Un parc d’attraction grandeur nature où tous les habitants sont des androïdes, placés là pour vous divertir, au salon du coin de rue. Quand vient la nuit tombée, tout ce métal humanisé pour l’occasion, se confine dans les laboratoires, où l’on répare le moindre problème technique afin de rejouer le lendemain encore et encore pour les nouveaux visiteurs.
Seulement voilà, l’intelligence artificielle a elle aussi son point de non-retour, et une fois la machine lancée, rien ne peut l’arrêter. Quand l’un des androïdes commence à montrer des signes de faiblesse mécanique au profit d’une intelligence humaine, rien ne va plus au royaume des cowboys. Et tout ce petit monde, humain compris, va vite déchanter à l’idée d’une rébellion aux dimensions beaucoup plus humaines qu’anticipée.
Une chasse à l’homme effrénée dans un labyrinthe de poussière. Un casting 5 étoiles où sillonne Anthony Hopkins, Ed Harris, Evan Rachel Wood, et Thandie Newton entre autres dans des épisodes entrainants et psychiquement prenants. Entre fiction et réalité, 8 épisodes complexes par saison, le temps de révéler une réalité plus complexe.
Watchmen
On ne pouvait faire cette sélection sans l’excellence de Watchmen, une saison unique qui se doit d’être regardée. Puisqu’à priori, il n’y aura pas de saison 2 et c’est peut-être aussi bien ainsi. Quand c’est aussi bien fait, il n’est pas toujours nécessaire d’en faire plus malgré l’appât du gain. Si vous recherchez une série de super-héros, n’allez pas plus loin, Watchmen est actuellement ce qui s’est fait de mieux dans le genre.
Un condensé en 9 épisodes, tous égaux et brillants, s’inspirant des Comics, beaucoup plus que le film de Zack Snyder (2009). On y retrouve les personnages que l’on connaît, embarqués dans une satire politique sans merci. La réalisation très soignée, ne laisse rien au hasard. Tout est pensé, réfléchi mais surtout, présenté, pour que notre intérêt s’accroisse à chaque épisode. On pourrait s’y perdre, mais les pièces du puzzle s’assemblent dans un final formidable, où tout s’imbrique.
Une série complète, déroutante et magnifiquement orchestrée, où rien n’est laissé au hasard, jusqu’à l’excellente bande sonore, très différente d’une scène à l’autre. Un mélange rétro et moderne qui fait du bien dans l’univers des séries TV où des acteurs de renommée populaire comme Jeremy Irons et Don Johnson font leur apparition le temps d’une saison.
