C’est l’été ! Soleil, farniente, les vacances pour certains et c’est vrai aussi, ce maudit virus qui n’a pas complètement disparu. Malgré tout, prenons les choses du bon côté et réjouissons-nous de ces nombreuses sorties d’albums soul, groove & funk (nouveautés et rééditions), qui après avoir été confinés, décalées, repoussées, attendues… Sont enfin disponibles.
Petit effet entonnoir avec pas mal de succulentes nouveautés publiées. Une séance de rattrapage en mode tri sélectif Soul & Funk et grooves multiprises. On garde encore un peu nos masques pour zigzaguer dans les magasins mais on a maintenant toute la matière première pour retrouver le chemin des dancefloor…Enfin !
Si dans la famille soul-funk, le gros dossier de l’été qui s’installe reste la sortie d’un album inédit de Prince Welcome to America, la saison s’annonce aussi copieuse qu’un menu de fête. Inévitablement, la crise sanitaire et le confinement auront ralentis et décalés les sorties d’albums physiques qui étaient prévues au printemps, une saison habituellement faste en parutions. C’est parti !
Jorja Smith – Be Right Back
Comme l’indique assez justement le titre de ce nouveau mini album, (Be Right Back, EP 8 titres), elle revient. Carrière fulgurante en un seul disque Lost & Found en 2018, cette nouvelle voix de la soul anglaise n’était donc pas un simple coup d’épée dans l’eau aux retombées médiatiques éphémères mais bien cette révélation qu’est Jorja Smith avec qui les actrices de la soul internationale vont devoir maintenant compter.
Robert Finley – Sharecrooper’s son
Inconnu du grand public, ce sexagénaire découvert sur le tard livre son troisième album Sharecrooper’s son en une poignée d’année. Ne croyez pas qu’il se dépêche de battre le fer pendant qu’il est chaud, Robert Finley en avait sous le capot et semble avoir des ressources vocales insoupçonnées. C’est ce qu’a parfaitement compris Dan « Black Keys » Auerbach qui produit sur son propre label ce nouvel opus aux couleurs du Memphis sound et de toutes ses nuances (blues, gospel, soul…). Un album qui marque déjà quelques précieux points pour les sélections à venir des best of 2021 !
Bacao Rhythm & Steel Band – Expansions
Vous avez peut-être encore tous en tête la superbe reprise de P.I.M.P (le titre de 50 Cent que vous mettez à chaque soirée) par Bacao Rhythm & Steel Band ce groupe instrumental de funk millimétré et percussif. 3eme album et toujours ce même concept qui fait mouche, des reprises de « classiques » soul, funk, hip hop avec ces steel drums caribéens en lead et ligne mélodique. Ingénieux ET savoureux découvrez Expansions.
Leon Bridges – Gold diggers sound
Devenu quoi qu’on en dise un gros bonnet depuis quelques années, Leon Bridges alterne des albums aux vibrations retros et des trucs beaucoup plus contemporains, avec à chaque fois des très bonnes surprises et des choses plus …convenues. Ce qui est constant chez lui en revanche, c’est cette voix gorgée d’une soul qui lui va comme un gant, la BO de Big Little Lies à mis tout le monde d’accord, peu importe l’emballage autour. Cette fois apparemment ce sera tout en douceur pour les fortes chaleurs avec Gold diggers sound.
True Loves – Sunday Afternoon
L’histoire est somme toute classique. Seattle, 3 musiciens « tapent le bœuf » ensemble le dimanche en parallèle à leurs groupes déjà établis, puis l’équipe s’étoffe de cuivres, de claviers, de percussions…Pour devenir un collectif de 8 musiciens avec l’électrique et hypnotique guitariste Jimmy James (Delvon Lamar Organ trio) en pièce maitresse, True Loves est né. Après quelques essais publiés en digital et en 45trs confidentiels, ou faire le backing band pour des aristes en manque d’orchestre, un 1er album en bonne et due forme avec Sunday Afternoon !
Greentea Peng – Man Made
Ce nouvel O.V.N.I multiprise arrive tout droit d’outre-manche et semble enthousiasmer pas mal de monde depuis une paire de vidéo devenue virales, encore cette sempiternelle « british invasion ». Avec sa dégaine bohème-ethno-hippie, cette jeune londonienne du nom d’Aria Wells à la ville, Greentea Peng sur scène donc, copine avec The Streets, Gilles Peterson, nous rappelle les vibrations vaporeuses d’Erykah Badu et agrège tout ce que les anglais font de mieux (grimme, dubstep, neo-soul, drum & bass, hip-hop, jazz-funk jusqu’à des petits élans post-punk). La BBC a précisé « artiste a suivre en 2021 ». Oui, oui on va faire ça avec Man Made !
Durand Jones & The Indications – Private Space
Alors qu’on a encore du mal à se remettre de leur dernier opus American Love Calls comme de l’album solo de leur génial batteur/chanteur Aaron Frazer, voilà déjà Durand Jones & The Indications de retour avec un LP prévu pour le beau milieu de l’été : Private Space. Deux singles en avant-gout qui donne déjà une forte envie de rentrer pleinement dans cet espace privé. Miam-miam !
PM Warson – True Story
Nouveau venu dans l’arène retro-soul aux coté de James Hunter ou Nick Waterhouse, c’est le jeune britanique P.M Warson qui arrive avec un excellent 1er disque True story. Si le royaume uni est en passe de ne plus l’être beaucoup pour cause de Brexit, cet album aux saveurs sixties est en revanche d’une parfaite cohésion. Elans mod-jazz, doo-wop, rhthm & blues, soul, swing…avec pas moins d’une vingtaine de musiciens pour réaliser cette histoire aussi vraie que réussie.
Rééditions vinyles : un aperçu de la sélection mensuelle Diggers Corner
On finit cette sélection estivale par une poignée de réeditions vinyles à ne louper sous aucun pretexte, recommandés par Diggers Corner. Un album culte de la chanteuse Kellee Patterson (incluant la fameuse reprise de Barry White, I m gonna love you a little bit more). Les très James Browniens et prêt-a-sampler Dyke & The Blazers, le premier album de The Time, premier groupe de Prince, Time the Time. Un obscure et savoureux soul man Leon Gardner et enfin, ce presque premier album produit par Paul Winley en 1973 (légendaire producteur-pionnier du rap), Jimmy Castor, multi-instrumentiste et chanteur de funk/boogie new yorkais à (re)découvrir.