Dans Dark Waters de Todd Haynes qui sortait en février sur nos écrans, Mark Ruffalo plaide pour la défense de l’environnement contre une entreprise de produits chimiques. Une histoire vraie qui remet en avant les lanceurs d’alerte, de plus en plus visibles au cinéma.
Les pionniers du genre
Si les biopics ou documentaires autour de grandes figures qui ont permis d’alerter la population (souvent mondiale) semblent de plus en plus nombreux, plusieurs films avaient déjà amorcé ce genre nouveau. C’est le cas des Hommes du président d’Alan J. Pakula, avec Robert Redford et Dustin Hoffman qui revient sur l’enquête des journalistes Carl Bernstein et Bob Woodward autour du scandale du Watergate. 24 ans plus tard, c’est une femme qui défraie la chronique, la pugnace Erin Brockovich, incarnée par Julia Roberts dans Erin Brockovich, seule contre tous de Steven Soderbergh et qui mit à jour un scandale sanitaire d’envergure. Toujours en 2000, Révélations de Michael Mann avec Al Pacino et Russell Crowe, embarque les spectateurs dans l’enquête menée par Lowell Bergman contre les méfaits de l’industrie du tabac.
Les principaux protagonistes en action
Des films qui ont obtenu un grand succès public et critique, mais c’est en étant servi par soi-même que le message passe davantage. Surtout quand on est un lanceur d’alerte. C’est ce qu’Edward Snowden fait quasiment en direct avec le documentaire Citizenfour de Laura Poitras qui fut elle-même contactée par cet employé du Renseignement américain et qui a participé à sa fuite. Un film qui a obtenu l’Oscar du Meilleur documentaire en 2015. C’est ce qu’Al Gore fit avec Une vérité qui dérange en 2006, où Davis Guggenheim fait de l’ancien candidat à la présidentielle américaine, le héraut du dérèglement climatique. Un documentaire qui permit la création et diffusion de bien d’autres sur ce même sujet, comme Demain. Quant au plus célèbre des lanceurs d’alerte, Julian Assange à qui on doit le site Wikileaks, on le retrouve dans We steal secrets : l’histoire de Wikileaks d’Alex Gibney, mais aussi dans Citizenfour.
Les biopics qui alertent
Snowden et Assange étant les lanceurs d’alerte les plus connus internationalement, ils ont chacun bénéficié d’un film de fiction revenant sur leurs vies et leurs découvertes. Benedict Cumberbatch prend les traits de Julian Assange dans Le Cinquième Pouvoir de Bill Condon, tandis que Joseph Gordon-Lewitt devient Edward Snowden dans Snowden d’Oliver Stone qui fit polémique à sa sortie. Dans Seule contre tous de Larysa Kondracki, Rachel Weisz incarne quant à elle la policière Kathryn Bolkovac qui démantela tout un réseau de prostitution au sein des Nations unies. Dans Fair Game de Doug Liman, Naomi Watts est Valerie Plame-Wilson, agent de la CIA qui a démenti la vente d’uranium en Irak par le Niger, secouant l’administration Bush. Quant à l’enquête de plusieurs journalistes du Boston Globe qui mit à jour un vaste scandale pédophile au sein de l’Église catholique, elle est devenue le film oscarisé Spotlight de Tom McCarthy avec Mark Ruffalo. Ce même Ruffalo que l’on retrouve dans Dark Waters de Todd Haynes, devenant l’avocat défenseur de l’environnement Robert Bilott, afin de dénoncer les mauvaises pratiques d’une entreprise de produits chimiques. Les lanceurs d’alerte et le cinéma n’ont pas fini d’œuvrer ensemble…