Notre hotte regorge de cadeaux fabuleux : des livres qui renferment en chacun d’eux la magie de Noël, à déposer sous votre sapin littéraire.
Noël, un conte merveilleux
L’Orange de Noël, était souvent le seul cadeau offert aux enfants pauvres dans les provinces rurales françaises jusque dans les années 1950, aussi attendu qu’inespéré, il symbolise un Noël traditionnel aux valeurs familiales respectées, comme dans le roman éponyme de Michel Peyramaure. Christian Signol n’est pas en reste dans Les Noëls blancs qui illuminent le terroir limousin de leurs passions humaines, grâce à la bienveillance de l’auteur. Un sentiment que l’on retrouve jusqu’au Brésil de José Mauro Vasconcelos dans Mon bel oranger, vibrant classique de la littérature lusophone, à travers les pérégrinations de Zézé, enfant pauvre ayant trouvé refuge dans l’imagination et l’amitié. Réaliser ses rêves et ceux de son enfant est aussi le thème du poignant roman de Michel Bataille, L’Arbre de Noël.
Le conte de Noël est un exercice auquel s’adonnent avec bonheur de grands écrivains. C’est le cas de Paul Auster avec Le Noël d’Auggie Wren, ou Truman Capote, avec Un Noël. Selma Lagerlöff, autrice connue pour son personnage de Nils Holgersson, chevauchant les océans au dos d’une oie sauvage, l’est aussi pour son Livre de Noël. Quant à Victor Hugo, même s’il n’a jamais écrit de texte consacré spécifiquement à cette fête de la générosité, le Louis d’or de Jean Valjean dans Les Misérables, donné à Cosette la veille de Noël reste dans les annales.
Parmi les récits les plus emblématiques commémorant cette joie du partage, Casse-Noisetted’Hoffmann en est un, et symbolise de surcroit le passage de l’enfance à l’âge adulte pour cette petite fille entourée de ses jouets magiques et de son casse-noisette plus qu’humain.
Des valeurs de partage et de charité, magnifiquement mises en scène dans les Contes de Noël de Charles Dickens, mêlant truculence, fantastique et dénonciation sans concession des injustices sociales qui excluent les pauvres de cet esprit magique. Parmi ces contes féériques, le très emblématique Chant de Noël, qui fait croiser des fantômes avec le fameux Scrooge, vieil avare au grand cœur insoupçonné.
Merveilleux et fantastique s’unissent, étroitement mêlés, pour exprimer les valeurs d’humanité propre à cette fête unique.
Noël, une douce nuit mystérieuse
« Le docteur Bonenfant cherchait dans sa mémoire, répétant à mi-voix : « Un souvenir de Noël ?… Un souvenir de Noël ?… Et tout à coup, il s’écria : Mais si, j’en ai un, et un bien étrange encore ; c’est une histoire fantastique. J’ai vu un miracle ! Oui, mesdames, un miracle, la nuit de Noël. » Mais le merveilleux peut parfois tourner court et laisser la place à un récit fantastique mystérieux, comme dans ce Conte de Noël de Guy de Maupassant.
Le maître de la fantasy, J.R.R. Tolkien, s’illustrera aussi avec ses Lettres du Père Noël, mêlant habilement surnaturel et esprit de Noël magique. À l’instar du créateur du Seigneur des Anneaux, de grands noms de la science-fiction réinterprètent les mythes et l’imagerie de cette fête familiale à leur façon, comme Isaac Asimov, dans Noël sur Ganymède qui imagine des extraterrestres, ayant eu vent de la légende, et exigeant que le Père Noël les couvre eux aussi de somptueux cadeaux. Dans L’homme aux yeux de napalm, Serge Brussolo met en scène une fabrique de jouets pouvant se transformer en prison hantée par un Père Noël grotesque.
Ces versions fantastiques de cette fête fabuleuse peuvent rejoindre l’humour – même s’il est grognon – dans Comment le Grinch a volé Noël du bon Docteur Seuss, mais aussi côtoyer le frisson dans L’étrange Noël de monsieur Jack, écrit par le célèbre cinéaste Tim Burton, à condition de pouvoir se réchauffer auprès d’une cheminée…
Noël, pour frissonner au coin du feu
Pas de Noël cette année, déclare le célèbre John Grisham, qui nous apprendra que même quand on voudrait l’éviter, cette fête de l’entraide et de la solidarité ne peut vous échapper. Auteur de romans policiers également, Alexis Aubenque nous plonge dans un thriller dont il a le secret, sur sa scène de crime préférée, dans Un Noël à River Falls. Romain Sardou n’est pas en reste avec son diptyque Sauver Noël et Une seconde avant Noël. Et si l’on parle des maîtres du polar, comment ignorer la reine du genre « cosy mystery », avec ses deux enquêtes toujours aussi actuelles : Le Noël d’Hercule Poirot et Christmas Pudding.
Mais une de ses héritières les plus talentueuses, Louise Penny, nous démontre qu’elle a récupéré le relais avec maestria dans Sous la glace, quand une compétition de curling entache de sang la communauté de Three Pines au moment des festivités de la Nativité. Quant à Camilla Läckberg, c’est une odeur de meurtre qui empeste une petite île des côtes suédoises quelques jours avant Noël, dans Cyanure.
Noël a toujours inspiré les plus grands auteurs, même ceux qui savent avec talent nous faire trembler de peur ou d’émotion. Avec Laura Kasischke, l’Esprit d’hiver ressemble à un huis clos infernal qui réveille les secrets les plus étranges et angoissants lors de cette fête familiale. Et comment oublier Mary Higgins-Clark avec ses parutions saisonnières en la matière : Le mystère de Noël, Une si longue nuit ou Joyeux Noël, Merry Christmas, pour ne citer qu’eux.
Mais aussi…
Des thrillers, mais aussi des romances, comme Jenny Colgan (Noël à la petite boulangerie), de l’humour, comme l’inoubliable pièce du Père Noël est une ordure écrite par la troupe du Splendid, ou mêmes des contes coquins (Contes érotiques de Noël chez La Musardine), que l’on fête Noël au tison ou sous les cocotiers, qu’on lui fasse perdurer ses origines religieuses, ou qu’on lui préfère ses valeurs païennes, Noël est une fête populaire qui peut se vivre et se lire de mille façons.
Une fête célébrant l’amour de son prochain que l’on vous souhaite douce et belle, avec au pied d’un sapin plein de beaux livres et de lectures inoubliables… car Noël se fête aussi en littérature.
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Aller + loin :
Le Bouquin de Noël établi et présenté par Jérémie Benoît (Robert Laffont) sur Fnac.com
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