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Le top des livres qui donnent chaud

05 juin 2019
Par Mathilde1
Le top des livres qui donnent chaud
©dr

Adieu les pulls, les imperméables, les parapluies et les tartiflettes, bonjour la crème solaire indice 50 (ou le monoï, au choix), la casquette sur la tête, le sable dans les sandwichs de pique-nique et les marques de maillot de bain. Pour faire monter la température et se plonger dans une ambiance « sea, sex and sun » comme disait l’ami Gainsbourg, voici nos curiosités littéraires du mois de juin : le top des livres qui donnent (très) chaud !

Adieu les pulls, les imperméables, les parapluies et les tartiflettes ! Bonjour la crème solaire indice 50 (ou le monoï, au choix), la casquette sur la tête, le sable dans les sandwichs de pique-nique et les marques de maillot de bain. Pour faire monter la température et se plonger dans une ambiance « sea, sex and sun » comme disait l’ami Gainsbourg, voici le top des livres qui donnent (très) chaud !

L’été sera chaud (ou ne sera pas)

Température ambiante : 27°C


21 juin : date à laquelle commence l’été, saison attendue s’il en est, synonyme de vacances, de chaleur, de plage et de soleil. Voici trois livres qui font surgir cette saison dans toute sa splendeur, catalyseuse des passions et de l’éclatement des désirs.  

L’étépersonne n’en parle mieux qu’Albert Camus dans son essai éponyme publié en 1954. Balade en Méditerranée, de la ville d’Oran dans son Algérie natale jusqu’en Grèce, recueil de nouvelles solaire et lyrique, L’été se lit dans les derniers jours de printemps pour préparer son cœur et son esprit à l’atmosphère estivale. Voyage allégorique, dans les pas du Minotaure, de Prométhée et d’Hélène de Troie, la lecture de L’été se complète avec celle des Noces à Tipasa (nouvelle publiée au sein du recueil Noces), ode exaltée au soleil vainqueur, à la beauté de la nature estivale, aux odeurs de sel marin. Noces et L’été sont publiés conjointement aux éditions Gallimard.

Autre ambiance, celle de Dix heures et demie du soir en été de Marguerite Duras.  « C’est encore une fois les vacances. Encore une fois les routes d’été. Encore une fois des églises à visiter. Encore une fois dix heures et demie du soir en été. Des Goya à voir. Des orages. Des nuits sans sommeil. Et la chaleur. ». La chaleur, chez Marguerite Duras, se fait moite, pesante, tout comme l’atmosphère qui se dégage de ce roman publié en 1960. L’histoire est celle de l’infidélité au sein d’un couple, celui de Pierre et Marie, partis en vacances avec leur amie Claire. Arrêtés dans un village en Espagne, obligés de dormir dans un hôtel bondé, ce huis-clos éveille le désir de Claire pour Pierre. Sous la chaleur accablante de l’Espagne, la trame d’un crime se noue et les esprits bouillonnent…

D’un été à l’autre, celui que narre Patrick Gale qui déterre pour ses personnages des souvenirs qu’ils croyaient enfouis à jamais dans Chronique d’un été. Will est, à quarante ans, un homme heureux, entouré de son amie Harriet et de son amant Sandy. Pour son anniversaire, il se rend en Cornouailles, dans une maison qui le replonge trente-deux ans plus tôt, quand il s’appelait encore Julian, là où le bord de mer recèle mensonges et secrets familiaux.  

Il fait chaud ou c’est moi ?

Température ambiante : 30°C


Marre de la grisaille qui s’est abattue sur votre lieu de vacances (mais pourquoi choisir la Bretagne ?) ou qui accompagne vos journées de travail ? On vous avait promis glaces et monoï et vous expérimentez plutôt le combo ordinateur et parapluie ? Voilà quelques lectures ou idées de destination de voyage qui donnent chaud, peu importe la saison. 

Roman d’aventures culte, Robinson Crusoé de Daniel Defoe vous propose un paysage paradisiaque : une île déserte sur la côte de l’Amérique du Sud. Plage, soleil, cocotiers, lecture de la Bible, poterie, chèvres et blé, tel est le quotidien de Robinson à qui il ne manque rien, sauf la compagnie humaine qu’il trouvera auprès de Vendredi, son fidèle acolyte. Exceptées quelques attaques cannibales, c’est le bonheur, n’est-ce pas ?  

Autre territoire caniculaire sorti tout droit de l’imagination de son auteur, Franck Herbet, la planète Dune. Elle donne chaud, soif surtout, en revanche, elle ne donne pas tellement envie de s’y installer. Décrite comme étant inhospitalière, composée de sable à perte de vue, Dune recèle cependant une richesse, l’épice de longue, convoitée par l’univers entier. Grand classique de la science-fiction, Le Cycle de Dune écrit en 1965 étonne par son anticipation. On regretterait presque ses 15 degrés à Belle-Île-en-mer.

Retour dans le Désert, avec Jean-Marie Le Clezio, Prix Nobel de Littérature en 2008. « Voilà un livre qui nous dit que le désert existe, qu’il est beau et rude et immense, et que c’est un grand malheur que d’en avoir perdu l’usage. », écrivait Bernard Pivot lors de sa parution en 1980. Désert est composé de deux récits, l’un sur la migration des « hommes bleus » expulsés du Rio de Oro (ancienne province espagnole située dans le Sahara), l’autre sur la fuite d’une orpheline, Lalla, qui tente d’échapper à un mariage forcé. Ode à un territoire cruel et impitoyable, Désert célèbre la grandeur et la beauté de la nature, vainqueure des hommes.  

En bonus, La Divine Comédie de Dante, car s’il fait très chaud autour de vous, c’est peut-être que vous vous trouvez en Enfer. Pour info, attention aux Centaures qui vomissent des flammes.

Chaud comme la braise

Température ambiante : 33°C


Qui dit sélection de livres qui donnent chaud, dit littérature muy caliente (oui, parler espagnol augmente les degrés celsius de la pièce). Mais plutôt que de vous abreuver de new romance, on préfère revenir aux bons vieux classiques qui vous feront rougir et prendre quinze degrés de température corporelle, même sous une clim un peu coriace.

Revenons au début des débuts, avec Le Cantique des cantiques, texte sacré datant du XIème siècle avant JC, attribué à Salomon, mais parfois à une femme, tant la place du deuxième sexe est importante pour un texte de cette époque. Chants d’amour alternés entre un homme et une femme, Le Cantique des cantiques, après avoir dépeint l’amour qui lie Dieu à ses fidèles, fait l’éloge de l’amour charnel :  « Tes seins sont comme deux faons, jumeaux d’une gazelle », « Ta poitrine comme les raisins mûrs », « Qu’il me baise des baisers de sa bouche ! Car tes baisers sont meilleurs que le vin » : et oui, c’est bien dans la Bible ! 

Autre classique licencieux, de la littérature chinoise cette fois-ci, Fleur en fiole d’or (ou Jin Ping Mei) dont l’auteur reste encore inconnu à ce jour, cinq siècles après son écriture. Roman érotique, composé de 100 chapitres et 120 poésies, il narre la vie de Ximen Qing avec ses différentes femmes, qu’elles soient ses épouses, concubines ou servantes. Équivalent d’un Lady Chatterley, censuré en Chine, il est à nouveau disponible dans son pays natal depuis 2006. 19 partenaires et 72 épisodes sexuels se succèdent : de quoi satisfaire tous les appétits !

Retour dans l’Hexagone avec le libertinage à la française, représenté par Denis Diderot dans Les Bijoux indiscrets. Dépeint sous les traits du sultan Mangogul du Congo, Louis XV, reçoit un anneau qui possède un pouvoir incroyable : celui de faire parler les parties génitales des femmes, leurs « bijoux ». Des femmes diverses, d’extractions et de pays différents s’expriment selon un stéréotype (la sainte-nitouche, la coquette, la manipulatrice, la joueuse…). Elles révèlent, via le désir féminin, les mœurs d’une société libérée, avide de multiplier les partenaires sexuels…

Aller + loin : Les curiosités littéraires

Article rédigé par
Mathilde1
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