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Mauvaises mères : non, vous ne serez jamais comme elles

24 avril 2018
Par Melanie C.
Mauvaises mères : non, vous ne serez jamais comme elles

Dans un monde où on lui fait sa fête au mois de mai, une maman n’est généralement qu’amour et dévotion pour son enfant chéri. Pourtant, quand maternité ne rime pas avec bonté, les spécimens maternels deviennent particulièrement inquiétants. Castratrice comme Lysa Arryn dans GOT, folle à lier comme Miss Bates ou encore malfaisante comme la Folcoche de Vipère au poing… Les mauvaises mères font décidément d’excellents personnages de fiction.

La plus méchante à l’écran… c’est maman !

Anti-héroïne parfaite, mauvaise par nature ou victime revancharde d’une vie douloureuse, la maman dysfonctionnelle est un personnage de fiction offrant de multiples ressorts dramatiques. Au cinéma, l’une des dernières incarnations de la femme « qui en a fait baver à sa progéniture » est incontestablement celle de LaVona Harding dans le biopic au vitriol de la patineuse tricheuse Tonya Harding, Moi, Tonya. Alcoolique et tyrannique, elle a inspiré à Allison Janney, donnant la réplique à Margot Robbie, une composition détonante justement récompensée par un Oscar du meilleur second rôle.

Côté petit écran, la folie insidieuse et incestueuse de Norma Bates, mère du jeune Norman dans la série Bates Motel, est un exemple édifiant de maternité malsaine. Campée par la magnétique Vera Farmiga, elle cultive et cumule au fil des saisons de ce préquel du Psychose d’Hitchcock toute les bonnes raisons qui vont pousser son fiston adoré à… faire ce que vous savez qu’il fait. Pour trouver une autre drôle de mère, c’est assurément dans le vivier de personnages tordus de Game of Thrones qu’il faut chercher. Avec Lysa Arryn, mère du jeune Robert Arryn, on touche à ce qui se fait de mieux en termes de pathologie castratrice. Ultra-protectrice envers son fils attardé, qui adore s’abreuver à son sein généreux, la monarque du Val affiche un comportement décousu révélateur d’une santé mentale un poil défaillante.

 

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Ce que la littérature doit aux vilaines mères

En littérature, les méchantes mères laissent des souvenirs impérissables aux lecteurs qui ont eu le plaisir (de lecture) de les croiser dans nombre de grands romans, qu’elles imprègnent de leur aura négative. On pense inévitablement à la terrifiante Margaret White, chrétienne fanatique que Stephen King a dotée d’une cruauté digne des grands maîtres inquisiteurs. Source de tous les tourments de Carrie, sa  folie religieuse est le parfait accélérateur du pouvoir pyromane de sa pauvre fille. Dans la catégorie des femmes animées par une haine destructrice envers leur propre enfant, on trouve aussi la sinistre Madame Lepic. Jamais avare d’une humiliation à faire supporter à son rouquin de fils, la mère de Poil de carotte brille par une extraordinaire méchanceté naturelle que Jules Renard a exhumé de son enfance passée dans l’ombre malfaisante de cette horrible maman.

Également autobiographique, Vipère au poing d’Hervé Bazin est le récit poignant d’une fratrie brutalisée et terrorisée par les agissements pervers d’une femme profondément mauvaise, l’infâme Folcoche. Le portrait de ce détestable tyran domestique est si saisissant que le personnage s’est naturellement imposé comme le symbole d’un roman devenu un chef-d’œuvre de la littérature française du XXe siècle. Enfin, impossible de clore ce chapitre sans parler des marâtres originelles des contes de fées. Jalouses (chez Cendrillon et Blanche neige) ou calculatrice (Hansel et Gretel), toutes ces affreuses belles-mères qui ont autant d’instinct maternel que Francis Heaulme ont largement inspiré toutes ces incroyables histoires de mauvaises mères des temps modernes.

Carrie    Poil-de-carotte (1)    Vipere-au-poing

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