C’est drôle, les livres considérés comme des chefs-d’œuvre sont aussi les moins lus… On les commence, on les re-re-commence, mais rien n’y fait, certains nous tombent des mains au bout de trente pages, ou agissent comme un somnifère…
C’est drôle, les livres considérés comme des chef-d’œuvres sont aussi les moins lus… On les commence, on les re-re-commence, mais rien n’y fait, certains nous tombent des mains au bout de trente pages, ou agissent comme un somnifère…
Plus c’est long, moins c’est bon
Récapitulons : une journée dure 24 heures. Entre le travail, les transports, les tâches ménagères, les activités, les loisirs, les grasses matinées, etc… vous n’avez vraiment pas le temps de vous embarquer dans une lecture de plusieurs milliers de pages.
Mais à quoi pensait Sohachi Yamaoka en publiant les 40 tomes (soit 10 millions de caractères et bien plus en alphabet cyrillique) de Tokugawa Ieyasu ? La biographie de ce damyo et shogun japonais est l’œuvre d’une vie, au sens propre ! On lui adresse le titre du livre le plus long du monde.
La Comédie humaine d’Honoré de Balzac compte douze tomes en Pléiade. Douze ! En sachant qu’un tome compte entre 1600 et 2000 pages… On vous laisse faire le calcul mais nous, après Le Père Goriot et Les Illusions perdues, on a laissé tomber l’affaire !
À la recherche de la fin perdue… C’est très chic d’avoir lu Proust, mais, avouez-le, une version abrégée de Marcel, sa madeleine et Albertine arrangerait bien votre côte lors des soirées mondaines. Si les descriptions des soupers et des parties des Guermantes vous ont garanti un bon sommeil ces dernières années, on a la solution pour avoir quand même lu Proust. Elle s’appelle Du côté de chez Swann, le seul tome de La Recherche qui peut se lire indépendamment des autres. Merci qui ?
C’est moi, ou c’est illisible ?
Finalement, ce n’est pas la longueur qui vous effraie tant. Pour certains romans, vous avez beau vous accrocher à leur lecture comme une moule à son rocher, vous finissez toujours par abandonner. À commencer par Ulysse de James Joyce, dont Paulo Coelho disait en 2012 : « Un des livres qui a fait le plus de mal [à la littérature] est Ulysse de James Joyce, qui n’est que du style. Il n’y a rien là-dedans. ». Emballé, c’est pesé.
Autre livre difficile, La Promenade au Phare de Virginia Woolf, dans lequel l’introspection est reine ! Peu ou pas de dialogue, ni d’intrigue. Il faudra se satisfaire des observations, réflexions et des pensées propres aux personnages principaux.
Évidemment, les Français ne sont pas en reste. Que celui qui a terminé La route des Flandres de Claude Simon se manifeste. L’un des difficultés principales ? La rupture chronologique constante, ou l’art de revenir en arrière et de repartir en avant, sans cesse !
On préfère le film…
Ces livres, on adore leur intrigue, les rebondissements sont incroyables, les dialogues sonnent justes, les personnages sont attachants… Bref, toutes les qualités sont réunies pour que ces romans finissent sur votre table de chevet. Et pourtant, rien n’y fait. Chaque été vous vous promettez de vous y remettre, mais non.
La faute, parfois, à une adaptation cinématographique incroyable qui nous dispenserait presque de la lecture. On pense bien sûr au Seigneur des Anneaux, réalisé par Peter Jackson, qui n’a laissé personne sur le bord de la route malgré les 9 heures de visionnage ! En trois volets, heureusement. Gageons que plus d’un lecteur aguerri a abandonné le livre de Tolkien avant même de quitter la Comté !
Se glisse aussi dans cette catégorie le Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell. Amour, trahison, soleil, costumes d’époque, drama en veux-tu, en voilà… Ce Dallas de la littérature est souvent oublié au profit du film de Victor Fleming. Il faut dire que Vivian Leigh et Clark Gable font une Scarlett et un Rhett plus vrais que nature.
On range là aussi les oeuvres de Victor Hugo qui ont fait l’objet de superbes adaptations, notamment en comédie musicale. Les jeunes des années 2000 se souviennent avec émotion de Notre-Dame de Paris avec le duo Hélène Segara / Garou qui en a fait pleurer plus d’un. Plus récemment, c’est Tom Hooper qui a adapté Les Misérables au cinéma. Une comédie musicale encore une fois, à croire que le texte de Victor Hugo est plus digeste une fois chanté ?
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Aller + loin : Les curiosités littéraires
