Avec « La Nuit des clowns », nouveau slasher cauchemardesque en salle ce 20 août 2025, les clowns meurtriers s’invitent à nouveau sur grand écran. L’occasion rêvée de plonger — ou replonger — dans les films d’horreur qui ont transformé ces figures fardées en icônes de nos pires cauchemars.
Il est minuit moins deux. Vous entendez ce petit bruit, là, dans le couloir ? Peut-être un froissement de perruque. Un couinement de ballon. Un rire aigu, juste un peu trop long. Les clowns ne sont pas morts. Ils attendent, tapis dans les marges du réel, prêts à surgir au moindre faux pas. Avec la sortie du film d’horreur La Nuit des clowns ce 20 août 2025, adaptation terrifiante du roman Un clown dans un champ de maïs, c’est une nouvelle génération de spectateurs qui va bientôt se retrouver face au rictus déformé de l’horreur. Une bonne raison — ou une excellente excuse — pour se refaire les films les plus glaçants du genre.
Les clowns d’horreur sont des spectres modernes, maquillés à la va-vite, sortis d’une enfance fissurée. Parfois drôles, souvent cruels, toujours dérangeants. Ils n’ont pas besoin de parler. Leur rire, quand il vient, résonne longtemps après la fin du film. Et parfois, il vous suit jusqu’à la chambre. Juste avant de dormir…
Voici les visages cultes de l’angoisse grimée.
Grippe-Sou – Ça
Il revient toujours. Dans les égouts, dans les souvenirs, dans les rêves humides de la petite ville de Derry. Ça, est plus qu’un clown : c’est une idée ancienne, un mal archaïque qui prend la forme de vos peurs les plus profondes. En 1990, sous la direction de Tommy Lee Wallace, Tim Curry incarne un Grippe-Sou (Pennywise en VO) carnassier, rieur, presque trop humain pour être vrai.
Puis, en 2017 et 2019, Andy Muschietti reprend le flambeau avec une relecture plus spectaculaire, plus cauchemardesque encore : Bill Skarsgård y offre une version démoniaque du clown, aux yeux flottants et à la voix brisée. Deux époques, deux visages, un même vertige. Le clown n’a jamais cessé de hanter les enfants perdus.
Et pour plonger encore plus dans la noirceur, on lit ou en relit le classique glaçant de Stephen King : Ça.
Capitaine Spaulding – La Maison des 1000 morts
Un vieux panneau grince dans le vent : « Musée des Monstres et des Dingues ». À l’intérieur, un clown vous regarde. Il fume. Il grogne. Il rit sans cligner des yeux. Ce clown-là s’appelle Capitaine Spaulding, et il ouvre les portes d’un enfer à ciel ouvert.
En 2003, Rob Zombie, chanteur devenu réalisateur, signe La Maison des 1000 morts : un road trip sous LSD dans les entrailles de l’Amérique dégénérée. Sid Haig incarne ce Spaulding avec une intensité trouble, entre humour trash et menace latente.
Deux ans plus tard, Rob Zombie signe The Devil’s Rejects, une suite tout aussi dérangeante… avant d’enfoncer le clou en 2019 en clôturant ce qui devient une trilogie infernale avec 3 From Hell.
Les Clowns tueurs venus d’ailleurs
Ils descendent des étoiles dans une soucoupe en forme de chapiteau. Leur visage ? Du latex, du fard, du grotesque. Leur obsession ? Le sucre, les cris… et le sang. En 1988, les frères Chiodo réalisent Les Clowns tueurs venus d’ailleurs, film ovni et kitsch revendiqué, où des extraterrestres déguisés en clowns transforment une ville américaine en foire mortelle.
Grant Cramer et Suzanne Snyder y campent deux héros dépassés par l’absurde. Tout y est inversé : le pop-corn explose, les ballons sont des pièges, et les rires ne cessent jamais.
Pour les amateurs de bizarreries : le jeu vidéo Killer Klowns from outer space sorti en 2024 ravive cette fantasmagorie de cauchemar.
Art le Clown – Terrifier
Il est grand, maigre, maquillé en noir et blanc, comme un souvenir jauni d’un autre temps. Mais Art le Clown n’a rien d’un personnage de cinéma muet : il est l’incarnation brute du mal.
Avec Terrifier, le réalisateur Damien Leone propulse son clown dans une nuit de chasse sanglante. David Howard Thornton prête son corps à cette créature sans voix mais expressive, sinistre et méthodique. Art tue sans parler, sans raison, sans fin. Deux autres opus permettent à Art le Clown de terrifier, encore plus, les spectateurs.
Javier et Sergio – Balada Triste
Il n’y a pas toujours besoin de monstres pour faire peur. Parfois, l’Histoire suffit. Balada Triste, réalisé par Álex de la Iglesia en 2010, se déroule dans une Espagne post-franquiste où deux clowns, l’un triste, l’autre violent, se battent pour une trapéziste.
Le cirque n’est plus un refuge, mais un champ de bataille. Entre symbolisme politique et carnaval baroque, le film glisse peu à peu vers la folie pure. On ne sait plus qui saigne, qui rit, qui tombe.
Stitches – Dark Clown
Quelque part entre le slasher noir, la comédie horrifique et la fable vengeresse, Dark Clown est signé par Conor McMahon et s’inscrit dans cette tradition de clowns ressuscités pour semer le chaos.
Ross Noble y campe Richard « Stitches » Grindle, un clown ringard assassiné accidentellement lors d’un anniversaire d’enfant — six ans plus tard, il revient d’entre les morts, ressuscité par un culte clownesque, pour régler ses comptes dans une série de meurtres chorégraphiés et grotesques.
Le film distille un mélange frappant : une esthétique british/irlandaise, des effets gores inventifs, et une satire douce-amère de l’obsession collective autour du spectacle (et ici, du divertissement familial).
Frendo – La Nuit des Clowns
En salles le 20 août 2025, La Nuit des clowns nous plonge dans l’Amérique profonde avec une claque slasher et un soupçon de légende urbaine. Réalisé par Eli Craig (Tucker & Dale fightent le mal), le film suit Quinn (Katie Douglas) et son père, fraîchement installés à Kettle Springs. Ils y rencontrent Frendo, la mascotte clownesque de l’été… mais ce dernier, campé par une figure sinistre, va révéler un visage vengeur lorsque des adolescents commencent à disparaître, un à un, dans les champs de maïs ocre.
Entre rires forcés et cris muets, Frendo le Clown devient l’esprit d’un lieu fracturé, d’une communauté en crise. Slasher sans artifices fantastiques, il s’apparente à un Thanksgiving cru signé Eli Roth, explorant la cruauté humaine sous un déguisement fardé.