Vous aimez la bande dessinée ? Vous aimez la musique ? Alors pourquoi ne pas se plonger dans ces six parutions toutes récentes qui de manière très réussi, mélangent sixième et neuvième art. Idées de cadeaux pour les fêtes qui arrivent à grande vitesse ou petit plaisir perso à feuilleter au chaud, dans les deux cas il y en a pour les yeux ET les oreilles
Vous aimez la bande dessinée ? Vous aimez la musique ? Rassurez-vous, rien de plus logique. Ce n’est pas nouveau, le 6e et le 9e art et leurs acteurs, qu’ils soient auteurs, dessinateurs ou musiciens ont souvent tissés des liens étroits. L’une et l’autre de ces disciplines se nourrissent mutuellement depuis bien longtemps. Avec opportunisme ou banalité parfois, et avec brio le plus souvent.
Hip Hop Family Tree (vol. 1)
Magnifique initiative des éditions Papa Guedé d’avoir traduit ce best seller aux U.S.A. Les pères fondateurs (Afrika Bambaataa, Kurtis Blow, DJ Kool Herc, Grandmaster Flash) et tous les acteurs, producteurs, artistes aux origines du hip hop, phénomène aujourd’hui planétaire, sont bien présents et dépeins avec une rigoureuse justesse. Ce premier volume, qui devrait en compter 3, vous plonge en quelques cases, dessinées à la façon des comics américains, dans le Bronx de la fin des 70’s. Un gage de sérieux et de qualité qui aurait parait-il directement inspiré la toute nouvelle série The Get Down.
Le Chant de La Machine
La toute première édition (dans les années 2000) de cette plongée en apnée dans le monde de la House et de la Techno, refait surface et cette nouvelle mouture bénéficie d’une remise à jour. David Blot & Mathias Cousin nous content, de façon captivante, l’histoire de la B.O. des ghettos de Chicago & Detroit dans les années 80, qui à déferlé en Europe. Héritage disco, funk, krautrock, boogie, punk, soul… tout est savamment décortiqué. Si vous pensiez que techno & house n’étaient que simple et froid boom/tchak, lisez fissa ces 200 pages préfacées par Daft Punk et remplies d’anecdotes sur une époque et une scène musicale qui depuis, ont radicalement évolué.
Avery’s Blues
Avec pour axe central, le mythe du guitariste qui vend son âme au diable pour devenir un bluesman respecté, le récit que proposent les espagnols Aneux & Tamarit prend un chemin finalement beaucoup plus tortueux. Ajoutez à cela une ligne graphique expressive, qui colle parfaitement à l’univers du sud yankee dans les années 30, entre ségrégation et crise économique, et vous pourrez vous remettre un bon vieux Robert Johnson dans les oreilles.
À la recherche de l’ultimate-mix
Réédition de cette BD culte pour les fans de funk, de P.funk et de Defunkt nourris aux grandes heures des Humanoïdes associés & de Métal Hurlant. Dans un New York futuriste, post-industriel et sinistre, la quête et l’enquête d’un Disc-Jockey pour l’unique exemplaire d’un vinyle ultra-convoité. Ligne claire et couleurs flashy, et des références multiples à une ville en pleine mutation. Un récit flirtant avec la SF, rempli de croustillants détails sur des groupes et des clubs imaginaires ou non, évoquant les chaudes nuits de l’East-Side, du Queens, d’Harlem ou Brooklyn.
Quand viennent les bêtes sauvages 
Document dessiné quasi-historique, puisqu’il traite du parcours courageux de Manno Charlemagne, un chanteur populaire haïtien engagé dans la lutte contre le sombre épisode de la dictature Duvalier, (et recement honnoré par la jeune Leyla Mc Calla). Après des années d’exil, alors que ses disques se vendaient sous le manteau, il est revenu en Haïti et s’est retrouvé propulsé maire de Port-au-Prince. Ces pages racontent son émouvante histoire, tristement méconnue de ce côté-ci de l’Atlantique, mais aussi celle des années de plomb d’un pays et de son peuple, entre espoir et chaos. Un véritable devoir de mémoire et un grand bravo aux aventuriers que sont l’auteure et l’éditeur de ce petit bijou.
Le Petit Livre de Black Music
C’est Brüno le dessinateur de Tyler Cross qui, dans ce nouveau volume de la série « Le petit livre de », épaule Hervé Bouhris à qui on doit déjà quelques belles pages musicales. La thématique « Black Music » pourrait sonner un peu racoleuse ou réductrice, mais c’est oublier que les deux gugus sus-cités en sont des fervents connaisseurs. Le jazz a volontairement été mis de côté (trop vaste chantier), mais vous aurez tout de même droit à 70 ans de patrimoine musical afro-américain. De Louis Jordan à Kendrick Lamar grosso modo.
