Avec des textes bien écrits ou des boucles de synthétiseur métalliques, qu’il s’agisse d’arpèges de guitare ou de musiques d’ambiance savamment travaillées, les bandes originales de films nous transportent. Retour sur ces musiques marquantes, jouant le rôle de tremplins à émotion.
Hans Zimmer pour Interstellar : un voyage à travers les sens et les dimensions
Hans Zimmer qui fait la bande originale d’un film de Christopher Nolan, c’est la recette parfaite. Après Inception, et la trilogie du Dark Knight, la collaboration fait encore des merveilles avec Interstellar. On saisit avec la musique de ce film toute l’intensité et le drame qui y sont contenus. Le personnage, Cooper, est envoyé dans l’espace afin de franchir un trou de ver, dans l’espoir de trouver une planète habitable pour une humanité dont la Terre ne veut plus. En faisant cela, il abandonne ses enfants en sachant que les chances de réussite sont minimes… Un sacrifice dont découlent des enjeux, et cela doit se ressentir dans bande originale, avec des thèmes lancinants rappelant la rotation de l’Endurance, le vaisseau qui permet ce voyage. Le tout offre un travail grandiose, en apesanteur entre les planètes et les dimensions… Pour l’anecdote, Hans Zimmer a composé cette brillante bande originale en n’ayant vu aucune image du film, en n’ayant lu qu’une page de synopsis. Le film a ensuite été monté avec la musique afin de faire briller l’un par l’autre… Incroyable.
Joe Hisaishi pour Le Vent se Lève, la douce mélodie qui s’envole…
Joe Hisaishi retrouve Hayao Miyazaki pour leur dixième collaboration, et celle-ci est encore une fois réussie. La mélancolie et la douceur, accompagnées d’un choix de sonorités et d’instruments qui font écho aux propos du film. Ce film, Le Vent se Lève un des moins connus du studio Ghibli, raconte l’histoire de Jiro Horikoshi, jeune ingénieur en aéronautique amoureux d’une femme condamnée par la maladie, et confronté aux conditions de vie du Japon d’avant-guerre. Toujours aussi touchant, Joe Hisaishi sait faire virevolter les notes comme les avions du film, parfois grandioses et parfois minimalistes… Un véritable régal auditif pour un film qui gagnerait à être connu.
Michel Legrand pour Les Demoiselles de Rochefort : cultissime et indispensable
Le compositeur français Michel Legrand est loin d’être inconnu dans nos contrées : à l’origine de nombreuses musiques de films mémorables, il a reçu 3 oscars pour ses compositions (pour Un été 42, L’affaire Thomas Crown et Yentl) et de nombreuses nominations. Parmi elles figure une nomination pour la musique des Demoiselles de Rochefort (pourquoi ne l’ont-elles pas remporté ? Telle est la question). La fameuse chanson des jumelles, interprétée par Catherine Deneuve et sa soeur reste culte encore aujourd’hui. Mais les autres chansons du film sont tout aussi finement écrites, comme Marins, amis, amants ou maris.
Giorgio Moroder pour Midnight Express : prémices de l’électro
Midnight Express raconte l’histoire de William Hayes, trafiquant de drogues arrêté en Turquie et condamné à 30 ans de réclusion criminelle. Le Midnight Express relate ses tentatives d’évasion multiples. Sa musique est la première composée exclusivement de synthétiseurs à avoir remporté l’Oscar de la meilleure musique de film. Giorgio Moroder, compositeur et producteur de musique électronique, est un pionnier du genre. Le film est particulièrement novateur pour l’époque puisque la musique électronique était alors complétement inconnue du grand public. Le thème de la « chasse« est par ailleurs devenu mondialement célèbre.
Thomas Newman pour American Beauty : discrète mais efficace
Réalisé par Sam Mendes, American Beauty est le film évènement de l’année 1999, ayant remporté l’Oscar du meilleur film. Parce qu’il déconstruit la famille américaine ordinaire et sa poursuite du rêve américain, le film est un électrochoc pour tous les cinéphiles.
La musique de Thomas Newman accompagne lentement le spectateur dans son émotion – elle a d’ailleurs été nominée pour l’Oscar de la meilleure musique de film.
Eddie Vedder pour Into The Wild : Bob Dylan mélangé à Barry White
Avec sa voix grave qui dégage autant de chaleur que celle de Barry White, Eddie Vedder a agréablement surpris l’ensemble du public venu apprécier le cinquième film de Sean Penn. Les chansons du parolier de Pearl Jam collent parfaitement à l’esthétique du film, épris de nature et de paysages splendides. La chanson Guaranteed a d’ailleurs reçu le Golden Globe de la meilleure chanson originale. Christopher McCandless est un étudiant brillant, promis à un avenir glorieux. Rejetant les principes de la société moderne de consommation, il décide de partir sans laisser de traces dans un périple au sein du grand nord américain. La musique l’accompagnera tout au long de son voyage.
Michael Nyman pour La leçon de piano : un peu de douceur
Réalisé par Jane Campion, La leçon de piano est un chef d’oeuvre de 1993 qui a reçu de nombreuses récompenses (Oscar du meilleur film, Palme d’or à Cannes… etc.). La musique composée par Michael Nyman contribue à sublimer l’histoire de cette femme (Holly Hunter) et de sa fille de neuf ans (jouée par la toute jeune Anna Paquin). Au XIXème siècle, une jeune femme muette, Ada, emmènage en Nouvelle-Zélande pour y épouser un colon qu’elle ne connaît pas, sur ordre de son père. La musique joue un rôle prépondérant car le piano d’Ada représente ses pensées et émotions, étant incapable d’utiliser sa voix.
Yann Tiersen pour Le fabuleux destin d’Amélie Poulain : du français, enfin !
Tout le monde connaît le destin d’Amélie (interprétée par Audrey Tautou) et son succès phénoménal. Réalisé par Jean-Pierre Jeunet en 2001, le film a reçu un succès retentissant à l’international. La bande originale composée par Yann Tiersen y est pour quelque chose : il a su convaincre l’ensemble du cinéma français et a reçu le César de la meilleure musique l’année de sa sortie.
