À l’occasion de la parution du livre de Vincent Bouvet, La Génération perdue, des américains à Paris, 1917-1939, je vous propose une petite sélection de romans américains qui ont marqué la littérature du XXe siècle.
Si l’expression « Génération perdue », inventée par Gertrude Stein, ne représente pas à proprement parler un mouvement artistique avec ses codes ou une philosophie propre, elle évoque tous ces jeunes gens qui ont fait ou subi la Grande Guerre, ont une vingtained’années et ne se retrouvent plus dans cette prude et austère Amérique. Ils se réunissent autour de Gertrude Stein, grande papesse des arts et des lettres américaines, installée à Paris depuis le début du XXe siècle, et de Sylvia Beach, gérante de la librairie Shakespeare and Company, lieu de ralliement de cette petite communauté d’expatriés. Au tournant des années 1920, Paris est l’une des villes les plus attractives de la planète, en terme de liberté de pensée et d’innovations.
L’ouvrage de Vincent Bouvet, richement illustré de photographies de l’époque (Brassaï, Robert Doisneau, Man Ray, Edward Steichen, Alfred Stieglitz), explore toute la richesse et l’énergie créatrice qui animait toute une génération d’artistes de toutes disciplines et horizons confondus. Il dresse un portrait fascinant de la vie artistique qui animait Paris au lendemain de la Première Guerre mondiale et nous fait revivre quelques-unes des plus belles heures de la capitale, centre artistique et mondain de l’entre-deux guerre.
La parution de l’ouvrage est l’occasion de (re)lire quelques œuvres écrites à Paris pendant cette période particulière ou la relatant plus tardivement :
Ernest Hemingway
Le Soleil se lève aussi
Son premier roman, écrit en 1926. Il y dresse un portrait fidèle mais pathétique de la « génération perdue » à travers une histoire d’amour entre un journaliste américain et une jeune aventurière. Le roman se situe essentiellement à Paris dans le quartier latin.
Paris est une fête
Écrit quelques années avant son suicide, Paris est une fête, se veut une évocation nostalgique du Paris des années folles. Il y relate, en de courtes vignettes, son quotidien, ses compatriotes comme F.S Fitzgerald, le salon de Gertrude Stein et la librairie tenue par Sylvia Beach, lieu de rendez-vous des étrangers dans la capitale.
William Faulkner
Moustiques
C’est pendant un séjour à Paris au cours de l’année 1925 qu’il le rédige. Son second roman, peut-être pas le plus connu, mais qui contient tout le germe de ce qui fera le style Faulkner dans ses prochains ouvrages. Brillant satiriste, il dresse ici une chronique douce-amère de la jet-set louisiannaise des années 30, entre petites intrigues et autres mesquineries en tous genres.
Francis Scott Fitzgerald
Tendre est la nuit
Bien qu’en partie autobiographique, le roman décrit la relation fusionnelle de Dick et Nicole Diver, sosies littéraires de Fitzgerald et sa femme. Le récit nous entraine des villas de la Côte d’Azur à Paris, dans une fuite en avant de ce couple cachant un lourd secret.
Beaux et damnés
Écrit en 1922, Fitzgerald s’inspire beaucoup de sa rencontre avec Zelda pour rédiger son roman. Il y décrit un couple à la dérive et livré au désenchantement. Il y développe certains de ses thèmes fétiches : Paris et les années folles, les mondanités et l’atmosphère délicieusement jazzy de l’époque.
John dos Passos 
La Belle Vie
À défaut d’un roman écrit pendant son séjour parisien, voici les mémoires de l’auteur sur son Paris des années 1920. Écrit vers la fin de sa vie, il dresse un portrait sans complaisance de la première moitié du XXè siècle.
Henry Miller
Tropique du cancer
Très autobiographique, le livre relate les années de bohème et de misère de l’auteur dans le Paris des années 1930 et sa liaison avec Anais Nin qui le fit éditer en France. Par son approche et son ton franc, le roman fera scandale dans l’Amérique puritaine des années 60.
Minuit à Paris de Woody Allen
Pour finir et se mettre dans l’ambiance du Paris des années folles, quoi de mieux que de se replonger dans ce beau film de Woody Allen. Le cinéaste y filme une belle déclaration d’amour à la capitale.
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Parution le 28 avril 2016 – 284 pages
La Génération perdue, Vincent Bouvet (Cohen&Cohen) sur Fnac.com
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