Les meilleures séries pour ados et young adult

Angela 15 ans

1994-1995

Considérée par les critiques et le public américain comme l’une des plus grandes séries ado de tous les temps, Angela 15 ans a profondément marqué par son portrait tendre et d’une précision étonnante de l’angst adolescent. En se centrant sur des sentiments immanents à toute adolescence (réflexions existentielles, désirs turbulents, quête d’identité…), Angela 15 ans demeure l’une des séries ayant le mieux compris l’adolescence. Sa force demeure dans la vision empathique de la géniale Winnie Holzman, pas si éloignée de La Rédac’, le premier chef-d’œuvre de Steven Moffat. Angela 15 ans révèle au monde deux talents prometteurs : Claire Danes et Jared Leto. 15 ans plus tard, Holzman prouvera qu’elle n’a rien perdu de sa pertinence avec Huge, épatante série sur un groupe d’ados obèses.

Code Lisa

1994-1998

Adaptation d’Une créature de rêve de John Hughes, Code Lisa se révèle une sitcom ado rigolarde et assez effrontée envers les fantasmes masculins. Les deux geeks Gary et Wyatt ne s’attendaient sans doute pas à ce que Lisa, une IA qu’ils ont créée pour les conseiller à propos des filles, prenne littéralement corps et vive de son propre chef. Tour à tour alliée et irrévérencieuse envers ses créateurs, la sexy Lisa (Vanessa Angel) leur en fait voir de toutes les couleurs. Les 5 saisons de Code Lisa, à l’humour franc et direct, convainquent toujours, grâce à sa vision ado aussi moqueuse que sympathique. 5 ans plus tard, les geeks connaîtront une incarnation encore plus aboutie avec la brillante Freaks & Geeks.

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Daria

1997-2002

Daria est la série ado la plus sprituelle et corrosive ! Daria Morgendorffer entre au lycée de Lawndale, elle est cynique, misanthrope, mitraillette nonstop de punchlines, elle ne supporte pas sa soeur cruche et ne se lie qu’avec le guitariste enfumé Trent et l’aspirante artiste Diane. Guide pragmatique, Daria venge les geeks, les nerds, ceux qui ne furent jamais à leur place dans le système scolaire et démolit la bêtise humaine avec une constance hilarante. Ses accès de faiblesse et d’amertume n’en sont que plus touchants. Grunge à souhait, la série de Glenn Eichler et Susie-Lewis Lynn n’a rien perdu 25 ans après de sa franchise acide.

Buffy contre les vampires

1997-2003

Les années passent et Buffy contre les vampires trône toujours au sommet des meilleures séries ado jamais produites. A chaque génération, une jeune fille est choisie pour être La Tueuse, une guerrière chargée de régler son compte aux vampires et autres monstres. Mais quand le destin tombe sur Buffy Summers (Sarah Michelle Gellar), les forces du Bien et du Mal se teintent de gris et l’univers en est à jamais troublé. La géniale création de Joss Whedon nous plonge dans un univers fantastique pour mieux en tirer les métaphores les plus frappantes de la vie adolescente. Buffy contre les vampires multiplie les épisodes concepts (muet, comédie musicale, onirique…) et n’hésite pas à plonger dans la noirceur et la tragédie aux moments les plus redoutables. Parsemée de dialogues cinglants avec quelques révolutions (dont l’un des tous premiers baisers lesbiens à l’écran), la série ado Buffy contre les vampires demeure la plus acclamée du genre. Son influence s’étend sur toute la production sérielle encore aujourd’hui, notamment par son prisme féministe (qu’on retrouve par exemple dans la percutante Sweet/Vicious). Russell T. Davies, qui ressuscita Doctor Who en 2005, la cite comme influence directe pour le revival de la série.

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Dawson

1998-2003

Loin de l’horreur qui a fait sa gloire (Scream), le scénariste Kevin Williamson se rappelle sa jeunesse et bâtit avec Dawson une série ado générationnelle. A travers les histoires de cœur et d’amitié de Dawson (James Van Der Beek), Joey (Katie Holmes), Jen (Michelle Williams) et les autres, Dawson suit un groupe troublé par les désillusions, les hormones et les révoltes adolescentes, avec une humanité débordante. L’intellectualisme des dialogues a pu faire sourire, mais résonne avec l’ambition de la série de plonger au cœur des dilemmes de cet âge. Dawson frappe aussi par son étude révolutionnaire de la masculinité, par l’opposition Dawson-Pacey, mais aussi une storyline gay qui bien que brève fut un pas décisif dans la représentation LGBT+.

Roswell

1999-2002

Adaptant la série de romans Roswell High, la série Roswell demeure la représentation la plus émouvante et aboutie du spleen adolescent, portée par un jeune cast au talent déjà éclatant : Shiri Appleby, Katherine Heigl… A travers l’histoire de trois aliens échoués sur Terre dans des corps d’adolescents, Roswell sourde d’une mélancolie intense à chaque épisode, où la question de l’identité est permanente. Jason Katims, showrunner d’une extrême sensibilité, se souvient des leçons de Winnie Holzman (il officia en tant que scénariste d’Angela 15 ans) et porte Roswell à de sublimes hauteurs métaphysiques. Une série ado à redécouvrir.

Newport Beach

2003-2007

C’est à seulement 27 ans que le scénariste Josh Schwartz (Chuck, Dynastie…) crée un tout nouveau type de série ado avec Newport Beach (The O.C. pour les anglophones). Du fric, du gloss et du geek, il n’en faut pas plus pour déchaîner les passions autour de ce teen soap assumé (et conscient de l’être). Newport Beach conte l’histoire de Ryan, un ado délinquant qui obtient une seconde chance quand il est adopté par les Cohen. Sa famille d’adoption lui ouvre les portes de la bourgeoisie riche de Newport Beach et c’est parti pour quatre saisons de romances agitées. Newport Beach est restée dans le cœur des spectateurs et de ceux qui la découvrent aujourd’hui.

Les Frères Scott

2003-2012

Deux demi-frères, Lucas (Chad Michael Murray) et Nathan Scott (James Lafferty) que tout oppose, mais qui vont finalement apprendre à s’aimer autour de leur passion commune – le basket, et à vivre entourés de leurs amis, de leurs amours loin d’être tranquilles… Voilà ce à quoi vous pouvez attendre des Frères Scott (One Tree Hill en VO), au cast par ailleurs très photogénique. La création de Marc Schwahn est un drama qui explore d’une assez jolie manière le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Aucun sentiment ne manque à l’appel chez Les Frères Scott : grande joie, grandes peines, belles histoires d’amour, ruptures déchirantes, départs poignants… Un soap assumé, référence incontournable du teen drama version 2000’s.

Veronica Mars

2004-2007, 2019

Mélanger la série ado avec le film noir, voilà le pari du romancier Rob Thomas (iZombie). Rejetée par la riche société de Neptune, la jeune détective Veronica Mars (Kristen Bell) lutte contre les quolibets de ses camarades de classe tout en dévoilant la face obscure de sa ville dans des enquêtes malignes aux twists fracassants. Série rythmée, vive mais ténébreuse sous le soleil éclatant de Californie, Veronica Mars raconte la lutte sans espoir d’une héroïne qui enchaîne les victoires sans lendemain et sombre dans l’amertume. Veronica Mars demeure l’une des séries les plus audacieuses jamais écrites, agrémentée d’un film en 2014 et d’un bref revival en 2019 aussi réussi que polémique. Le The Wire ado ? Peut-être bien.

Friday Night Lights

2006-2011

Adaptation du film éponyme, Friday Night Lights est autant une série ado qu’une fresque intime sur une communauté rurale du Texas qui se presse chaque vendredi soir à l’évènement qui la rassemble : les matches de football américain. Friday Night Lights se regarde comme l’instantané d’un groupe d’adolescents rongé par le déclassement, la solitude et les addictions, mais qui lutte pour rester uni. Le valeureux coach Eric Taylor (Kyle Chandler) est devenu une figure paternelle pour des millions d’américains. Friday Night Lights est de bout en bout parcouru par la vision bouleversante du showrunner Jason Katims, qui signe après Roswell un nouveau triomphe d’humanisme mélancolique. « Clear Eyes, Full Hearts, Can’t Lose! »

Gossip Girl

2007-2012

Un blog et tout bascule : tous les élèves de deux collèges privés ne jurent que par le phénomène Gossip Girl qui expose au grand jour sur la Toile toutes sortes de rumeurs les concernant. Avec Gossip Girl, Josh Schwartz et Stephanie Savage (émergeant à peine de Newport Beach) vont explorer avec encore plus de chic et de glamour la vie – fantasmée – des ados riches en partant d’une suite YA. Durant six saisons plus soap tu meurs, aux décors et costumes luxueux, la Gossip Girl éponyme (à qui Kristen Bell prête sa voix) gratte le vernis de l’Upper East Side de New York et ravive les passions over-the-top des protagonistes. La série a lancé la carrière de plusieurs idoles des jeunes : Blake Lively, Leighton Meester, Ed Westwick, Penn Badgley…

Skins (UK)

2007-2013

Mise en scène style docu, naturalisme, familiarité des dialogues, personnages hauts en couleur, atmosphère de sexe, violence et drogues, cast choral… Skins a explosé tous les codes par son traitement inédit de la série ado. Mais aussi par son dispositif singulier de renouvellement complet du casting toutes les 2 saisons et d’épisodes centrés à chaque fois sur un personnage. De là, Skins brosse le panorama cabossé, furieux, d’une génération perdue. En n’embauchant que des scénaristes à peine plus âgés que leurs personnages, les créateurs Bryan Elsley et Jamie Brittain (père et fils) se mettent à hauteur d’ado et brisent le vernis glamour du genre. Série-référence qui révéla plusieurs stars dont Dev Patel et Kaya Scodelario, Skins connut un malheureux remake américain en 2011. Sa volonté de réalisme sera reprise dans l’excellente Skam et ses différentes adaptations.

Glee

2009-2015

Délaissant la satire parfois brutale qui a fait ses premiers succès, Ryan Murphy (Nip/Tuck, American Horror Story, Pose, 9-1-1…) et ses collaborateurs réinventent avec Glee la série ado en la mixant avec le musical via l’histoire agitée de la chorale universitaire du Club Glee. Glee est le 1^er représentant de la recette Murphy 2^e manière : bariolée, cast inclusif, ode aux excentriques, et parcourue par une belle BO de reprises colorées. Phénomène pop des années 2010, Glee a autant marqué par sa musique que par sa représentativité alors sans équivalent (depuis la franchise Degrassi). Glee a aussi révélé au grand public des talents de poids : Melissa Benoist, Harry Shum Jr., Lea Michele, Idina Menzel…

Vampire Diaries

2009-2017

Accompagné de Julie Plec (Roswell New Mexico), Kevin Williamson retourne à la série ado après Dawson avec cette adaptation d’une suite de fantasy YA : Vampire Diaries. Au départ pitch alla Twilight – l’humaine Elena (Nina Dobrev) hésite entre deux créatures surnaturelles : les vampires Damon (Ian Somerhalder) et Stefan Salvatore (Paul Wesley) – Vampire Diaries se distingue par son univers plus solide. La série joue la carte du romantisme turbulent et absolu au sein de la ville aux cent mystères qu’est Mystic Falls. L’éveil du cœur, des sens et la confrontation brute au monde extérieur servent de fil rouge à cette suite fantastique. Malgré son charme durable, des affres tragiques savent pourtant surgir au moment idoine. Les spin-off The Originals et Legacies ont autant convaincu comme des ajouts de qualité à l’univers.

Teen Wolf

2011-2017

Avec Teen Wolf, Jeff Davis (Esprits Criminels) s’inspire autant du film éponyme de 1985 que du concept de Buffy contre les vampires : monstres = métaphores ado. La série suit Scott McCall (Tyler Posey), adolescent loup-garou la nuit devant gérer un équilibre difficile entre vie adolescente le jour et défense contre les forces du mal la nuit. Sexy et violent, parfois sombre, Teen Wolf est une palpitante série ado fantastique, mixant humour, effets spéciaux, romance, et un versant teen drama d’une justesse payante.

The 100

2014-2020

Roman noir, fantastique, docu… il ne manquait plus que la SF à mixer avec la série ado. C’est chose faite avec The 100. Chapeautée par Jason Rothenberg, cette adaptation solide de la suite de post-apo éponyme déroule tous les ingrédients du suspense. La mission prévue : l’exploration dangereuse de la Terre dévastée par 100 adolescents partis en éclaireurs de leur station orbitale, va se révéler plus longue et mortelle que prévue. The 100 et ses personnages forts et faillibles (avec la nouveauté d’une cheffe de groupe bisexuelle) bénéficie aussi d’un scénario aux mystères en cascade. Malgré les polémiques autour d’un épisode ayant cédé au trope du « Bury your gays », The 100 est une entraînante chevauchée, parfois cruelle, toujours passionnante, où le pire ennemi des adolescents est souvent eux-mêmes.

Riverdale

2017-2023

Les adaptations des Archie comics sont nombreuses (cf. les séries Sabrina), mais peu d’entre elles auront atteint le degré délirant de Riverdale. Dans ce teen soap, les jeunes héros enquêtent pour résoudre les mystères et les menaces suspendues sur leur ville, entre deux histoires de cœur et d’amitié. De ce pitch 1^er degré, le créateur Roberto Aguirre-Sacasa envoie valser la suspension d’incrédulité et se fait le pari d’augmenter à chaque saison de Riverdale le niveau d’outrance. Un parti pris qui divise le public entre fandom conquis et contempteurs pleurant des larmes de sang. De quel côté serez-vous ?

Sex Education

2019-

Sex Education, la création de Laurie Nunn, enchante le public depuis ses débuts. A travers l’histoire d’adolescents d’un même lycée confrontés aux élans du cœur (mais pas que…), Sex Education parcourt les sujets sexuels, romantiques, relationnels versant ado avec humour et pédagogie. Sans être la mosaïque totale d’une autre série ado, The Fosters, Sex Education a forgé un cast diversifié où amour et sexualité se parent de toutes les couleurs, et cassent les idées reçues. Gillian Anderson, Asa Butterfield, la révélation Emma Mackey… composent entre autres cette série ado moderne, souvent joyeuse.

Euphoria (US)

2019-

Adaptation de la série israëlienne du même nom, Euphoria voit le retour d’HBO à la série ado depuis 1992 ; elle voit surtout une déflagration dans le monde des séries ado. Dépeignant avec une humanité désespérée une jeunesse à la dérive, Sam Levinson invoque avec Euphoria les films de Larry Clark. Il y gagne en intensité ce qu’il perd en subtilité. Au long d’épisodes rudes, un groupe d’adolescents vacille entre dépressions, maladies mentales, sexualité hors de contrôle, drogues dures, mais s’accrochent comme des perdus à des lambeaux d’amitié et d’amour. Zendaya casse son image d’égérie Disney Channel, Hunter Schafer conquiert le cœur du public et le cast se donne à fond dans cette exploration enténébrée de l’adolescence. Série ado crue, Euphoria se distingue également par son esthétique et sa BO très travaillées.

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