Décryptage

Pratiquement tous les APN ont un flash intégré. Alors pourquoi acheter un flash externe ?

27 avril 2011
Par Daniel
Pratiquement tous les APN ont un flash intégré. Alors pourquoi acheter un flash externe ?
©DR

Vous ne vous êtes probablement jamais intéressé à la question, car le simple fait d’avoir un flash intégré dans son appareil photo fait oublié la possibilité d’acheter un flash externe ! Mais est-ce une idée pertinente ou pas ? Faut-il se contenter du flash intégré à l’appareil photo, oui ou non ? Éléments de réponse…

Pourquoi acheter un flash externe ? Je vous le demande !

La question (brutale) est posée ! Tous les appareils photo entrée de gamme embarquent un flash. Que ce soit un compact, un bridge ou un reflex ! Plus on monte en gamme moins le flash est présent sur ce créneau…

Explications…
flash metz
Le flash intégré à l’appareil est souvent utilisé pour dépanner en cas de manque de lumière. Typiquement quand on doit faire des photos d’une soirée, d’une fête d’anniversaire, ou d’un quelconque autre événement familial ou pas… Mais il existe un domaine d’application du flash nettement plus conséquent et intéressant… On le verra plus tard.

Le Flash intégré

Il va dans ce cas parfaitement jouer son rôle car il va permettre d’éclairer le sujet que l’on photographie à une distance très raisonnable, c’est-à-dire 3 à 4 mètres maximum….

Le flash intégré, n’a pour lui que l’avantage d’être intégré et de ne pas occuper de place. Ce qui fait aussi que l’on peut l’utiliser rapidement, sans devoir s’arrêter un moment, et monter un flash externe sur le boîtier. Avantage pas si petit que cela, mais à prendre en considération quand même. L’inconvénient majeur va être la très courte portée du flash intégré, car il est très peu puissant. Ce qui veut dire que si on photographie un sujet un peu éloigné la puissance du flash ne va pas suffire à l’éclairer correctement.
flash pentax
A signaler aussi que plus on s’éloigne de la portée du flash, plus l’éclairage va perdre en homogénéité. On va avoir le centre de l’image bien éclairé, et les bords moins, voire beaucoup moins…

Ce qui montre que le flash intégré est surtout un accessoire de « dépannage », plutôt qu’un véritable outil.

Il ne faut pas le négliger voir le refuser, car il peut toujours rendre service quand on en a besoin, mais il faut bien être conscient de ses limites.

 

Le Flash externe

Si on rajoute un flash à son appareil photo, le flash va bien sûr être plus gros que celui qui est intégré, mais va déjà apporté un avantage de taille… celui de la puissance, exprimée en Nombre Guide (NG).
flash canon
Un des avantages du flash externe sera donc sa puissance, en générale facilement 3 fois supérieure à celle du flash intégré. Mais c’est loin d’être le seul avantage !

Un flash externe va rendre possible l’orientation, typiquement vers le plafond ou un mur, ce qui va permettre de ne pas éclairer le sujet frontalement. Résultat : le lumière va se diffuser et sera moins agressive par la même occasion. Pour éviter de se retrouver avec une présence trop importante de la lumière, un éclairage indirect est très important. Cela permet de  contrôler la lumière.

Pour adoucir la lumière il existe des systèmes conçus par des fabricants tiers comme Lumiquest qui développe une large gamme d’accessoires, qui se monte sur la tête du flash.

Un flash externe est un outil qui offre une puissance largement supérieure à un flash intégré, et le travail du photographe va consister à dompter cette puissance, pour doser l’apport de l’éclairage du flash. Ce qui peut paraître paradoxal, mais c’est une réalité. L’usage d’un flash externe doit se faire avec maîtrise car il apporte un surplus de lumière mais ce surplus n’est pas forcément nécessaire ou souhaitable en toute circonstance.

Autre avantage du flash externe, il permet d’obtenir répartition de la lumière plus homogène qu’avec un flash intégré. La tête zoom d’un flash externe va s’adapter mécaniquement à la focale de l’objectif que l’on utilise pour gérer au mieux l’homogénéité de l’éclairage. Dans la tête du flash il y a un petit reflecteur qui change de position suivant la focale de l’objectif utilisé. Cela est particulièrement important, car quelqu’un qui utilise un 100mm pour faire du portrait par exemple, ne va pas avoir besoin de la même couverture lumineuse qu’un 24mm, donc qu’un grand angle ! Question d’angle de champ.
flash nikon macro
Un flash externe peut aussi être contrôlé à distance ! Les marques proposent des solutions différentes pour contrôler leur flash sans fil. Ce qui accroît les possibilités créatives, et permet même de combiner plusieurs flashs pour vraiment modeler la lumière sur le sujet.

Rien n’empêche d’acheter un premier flash externe, de le contrôler à distance par le flash interne de son boîtier (ce n’est pas possible avec tous les boîtiers), et par la suite si le besoin se fait sentir on achète un autre flash externe pour modeler la lumière à sa convenance, avec plusieurs sources de lumières.

L’usage du flash externe ou même du flash interne est bien souvent cantonné à un usage en basse lumière, mais il existe la technique dite du Fill-In, qui est utilisé dans les cas où la lumière est suffisante mais quand le photographe veut apporter un léger plus pour équilibrer le sujet photographié. Typiquement, on parle de fill-in lorsque l’on fait de la photo en plein soleil. Lorsque le soleil est présent, il crée des ombres marquées, ce qui veut dire que si on photographique quelqu’un au soleil, on va avoir des ombres sur le visage suivant l’emplacement du soleil, du sujet et du photographe.

Le Fill-in va permettre d’apporter un peu de lumière afin d’éclairer uniformément le visage et d’ainsi gommer ces ombres disgracieuses sur le visage. Donc utiliser un flash en plein soleil n’a rien de ridicule, au contraire !

flash sony 

Le Nombre Guide

Sur un flash intégré on se retrouve avec environ un nombre guide (NG) de 11, avec un flash externe, on sera entre 30 et 50 environ. Voire plus pour les plus gros. Ce nombre guide de 50 n’est pas utile tout le temps. Il pourra même jouer en défaveur du sujet. Il faudra donc le « brider » parfois pour adoucir la lumière et éviter de se retrouver avec l’effet « fromage blanc » c’est à dire un visage totalement blanc, car trop éclairé ! Et ce, même si l’appareil photo est censé faire une mesure correcte de l’exposition (avec ou sans flash).

Un flash externe appelé aussi cobra dispose bien souvent de modes d’utilisation avancés. Il permettra de doser la lumière en réduisant sa puissance, on aura un écran arrière qui donnera des informations dont la portée en mètre de l’éclair. Sans parler de l’effet stroboscope qui permet d’émettre plusieurs éclairs pour la même photo. Pour par exemple décomposer le mouvement d’un sujet mobile. Plus le flash est haut de gamme plus il est pourvu en fonctions.

Chaque appareil photo a une vitesse de synchronisation flash. Le plus souvent situé entre 1/125s et 1/200s. Ce qui veut dire que le flash interne fonctionnera seulement jusqu’à cette vitesse maximale d’obturation. Le flash externe va lui pouvoir dépasser cette limitation et se synchroniser à toutes les vitesses d’obturation, on appelle cela la synchro haute-vitesse. Utile lorsque l’on fait des photos en plein soleil !

La photographie au flash est une technique à part entière. La lumière d’un flash va suivre une direction, plus on s’éloigne du flash, plus on perd en puissance. Cela a une influence très importante, car on a un 1er plan, celui qui sera éclairé par le flash et celui qui va servir à mesurer la lumière par l’appareil photo, mais il y a aussi le fond qui lui recevra moins de lumière. Equilibrer tout ça est une tâche difficile.
flash sigma
Un flash cobra est un outil créatif qu’il faudra apprendre à maîtriser (pour vraiment l’exploiter), mais permet réellement d’aller plus loin dans sa pratique de la photo. A la différence du flash intégré, seul le flash externe peut se prétendre être un véritable outil photographique.

Le flash externe ou interne n’est pas la solution miracle à toutes les situations, certaines personnes n’aiment pas trop l’utiliser. Il est souvent difficile à maîtriser lorsque l’on a des sujets à des distance différentes. Cas concret : si on a 2 personnes situées à des distances différentes, l’une va forcément recevoir plus de lumière que l’autre. Plus on s’éloigne de l’appareil photo ou du flash moins on reçoit de lumière. Tout outil a ses limites, il est important d’en prendre conscience afin de l’utiliser au mieux.

Il est très simple d’apprendre à connaître son flash externe, avec la facilité du numérique on peut laisser le flash en tout-automatique, et faire sa séance photo et ensuite étudier les photos après la prise de vue, pour comprendre les résultats afin de les interpréter. Et ceci pour utiliser les fonctions avancées du flash pour obtenir de meilleurs résultats. On va peut être se dire que pour des sujets qui sont à moins de 5m, on peut appliquer systématiquement une correction de l’exposition au flash, pour mieux équilibrer la lumière ! Et on aura ainsi fait un grand pas dans la maîtrise de la bête !

Bien sûr tous les fabricants d’appareil photo proposent une gamme complète. Il existe aussi d’autres marques indépendantes qui proposent elles aussi une gamme plus ou moins importante. Comme par exemple Metz, Sigma, ou Sunpack. Il faut juste prendre la précaution de s’assurer que le flash est bien compatible avec toutes les fonctions avancées de son boîtier.

Alors à vous de jouer !

Article rédigé par
Daniel
Daniel
expert photo, technicien senior à l'Assistance Téléphonique Fnac
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