Une extraordinaire aventure contemporaine qui nous emmène de Londres à New York en passant par la Russie et l’Asie Centrale… Pour les amateurs de voyages, de grands espaces, de grosses cylindrées et de sensations fortes, dépaysement garanti !
En 1997, l’écossais Ewan McGregor, acteur mondialement connu, et le britannique Charley Boorman, fils de John, et acteur lui aussi, se rencontrent sur le tournage du Baiser du serpent de Philippe Rousselot. Entre les deux hommes, le courant passe tout de suite, et ils deviennent rapidement les meilleurs amis du monde, se découvrant une passion commune pour la moto.
En 2003, après quelques excursions çà et là, les deux compères commencent à échafauder le projet un peu fou d’un tour du monde en deux roues. A mesure que le projet se concrétise, ils commencent à penser qu’il serait dommage de ne pas immortaliser l’événement et ils approchent alors deux producteurs qui s’associent à leur projet. Il est décidé que les casques des deux motards seront équipés de caméras légères qui capteront ce qu’ils voient, et qu’ils seront accompagnés d’un cameraman qui fera le reste du travail. Une équipe réduite, constituée des deux producteurs et d’un médecin les suivra en voiture une cinquantaine de kilomètres en aval.
Début 2004, l’itinéraire définitif est entériné. McGregor et Boorman partiront de Londres, passeront par la France et la Belgique, puis l’Allemagne, la République Tchèque, la Slovaquie, l’Ukraine et la Russie avant d’entamer la partie la plus corsée du voyage au Kazakhstan et en Mongolie où les villages se raréfient et les routes disparaissent peu à peu au profit de pistes plus ou moins praticables, avant de remonter en Russie via la Route des Os. Après un transfert en avion de Magadan à Anchorage, commencera la deuxième partie du voyage, avec la traversée de l’Alaska, un détour par le Canada, puis les Etats-Unis, avec pour destination finale New-York.
Le 14 avril 2004, ils enfourchent leurs BMW flambant neuves, et commencent une aventure qui va durer 3 mois et demi… Soit à l’arrivée, 9 heures de programme réparties en 10 épisodes qui se suivent comme une série TV particulièrement addictive.
McGregor et Boorman voyagent sans guide ; selon un itinéraire défini, mais avant tout en fonction de leurs envies, découvrant en même temps que nous les contrées qu’ils traversent, et choisissant de s’attarder ici où là selon leur bon plaisir. Cette absence de contraintes et de balises donne à l’ensemble une fraicheur incomparable, un sentiment d’aventure et de liberté assez grisant, qu’on ne pensait pas vivre un jour derrière son plasma.
Le dispositif de mise-en-scène alternant les plans filmés par les acteurs et ceux du caméraman est particulièrement captivant, et mis en valeur par un montage très dynamique : tout est fait pour que le spectateur n’ait pas la sensation de regarder un programme, mais bel et bien de faire partie de l’aventure. Aussi, que ceux qui craignent de ne voir que deux motards rouler pendant 9 heures d’affilée se rassurent tout de suite, mises bout à bout, les scènes où ils sont assis sur leurs motos représentent au maximum 20% du métrage, diluées dans ce qui fait le véritable intérêt de ce documentaire : la découverte de nouveaux horizons, d’autres modes de vie, l’interaction avec les populations locales, et la manière de surmonter les différents obstacles qui surgissent sur la route.
Mais cette aventure ne serait pas tout à fait ce qu’elle est sans nos hôtes… Ewan et Charley sont de fantastiques compagnons de voyage qu’on compterait volontiers parmi ses amis. Drôles et enjoués au quotidien, franchement hilarants quand ils se vannent l’un l’autre, et jamais poseurs ou capricieux : deux potes à 200% dans leur aventure, aussi contents de rouler que de rencontrer les autochtones, ce qui donne des moments assez géniaux… Ici avec un russe particulièrement hospitalier qui les invite à partager un festin dégénérant en fête avec guitares et kalachnikov, là avec une chamane de folklore qui leur fait nettoyer une plage, ou encore avec ce cavalier croisé dans la steppe qui s’enfuit avant de revenir avec des amis et de l’alcool local !
Le voyage alterne sans répit les moments grisants où la route est à eux, les passages de frontières problématiques, les nuits dans d’improbables hôtels ou à deux dans la tente, les divers accidents, piqures d’insectes, pistes de boues à peine praticables, rivières en crues ralentissant la progression, ours pêcheurs et survols de glaciers, entre soleil radieux et pluie battante, coups de blues et euphorie…
Au final, ce sont 9 heures qui en paraissent 2, un tour du monde qui passe à toute allure et vous laisse avec un petit pincement au cœur une fois achevé. Plus qu’un documentaire, une véritable invitation au voyage.
PS : Si Long Way Round vous a donné envie de reprendre la route et que les vacances sont encore loin, vous pouvez patienter avec la deuxième partie de l’aventure, Long Way Down, un tour du monde à la verticale ! 3 ans après, Charley et Ewan partent cette fois de l’extrême nord de l’Ecosse, pour rejoindre Cape Agulhas à la pointe de l’Afrique du Sud.