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Rendez-vous avec Michel Bussi à la Fnac pour Les Ombres du monde

24 juillet 2025
Par Nathalie Cordier

Alors que son prochain roman Les Ombres du monde paraîtra mi-août, Michel Bussi a été filmé dans les rayons de la Fnac. Dans ces quatre vidéos, découvrez les sources d’inspiration et le processus créatif autour de ce texte poignant.

Les Ombres du monde : le pitch

Michel Bussi : « Je suis là pour vous présenter mon nouveau roman Les Ombres du monde aux Presses de la Cité et vous révéler quelques éléments sur ce roman en avant-première. C’est un roman qui se situe au Rwanda, pendant le génocide d’avril à juillet 1994. Mais il se déroule également en 2025, quand les héros de mon histoire retournent au Rwanda pour chercher les traces de leur passé et surtout chercher la vérité dans les non-dits qui n’ont jamais été tranchés.

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La genèse

Avant d’être écrivain, j’étais professeur de géographie à l’université, en particulier professeur de géographie politique. Et dans ce cadre-là, je me suis beaucoup intéressé à la démocratie et plus spécifiquement, à cette question du génocide au Rwanda et de ses implications politiques. Quand je suis devenu écrivain, il y a une vingtaine d’années, j’ai essayé d’inventer une histoire qui mêlerait une fiction très romanesque, dans le cadre de ce génocide des Tutsis au Rwanda. Il y a trois ans maintenant, je suis enfin allé au Rwanda dans des conditions particulières puisque j’y suis allé avec le grand reporter Patrick de Saint-Exupéry, qui est le journaliste qui a le plus écrit sur le Rwanda, le premier à avoir été le lanceur d’alerte sur la responsabilité de la France au Rwanda. Nous avons visité les lieux de mémoire, nous avons rencontré des survivants, nous avons parlé avec un certain nombre de chercheurs historiens sur le génocide et, une fois rentrés en France, je n’avais plus le choix. Il fallait que j’écrive ce roman où j’essaie de mêler à la fois tout ce que je sais faire, c’est-à-dire du suspense, des rebondissements, des twists, mais tout en étant le plus fidèle possible à la mémoire de ce génocide, à la mémoire des victimes mais aussi en tant que citoyen, d’essayer d’informer les gens sur la responsabilité de la France, encore très mystérieuse sur ce qui s’est passé au Rwanda en avril 1994.

Un travail de documentation

J’ai beaucoup lu de romans sur le Rwanda, ainsi que des récits de rescapés, ou encore des essais géopolitiques Ce qu’on retrouve aussi beaucoup sur le Rwanda, et qui est fascinant, c’est qu’on peut accéder à toutes les archives, notamment celles des procès du Tribunal pénal international, mais aussi aux archives militaires. On peut évidemment accéder à la presse et donc je me suis nourri de faits historiques. Dans ce roman, je mêle des personnages de fiction, des personnages romanesques, mais j’intègre aussi toute une série de personnes qui ont réellement existé, que ce soient des génocidaires, des personnalités absolument monstrueuses, généralement condamnées pour crimes contre l’humanité, mais également des justes, des gens qui se sont battus pour la démocratie au Rwanda. Et je mêle ces personnages extraordinaires à mes héros de fiction.

Une anecdote émouvante

Quand j’ai visité le Rwanda avec Patrick de Saint-Exupéry, j’ai en particulier visité un site qui s’appelle Le Mémorial de Bisesero, qui est le seul lieu où les Tutsis ont résisté. Donc ils étaient 60000 sur une colline, et ils ont résisté jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une poignée de survivants. Patrick de Saint-Exupéry est le journaliste qui a découvert les survivants et qui, à ce moment-là, a dénoncé le rôle de l’armée française qui aurait sans doute pu sauver un peu plus de personnes. Alors, quand je me suis rendu à Bisesero avec lui, c’était très émouvant. En effet, le guide qui nous accueillait à reconnu Patrick et il nous a raconté leur histoire commune finalement. Toujours à Bisesero, j’ai rencontré un des rares survivants : il est devenu ensuite maire de sa commune. Il a donc dû gérer non seulement les rescapés mais aussi les bourreaux qui revenaient après le génocide. J’ai pu m’entretenir avec lui pendant plus d’une heure et il m’a raconté comment il était absolument impossible de pardonner et comment néanmoins, les Hutus et les Tutsis devaient continuer à vivre ensemble, dans les mêmes communes, malgré ce drame. »  

Article rédigé par
Nathalie Cordier
Nathalie Cordier
Libraire Fnac.com