Sous ses airs de film de requins calibré pour l’été, « Dangerous Animals » cache un thriller mordant. Présenté à la Quinzaine des Cinéastes au Festival de Cannes 2025, ce petit film malin s’impose comme un survival féministe à découvrir en salles ce 23 juillet.
Zephyr (Hassie Harrison) a l’indépendance chevillée au corps et la crinière wavy des surfeuses rebelles. La jeune femme explore la Gold Coast australienne à bord de son van, domptant les vagues et tâchant d’éviter les mecs lourdingues. Pourtant, le doux Moses (Josh Heuston) va réussir à apprivoiser l’Américaine. Leur rencontre est électrique. Lorsque Zephyr disparaît soudainement et sans explication, le jeune homme va entreprendre de partir à sa recherche.
Marketé comme un film de requins – ce sous-genre horrifique popularisé par les cultissimes Dents de la mer – Dangerous Animals se révèle plus surprenant qu’il n’y paraît. Le long-métrage de Sean Byrne repose sur une inversion audacieuse du danger. Ici, le véritable péril n’a pas la mâchoire acérée et ne surgit pas des flots, mais prend la forme de Tucker (génial Jai Courtney), psychopathe aussi déjanté que pervers, qui se repaît de la peur des femmes qu’il séquestre sur son bateau. Une lutte sans merci va s’engager entre ce tueur en série obsédé par les squales et Zephyr, la dure à cuire (et tuer). Et leur confrontation va donner lieu à un redoutable huis clos maritime.
La badass et la bête

Maîtrisant à la perfection l’art de la tension claustrophobe, comme il l’avait déjà démontré dans son glaçant The Loved Ones (Prix du Jury à Gérardmer en 2011), le réalisateur australien transforme chaque recoin du bateau en terrain de chasse. Se jouant des clichés du genre et en mettant en scène une héroïne particulièrement coriace, ce survival efficace distille un suspense constant tout en articulant son message féministe.
Zephyr, loin de l’archétype de la scream queen écervelée, oppose à la brutalité de son geôlier une résistance farouche qui va peu à peu renverser la dynamique. Le film ne se contente pas de montrer une demoiselle en détresse, mais une combattante qui reprend le contrôle de son corps et de son récit. Le message est limpide : l’homme reste le prédateur le plus redoutable pour les femmes. Pas d’une subtilité folle, certes, mais le propos frappe là où ça fait mal – et c’est précisément ce qui fait du bien.