En vingt ans et une quinzaine d’albums, le violoniste serbe a réussi à s’imposer dans le monde du classique, une prouesse rendue possible grâce à un charisme exceptionnel et une conception novatrice de son instrument. Autre prouesse, celle d’attirer un public nouveau vers le classique.
Nemanja Radulović : les débuts
En octobre 1985, Nemanja Radulović naît à Nis, en Serbie. Sept ans plus tard, il s’essaie au violon et reçoit en 1996 une première récompense, le « Belgrade Youth Award ». L’année suivante, c’est le ministère de l’Education serbe qui lui en remet une. S’ensuit une série de prix gagnés en Europe, et notamment en France.
Nemanja Radulović débute ses études de musique en Allemagne mais retourne plus tard en Serbie pour intégrer l’Université des arts de Belgrade. En 2000, c’est à Paris qu’il s’installe pour des études au Conservatoire national de Paris. Il suit entre autres les master class de Yehudi Menuhin et, cinq ans plus tard, il est nommé « découverte de l’année » aux Victoires de la musique. Il n’a alors que 20 ans.
Premiers enregistrements
Il commence par enregistrer du Bach, du Miletic, du Paganini et du Ysaÿe pour le label Transart. Entre 2005 et 2013, il produit cinq albums pour ce dernier. Ses sonates pour violon et piano de Beethoven, enregistrées avec Susan Manoff en 2010, l’imposent auprès du grand public et secouent le monde du classique. Il en va de même pour son album consacré aux concertos pour violon N° 1 et 2 de Mendelssohn en 2011. Sur la période, il enregistre avec l’orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Myung-Whun Chung : le moment fait date. Depuis, il a donné plus de 1000 concerts dans le monde.
Consécration chez Deutsche Grammophon
Ce parcours oblige le prestigieux label Deutsche Grammophon à lui offrir un contrat : ce sera pour le Paganini Fantasy en 2013. Mais c’est un an plus tard, avec l’album Journey East, qu’il accroît sa popularité dans le monde et en France. En effet, Nemanja Radulović impose un nouveau style rythmique très dynamique et fait appel à Yvan Cassar pour les arrangements. Il utilise notamment le sample, du jamais-vu dans la musique classique. Le résultat est incroyable et marque profondément le public. Trois albums suivront sur le label : Bach en 2016 et Baïka en 2018 connaîtront la même réussite. En 2022, il signe avec Warner pour le fabuleux Roots enregistré chez lui à Belgrade.
Une forte personnalité
Celui qui a créé l’ensemble Double Sens en 2008 est un fou de musique et de rencontres. Attaché aux liens amicaux et familiaux, Nemanja Radulović n’hésite pas à surprendre par son look et ses innovations sonores. Le résultat est, depuis ses débuts, excitant et frais. Une image et une musique peu orthodoxes, mais qui expliquent son succès hors des frontières restreintes du classique. Le violiniste a mis une énergie et de l’invention dans ce genre, touchant ainsi un public a priori peu enclin à ce dernier. À ce titre, il peut être comparé à Nigel Kennedy. Son charisme et ses idées sont à l’origine de sa réussite, plus encore que sa technique…
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