Jérémy Frérot, le gamin des sables, revient avec un nouvel album

Difficile de parler de Jérémy Frérot sans évoquer ses débuts avec Florian Delavega au sein de leur célèbre duo. C’est sur une plage de Gironde que Jérémy Frérot et Florian Delavega se rencontrent pour la première fois. Partageant des aspirations communes comme le sport et la musique, ils passent leurs soirées à jouer et chanter au cœur du bassin d’Arcachon. En 2014, les deux hommes se présentent à l’émission The Voice, une participation qui marque un véritable tournant dans leur carrière musicale.

De cette aventure naît le duo Fréro Delavega. S’ensuit un premier album au titre éponyme, certifié disque de platine, qui les propulse (et le mot est faible) sur le devant de la scène.

Fin 2015, ils réitèrent leur succès avec un deuxième album, Des ombres et des lumières, qui explose encore les ventes : les promos et les tournées s’enchaînent avec des fans toujours plus à l’affût.

Ce duo devient la nouvelle coqueluche de la chanson française. Avec leurs mélodies accrocheuses et les harmonies de leurs deux voix, ils ont tout pour plaire. En l’espace de seulement trois ans et deux albums, les deux hommes ont réussi à se faire une place dans le répertoire de la variété française.

Cependant, en 2017, à la fin de la tournée du deuxième album, Florian décide de mettre fin à l’aventure (rassurez-vous, aucune animosité entre eux, ils sont encore très amis) : un choix inattendu et déconcertant pour bon nombre de leurs fans.

Ainsi, Jérémy Frérot décide de continuer l’aventure musicale seul, un peu plus d’un an après la séparation du duo.

Néanmoins, cela ne l’empêche pas de s’entourer pour son premier album  solo de visages connus et de personnalités de confiance, comme Laurent Lamarca et Ben Mazué. Cette équipe l’a aidé à s’affirmer et à définir un cap artistique. De cette collaboration et ce retour sur soi est né Matriochka (en hommage aux origines russes de sa mère), un album dans lequel le chanteur se dévoile.

Sur cet album, il a peint des tableaux sonores qui rappellent les sons des Fréro Delavega mais y a ajouté de nouvelles couleurs, mélangeant sa guitare acoustique à des nuages synthétiques et des sons plus électroniques. On retrouve bien sûr sa voix à la fois puissante et chaleureuse avec ce timbre si reconnaissable.

En revenant à la source, il se confronte à l’intimité de son existence, à ses violences et à ses bonheurs. Un homme, par exemple, questionne ce qu’est un homme aujourd’hui et ce qu’une femme peut attendre de lui.

Il nous prouve combien l’authenticité et la sincérité d’un homme peuvent créer des moments profonds où l’émotion à fleur de peau glisse tout au long de ses chansons.

Gamin des sables, tel est le titre du troisième opus de Jérémy Frérot. En effet, l’océan fait partie de l’identité du chanteur. Sur la pochette de l’album, il apparaît flottant paisiblement sur l’eau, une image qui peut renvoyer à son engagement pour la protection des espaces maritimes, lui qui est ambassadeur de la Surfrider association.

Une première chanson fait beaucoup parler d’elle, Adieu, un retour étonnant qui a déclenché tout un mécanisme de création chez l’artiste. Si beaucoup y voient une chanson médiatique sur la séparation entre le chanteur et sa femme (Laure Manaudou), cette dernière dresse surtout le portrait d’un homme face à la séparation.

« Je voulais parler de ce que je vivais moi, de ce que je ressentais, de comment, moi de mon côté, je voyais les choses, comment on pouvait, après un changement de vie dans un couple, réussir à éduquer des enfants ensemble. Elle n’était pas faite pour faire du gossip ; elle était faite pour annoncer des chansons et dans quel état je me sentais à ce moment-là. Ce qui se passe chez nous, ça reste complètement chez nous« , affirmait-il dans l’émission Bonjour – TF1 du 22 mai 2024.

Si la chanson Adieu est emplie de mélancolie, l’album n’a pas cette tonalité.

Pour ce dernier, Jérémy Frérot s’est bien entouré. On retrouve des amis et collaborateurs de longue date comme Laurent Lamarca ou Tibz, mais aussi la participation de Vincha, Georgio ou de Christophe Maé, auteur d’un des titres de l’album. Il y a aussi des duos, l’un avec Claudio Capéo, l’autre avec Kemmler.

Si l’apprivoisement de sa peur en solo et son envie de se démarquer de l’image Fréro Delavega l’ont poursuivi, aujourd’hui, il arrive à prendre du recul. L’auteur a réellement installé un univers propre à lui qui plaît au public comme à ses amis artistes. Jérémy Frérot a osé expérimenter, à la fois en allant dans les tonalités hautes de sa voix, mais également en chantant des thèmes moins personnels. 

Pour cet opus, sa guitare folk au travers de laquelle il libère ses émotions reprend plus de place. Il annonce l’album comme un mélange de style qui va du capverdien à la bossa nova, en passant par les sons acoustiques d’un Ben Harper ou d’un Jack Johnson dont on devine aisément les liens.