Le Game Pass, c’est aussi l’occasion de se pencher sur ces jeux qui retiennent souvent notre attention à l’occasion de leur présentation, et dont la sortie est ensuite invisibilisée par l’enchainement des blockbusters. Mais ce catalogue regorge de pépites, à condition de l’explorer un peu. Ce mois-ci, on s’intéresse à Superliminal.
Découvrez le catalogue complet du Game Pass
Ces derniers mois, grâce à des jeux comme Planet of Lana, Cocoon ou plus récemment Jusant et Dordogne, le Game Pass nous a montré sa capacité à offrir une place de choix aux expériences indépendantes, même pendant une année particulièrement chargée en blockbusters.
Si certains jeux finissent par disparaitre du catalogue, d’autres s’imposent comme des incontournables, et il n’est jamais trop tard pour s’y essayer. C’est le cas de Superliminal, un puzzle-game développé par une équipe de six personnes chez Pillow Castle Games. A l’occasion de sa sortie sur PC en novembre 2019, puis de ses multiples portages sur consoles, Superliminal a souvent réussi à faire parler de lui, et beaucoup de joueuses ou de joueurs ont en tête sa mécanique de jeu troublante.
En guise de références, deux jeux qui ont marqué l’histoire du média lui sont souvent associés : Portal et The Stanley Parable. Autant dire qu’il serait dommage de ne pas s’y essayer, même avec des années de retard. C’est aussi ça, l’expérience Game Pass.
Dans Superliminal, on incarne un personnage, à la première personne, qui est manifestement le sujet d’une expérience scientifique visant à créer un traitement contre la dépression en modifiant les rêves. Bien évidemment, l’expérience tourne mal, et nous voilà bloqué, à la fois dans une superposition de rêves façon Inception, et dans ce qui ressemble à un complexe scientifique prévu pour accueillir des patients. Un subtil mélange entre le rêve et la réalité, qui nous plonge dans une ambiance déroutante d’un bout à l’autre de l’aventure.
Pour s’en sortir, il faut parvenir à rejoindre des ascenseurs, qui symbolisent le passage d’un étage de rêve à un autre, en traversant différentes pièces dont on ne trouvera l’issue qu’en parvenant à résoudre un puzzle. Vous l’aurez compris, l’idée est donc de ne pas finir comme Marion Cotillard. Tous ces puzzles reposent sur une mécanique de jeu très difficile à décrire, mais parfaitement intuitive manette en main.
Dans Superliminal, tout est une question de perspective. Chaque pièce est composée de différents objets, dont certains avec lesquels vous pourrez interagir. En fonction de l’angle depuis lequel vous observez un objet, sa taille changera, et c’est en jouant avec la taille des objets que vous trouverez une issue. En observant un objet de très loin, il sera tout petit, et vous pourrez interagir avec ce tout petit objet et le déplacer partout dans la pièce. Si vous le mettez devant votre nez, il sera immense, et le restera si vous interagissez avec. Ce qui n’était qu’un simple panneau d’orientation peut devenir une immense rampe pour atteindre une porte auparavant inaccessible.
Très efficace, cette mécanique de puzzle a le don de créer ce sentiment si satisfaisant de l’épiphanie, lorsque la solution parait d’un seul coup évidente alors que le problème semblait insolvable depuis de longues minutes. La succession des puzzles est particulièrement bien pensée, et génère un sentiment de progression tout au long du parcours. Mais malgré sa très courte durée de vie, puisqu’il faudra environ deux heures pour en voir le bout, Superliminal parvient tout de même à surprendre, notamment en adaptant sa mécanique à la diffusion de la lumière, pour des puzzles un peu plus complexes.
Au-delà de sa mécanique de jeu originale et extrêmement efficace, le jeu offre aussi une ambiance vraiment réussie, à la fois grâce à ses décors, sa mélodie de piano, et sa narration, qui s’exprime la plupart du temps par des messages radio laissés par un certain Dr Glenn Pierce, visiblement inquiet à l’idée de vous voir coincé dans un rêve normalement prévu pour vous aider.
Dans l’ensemble, Superliminal est une expérience vraiment originale, à côté de laquelle il serait dommage de passer en tant qu’abonné.e Game Pass. Sa très courte durée de vie en fait un parfait candidat pour une soirée casse-tête, avec la dose de satisfaction qui va avec.