A seulement 21 ans, Aupinard est un véritable phénomène musical. Son premier opus – « Aupitape 1 : Hortensia » – propose une large palette musicale avec des mélodies brésiliennes inspirées de la bossa nova. Une œuvre authentique qui permet de découvrir un univers original. Edition vinyle, nouveau single, scène parisienne… Nous avons rencontré l’étoile montante de la nouvelle scène française !
D’où vient votre nom de scène ?
Aupinard : Il vient de mon nom de famille, Opina. C’est aussi un clin d’œil à Bordeaux, la Capitale mondiale du vin, car je viens de là-bas. Il s’agit donc juste de la contraction entre Opina et le pinard.
Où puisez-vous vos inspirations ?
Un peu partout. Dans la musique française, avec des artistes comme Luidji et Oscar Emch, dans la musique américaine, par exemple Erykah Badu ou D’Angelo. Je possède également des inspirations brésiliennes, notamment João Gilberto. Ensuite, je mixe un petit peu tout ce que j’écoute.
Justement, vous avez découvert à 14 ans un morceau de João Gilberto qui vous a particulièrement touché. Pouvez- vous nous expliquer ce que cette musique a changé pour vous ?
En 2016, je me baladais sur Youtube en cherchant des musiques brésiliennes et je suis tombé sur l’une des reprises de Saudade fez um samba. J’ai adoré ce morceau et j’ai commencé à écouter de la bossa nova. Par la suite, j’ai découvert les albums de João Gilberto et ils m’ont clairement inspiré. C’est grâce à ces morceaux que j’ai commencé à apprendre la bossa nova.
C’est un style qui compte beaucoup pour vous, non ?
Tout à fait. La bossa nova est un genre musical qui n’a pas duré très longtemps donc j’avais envie de le faire découvrir. Je ne vais pas m’enfermer dans ce style mais j’aimerais garder cette ligne directrice dans ma musique.
La guitare possède une place importante dans votre musique. Etes-vous autodidacte ?
J’ai commencé la guitare seul en 2014 lorsque j’étais au collège. J’ai appris grâce à Internet. Ensuite, lorsque je suis tombé sur la fameuse vidéo de João Gilberto, j’ai travaillé ce morceau. Depuis, je joue de la guitare dans chacun de mes sons, à l’exception du dernier. J’utilise aussi des synthés, qui me permettent de sortir un peu de ce que j’ai déjà pu faire et d’éviter de rentrer dans quelque chose de lassant.
Aupitape 1 : Hortensia, votre premier projet, est sorti en mai dernier. Pouvez-vous nous expliquer ce titre ?
Ma mamie s’appelle Hortense. Je voulais lui faire “une fleur”. En effet, au moment où j’enregistrais mon premier morceau (« Bossa nova »), ma grand-mère était présente dans la chambre à côté de moi et je me suis dit que ce serait vraiment bien de mettre son nom dans le projet. Elle écoute tous mes morceaux. Elle les partage même sur son Facebook. Et elle est contente parce que le projet porte son nom.
L’un de vos morceaux m’a particulièrement interpellée : « Texto ». Vous inspirez-vous de vos propres histoires pour écrire ?
Oui, c’était ma propre histoire. Je l’ai juste un petit peu réécrite pour qu’elle puisse parler à plus de monde.
Quand vous écrivez vos morceaux, vous réfléchissez beaucoup avant de vous lancer et d’enregistrer ?
Parfois, cela vient directement. J’ai pris l’habitude de ne plus écrire : je vais dans la cabine, j’explore la vibe du moment. C’est comme ça qu’est né le morceau « Quel type de vibe? » : j’ai mis 30 minutes à l’écrire en improvisant directement en studio. Dès le lendemain, le morceau était sur Tiktok. En revanche, il y a des sons où je me suis vraiment pris la tête pour écrire, où j’ai dû faire de nombreux arrangements, avec, au final, pas forcément la même retombée.
Pour la première fois, votre projet a eu le droit à son vinyle. Qu’est-ce que ce format représente pour vous ?
C’est exceptionnel ! Je suis arrivé à la Fnac et j’avais les larmes aux yeux. J’ai l’impression que c’est un rêve qui se réalise tellement vite. Il y a deux ans, je n’avais même pas un seul son sur Spotify. Voir mon vinyle en rayon à la Fnac, ça m’a fait vraiment fait quelque chose de spécial.
Justement, côtoyer en rayon des artistes qui vous inspirent, comme Luidji, c’est particulier ?
Cela fait extrêmement plaisir d’avoir l’approbation musicale de mon artiste préféré. Luidji est même venu à mon concert. Il a pris le temps de m’appeler, de me donner des conseils. Je n’aurais jamais imaginé ça, il y a deux ans ! Je me suis même permis, en concert, de reprendre Le remède. C’est le morceau qui m’a donné envie de faire la bossa !
Ses conseils vous ont-ils aidé ?
Oui, ils m’ont fait gagner 5 ans d’expérience ! Luidji m’a avant tout conseillé… de ne pas trop écouter les conseils des autres. Il m’a rappelé qu’il ne faut pas s’oublier et que la musique est très personnelle. C’est ce que je fais désormais : je tiens compte des avis mais à la fin j’assume ce que je veux.
Vous connaissez un gros succès sur Tiktok. Quelle influence ce réseau social a-t-il sur votre carrière ?
C’est un truc de malade ! Je ne peux pas dire que, sans Tiktok, je ne suis rien parce que, sans Tiktok, je sais quand même faire de la musique. Mais je pense qu’aujourd’hui, c’est l’outil qui peut donner le plus de visibilité quel que soit le domaine d’activité. Au début, j’avais un peu du mal parce que « Texto » a marché grâce à Tiktok. C’était comme si j’étais devenu un artiste Tiktok qui fait des sons Tiktok. Mais en vérité, il n’y a pas d’artiste Tiktok. Les personnes qui m’écoutent sur cette plateforme sont les mêmes qui viennent me voir en concert. J’admets que, sans ce réseau, j’aurais peut-être beaucoup moins de visibilité mais, si les gens restent et apprécient mon projet au fil des mois, c’est peut-être parce que la musique est bonne.
Vous restez proche de cette communauté…
C’est très important pour moi car j’ai ressenti un certain manque de proximité avec certains artistes que j’écoutais dans le passé. Je fais des lives parce que, parfois, je ne peux pas répondre aux messages, surtout en ce moment. Durant ces lives, les gens m’adressent des questions auxquelles je n’ai pas pu répondre en dm (message privé ndlr). Cela crée une espèce d’interaction qui est très intéressante. Cette interaction, je la maintiens durant mes concerts. Je veux que mon public sache qui je suis réellement.
Le morceau « quel type de vibe? » a cartonné sur Tiktok. Vous attendiez-vous à un tel succès ?
C’est une dinguerie ! Il n’était pas du tout censé sortir. On n’avait rien préparé, ni cover, ni master, ni sortie. Comme à mon habitude, j’ai pris mon téléphone, j’ai chanté un petit playback d’un passage et je l’ai mis sur Tiktok. Mais avec ce son, il s’est passé un truc particulier : la communauté m’a quasiment obligé à sortir le morceau entier et a réagi ensuite en m’envoyant un maximum d’amour, en retour. « quel type de vibe? » est mon morceau préféré. Je l’ai interprété durant mon concert parisien, mercredi dernier, alors qu’il n’était même pas sorti. Et le public a repris directement le refrain. C’était impressionnant !
Ce n’est pas une pression supplémentaire d’être obligé de sortir un morceau parce que beaucoup de personnes le réclament ?
Pression, c’est un grand mot. Mais c’est bien, cela met un peu de piment et cela change un peu du parcours traditionnel. Je suppose que ce qui marche le mieux est ce qui vient du public. Bien davantage que lorsqu’on met en place des stratégies coûteuses pour promouvoir un single. « quel type de vibe?« est le meilleur démarrage de ma carrière. Les gens ont accueilli ce morceau comme une surprise mais finalement, c’est moi qui ait été pris par surprise.
Vos Tiktoks dépassent désormais nos frontières. Est-ce votre but de vous exporter vers l’international ?
Tout à fait ! Je vais parler comme un footballeur (rires) : le plus important, c’est de confirmer son succès au stade national et ensuite, on peut viser l’international. Néanmoins, j’ai remarqué que, sur Tiktok, les sons sans paroles (à base d’accords de guitare) fonctionnent davantage à l’étranger que les morceaux en français. Je dois trouver la formule pour que ma musique entière puisse s’exporter.
Après le Café de la Danse il y a quelques jours et avant un Trianon en avril, on a envie de savoir ce représentent les concerts, pour vous ?
Ce sont mes moments préférés, avec le passage en studio. Mais j’admets que c’est toujours bizarre. Tout s’est passé tellement vite pour moi… Au Trianon, on va vraiment créer quelque chose de spécial. Ce sera mon premier vrai concert, avec une scénographie différente, des guests…
Qu’est-ce que vous nous réservez pour la suite ?
Ce n’est vraiment que le début. Pourtant, je sais ce qui arrive… et c’est encore plus impressionnant ! Je ne peux pas en dire plus pour le moment si ce n’est qu’il n’est jamais trop tard pour monter dans le train mais que c’est mieux si tu montes maintenant.