En attendant l’arrivée du nouvel album, on s’est penchés sur une autre histoire que Mick Jagger, Keith Richard, Ron, Charlie, Brian & co ont écrite au fil des années. Cette histoire-là, c’est celle de leurs nombreuses reprises qui ont aussi fait des Rolling Stones ce qu’ils sont aujourd’hui. De leurs débuts aux récents albums studios & live, une petite mise au point s’impose.
Les Stones de retour avec un nouvel album…
Alors que le groupe de rock sexagénaire reste probablement l’un des plus populaires du monde, voilà que nos vieux loups ont encore les crocs. En même temps quand on voit la forme déconcertante de Sir Jagger, qui en doutait ?
Il y a quelques semaines, relayés par la médiasphère généraliste mondiale, les Rolling Stones annonçaient un nouvel album studio et dégainaient un 1er single dans la foulée (Angry). Il y a quelques jours, telle une opération commando bien huilée, c’est Sweet Sound Of Heaven qui était dévoilé. Une balade soulful exécutée dans les règles de l’art “pop” avec la participation de Lady Gaga & Stevie Wonder… Histoire d’attendre patiemment le 20 octobre.
Pour causer quand même un peu de cette actualité chaude que représente Hackney Diamonds (premier album studio avec des titres originaux depuis 18 ans), nous nous sommes re-penchés sur une autre histoire que Mick Jagger, Keith, Ron, Charlie & co ont écrite au fil du temps, illustrant à merveille les fortes influences du groupe dès sa naissance, en 1962. Une histoire bien connue des fans de la première heure du groupe mais qu’on aurait parfois tendance à oublier. Cette histoire est celle de leurs nombreuses reprises qui ont fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui.
Château “Rolling Stones”, l’A.O.C du rock’n’roll
On ne résiste pas à ce clin d’oeil facile quand on sait que Sir Mick Jagger est propriétaire de quelques hectares de vignes en Touraine, mais comment alors évoquer les origines musicales du plus vieux groupe de rock du monde ?
J’enfonce une porte ouverte en vous disant que Keith et Mick sont devenus complices en convoitant les mêmes singles importés des USA dans ce début des Sixties à Londres. Quand on y pense, une des raisons de la naissance de ce fameux “british blues boom” qui verra naître moults grands noms du rock (Clapton, Jimmy Page, Jeff Beck, Peter Green, Van Morrison, Rory Gallagher, Eric Burdon, Alexis Korner…) ne tient finalement pas à grand-chose : deux ados passionnés par les musiques afro-américaines, dépensant leur argent de poche en 45 tours dans les mêmes boutiques.
Accros au rythme et dingues de blues !
Si aujourd’hui les frontières en termes de musique sont extrêmement poreuses, dans ce début des sixties, c’était une autre affaire. Implacablement, et ce, dès leurs premiers singles, ce sont bien les genres et les sous-genres liés directement au blues (Soul et R&B), qui ont fait les Rolling Stones, même si quelques incursions plus tardives dans les musiques caraïbéennes et plus particulièrement jamaïcaines (reggae) ont surgi au fil des ans. Commonwealth oblige, j’imagine.
Chess records à Chicago. Stax et Sun records à Memphis. Motown à Detroit, Speciality à L.A, Excello à Nashville… Dès leurs débuts, les Rolling Stones auront à leur manière cartographié le pays de leurs influences avec des reprises extrêmement bien senties. Spontanément, avec caractère et respect, ils se sont faits prescripteurs involontaires, auprès d’un public jeune et blanc, de la force viscérale de ces musiques destinées au départ au public afro-américain (quand bien même une bonne partie de la jeunesse d’alors, sans distinction de couleur de peau, finissait par se procurer ces disques).
Caisse de résonance devenue mondiale à une époque où les canaux de diffusion se limitaient à la radio, à la TV et au commerce, on pourrait presque parler des Stones comme les précurseurs des influenceurs d’aujourd’hui.
La sélection retenue ici est loin d’être complète, mais elle illustre sans ambiguïté ce puits d’inspiration que furent les titres plus ou moins connus du grand public, enregistrés par des artistes devenus aujourd’hui pour certains très célèbres (en partie à cause des Stones justement). Des emprunts que les membres des Stones ont toujours assumés et revendiqués, ce qui ne les rend que plus succulents dans leurs versions devenues dorénavant ce que l’on aime à appeler des classiques.
1/ Ain’t Too Proud To Beg / The Temptations
Version Rolling Stones parue sur It’s Only Rock ‘n’roll en 1974
2/ Route 66 / Nat King Cole trio
Version Rolling Stones parue sur Rolling Stones (england new hitmakers) en 1964
3/ Shake Your Hips / Slim Harpo
Version Rolling Stones parue sur Exile On Main Street en 1972
4/ Harlem Shuffle / Bob & Earl
Version Rolling Stones parue sur Dirty Work en 1986
5/ Time Is On My Side / Irma Thomas
Version Rolling Stones parue sur 12X5 en 1964
6/ Cherry Oh Baby / Eric Donaldson
Version Rolling Stones parue sur Black and Blue en 1976
7/ Fortune Teller / Benny Spellman
Version Rolling Stones parue sur Got Live If You Want It (& coffret In MONO) en 1964
8/ You Win Again / Hank Williams
Version Rolling Stones parue sur Some Girls en 1978
9/ You Gotta Move / Mississippi Fred McDowel
Version Rolling Stones parue sur Sticky Fingers en 1971
10/ I Don’t Know Why / Stevie Wonder
Version Rolling Stones parue sur Metamorphosis en 1975