Albums, rééditions cultes, concerts à voir et à entendre… L’automne sera “Soul & Funk” ou ne sera pas. Nouvelles têtes donc nouvelles voix. Vieux matous ou artistes qui, à leur rythme, confirment leur talent. Les semaines à venir devraient faire mouche chez les fans de vibrations soul & funk, qu’elles soient d’hier ou d’aujourd’hui. Le pétrole flambe, changez de carburant. Allez hop, on fait le plein !
Chanteuses, chanteurs, groupes… Qu’ils soient déjà plus ou moins installés dans le paysage international ou tout juste débarqués, découvrez l’actualité de la fine fleur du funk et de la soul contemporaine. Des albums qui devraient logiquement résonner sur les platines de bon goût ces prochains mois.
Jorja Smith
Falling Or Flying
Le brio de son 1er LP l’avait directement placée sur l’échiquier mondial de la soul contemporaine. Son second projet nous avait un peu perdus en route mais avec Falling Or Flying on retrouve avec plaisir le grain et le flow si particuliers de Jorja Smith. La talentueuse anglaise nous livre un album à l’image de son titre (Tomber ou Voler ndlr), balance entre spleen pop et tourbillon clubby. Ajoutez à cela des arrangements d’une finesse qui font corps avec la volupté de la Londonienne comme ces textes bien sentis qui se démarquent des fréquentes niaiseries du R’n’B et c’est le jackpot assuré encore une fois !
Black Pumas
Chronicles Of A Diamond
Incroyable mais vrai, Black Pumas va donc véritablement sortir un deuxième album. En 2019, à l’orée d’une pandémie mondiale, ce jeune groupe originaire d’Austin-Texas (conduit par Adrian Quesada et Eric Burton) sortait un 1er album éponyme qui allait finir par se frayer un chemin jusqu’au Grammy Award. Une réputation de “live” détonant, des compositions teintées de soul, imprégnées de funk et d’une véritable énergie rock… En quelques mois, ils devinrent la coqueluche des programmateurs de salles et des festivals attendant dans les starting-blocks que les masques tombent et que les concerts reprennent. Si l’album est à l’image du génial premier single, on attend avec impatience Chronicles Of A Diamond à paraître fin octobre.
The Sextones
Love Can’t Be Borrowed
C’est le talentueux Kelly Finnigan des Monophonics qui semble avoir jeté son dévolu sur The Sextones, un combo qui nous vient du Nevada et dont Finnigan produit le premier album. Un disque de soul aux codes classiques et aux tempos lents. La torpeur du désert voisin probablement. Si le groupe est composé de vieux copains, en étudiant de plus près le CV de ces messieurs, on découvre rapidement qu’ils ont tous plus ou moins collaboré avec des projets marquants de ces dernieres années (Black Stone Affair, Delvon Lamarr organ trio entre autres).
Eli Paperboy Reed
Hits & Misses
Quand il n’est pas en train d’écumer les scènes internationales, de produire d’excellents disques de gospel ou de figurer au programme d’un légendaire show radio-télévisé yankee (Grand Ole Opry), ce chanteur-guitariste au nom à rallonge (Eli Paperboy Reed) qui a su s’imprégner brillamment de l’héritage blues and soul des sixties & seventies publie depuis une quinzaine d’année des disques de très bonne facture. Ce nouvel album n’échappe pas à la règle comme le confirme cette surprenante reprise décalée de… Ace Of Spade (Motörhead).
Victor Axelrod
If You Ask Me To…
Petit glissement vers les vibrations jamaïcaines avec ce génial album du producteur/arrangeur new-yorkais Victor Axelrod (aka TICKLAH). L’idée est toute simple : piocher le top des titres du catalogue soul de Daptone Records et les réarranger en mode rocksteady. Quand on sait que l’exercice était courant sur la petite île des Caraïbes à la fin des années soixante puisqu’on puisait allègrement dans les tubes américains pour les faire siens, on ne s’étonnera pas d’entendre des titres phares de Sharon Jones ou Charles Bradley réemballés à la sauce jamaïcaine. On se délecte aussi des classiques d’Etta James et de Bob & Gene réinterprétés par The Frightnrs ou The Inversions, les seuls groupes de reggae/rocksteady sortis de la fameuse house of soul de Brooklyn. Un vrai bijou.
Pale Jay
Bewilderment
Mystérieux personnage, dont le lieu de résidence et les traits de du visage restent imperceptibles, Pale Jay sort un 1er LP qui – avec 8 titres – ne l’est finalement pas vraiment, un long player. Qu’importe la quantité quand la qualité est au rendez-vous. Si on apprend qu’il a étudié le jazz à l’université, Pale Jay se dévoile petit à petit au fil de ce court album. Une soul moderne et introspective, dont les riches arrangements couplés au falsetto de sa voix évoquent un James Blake d’Outre Atlantique. Réminiscences hip-hop, soul extatique ou cinématographique… On a comme l’impression que cet anonyme ne va pas le rester longtemps.
Kendra Morris
I Am What I m Waiting For
Plutôt hyperactive, cette Kendra Morris ! Si cet excentrique personnage semble avoir eu plusieurs vies et quelques véritables creux de vagues artistiques, en un rien de temps, ce ne sont pas moins de 3 albums que la chanteuse/vidéaste aura publiés avec l’aide de Colemine Records. Un son chaud et organique, des textes souvent autobiographiques et des compositions pop-soul-exotica finement pensées et arrangées avec beaucoup de malice. Une démarche et un univers personnel qui semblent faire mouche puisque cette drôle de dame fédère un public de plus en plus nombreux.
Black Market Brass
Hox
Ce groupe de funk instrumental n’en est pas son premier coup d’essai. Depuis un 1er album en 2016 clairement inspiré par l’afrobeat de Fela et Tony Allen, le combo de Minneapolis Black Market Brass trace son sillon dans les puissants grooves directement hérités des seventies. Afro-influencé toujours, ce nouvel opus fait aussi la part belle au jazz enlevé que pratiquait Roland Kirk, aux déferlantes soniques du krautrock comme à ces tourbillons psyché-funk et acid-rock qui nous sont tombés dessus avec les albums de groupes tels que Funkadelic-Parliament, War, Mandrill ou encore les obscurs Black Merda.
Vieux sillons !
Traiter l’actualité des rééditions vinyles est un job à plein temps. S’il y en avait une majeure aux yeux des fans de funk, c’est probablement la ressortie de Diamond & Pearls de Prince dans un copieux coffret taille XL. Ou peut-être Crashin’ From Passion, l’album presque inédit que Betty Davis enregistra tardivement en 1979 avec le concours d’une liste d’invités ahurissante (Herbie Hancock, Martha Reeves, Alphonse Mouzon, Pointers Sisters…). Pour le premier, c’est le collègue Christophe qui vous en parlera en détail dans son post consacré à cet album phare du kid de Minneapolis. Le second, on vous en causera en temps voulu quand on l’aura eu dans les mains et décortiqué comme il se doit.
On se concentre donc sur une sélection de compilations bien fichues publiées par des labels qui connaissent leur boulot sur le bout de leur platine. Une façon d’aborder un sujet, un genre, un sous-genre et qui permet d’y voir un peu plus clair dans l’océan de musiques disponibles sur tous les formats. Cerise sur le gâteau, c’est également la meilleure façon de mettre enfin la main sur des titres devenus parfois quasi introuvables.
Miami Sound : Rare Funk & Soul From Florida 1967-1974
Ré-édition par les Anglais de Soul Jazz records de cette double galette consacrée à l’âge d’or de la scène afro-américaine du côté de la Floride. Une région des USA qui fut l’une des pierres angulaires de ce funk qui muta en disco dans les années 70 avec des artistes tels que Gwen Mc Rae, Little Beaver, Timmy Thomas, KC & Sunshine band, Betty Wright et tant d’autres. Considérez cette compilation géniale comme les fondations de ce “Miami Sound” qui déferla sur les dancefloors de la planète et influença nombre de musiciens.
Holly Church Of The Ecstatic Soul : Gospel, Funk & Soul 1971-83
Là encore des grooves généreux proposé par le même label (Soul Jazz records). Cette fois, c’est dans la constellation de catalogues Gospel que les Anglais sont partis piocher ces perles rares. Sauf si vous êtes un fervent collectionneur de la musique produite pour servir le Tout-Puissant, peu de chances de connaître les noms qui figurent au programme de cette sélection de titres funk & soul. Dans les années 60 et 70, les paroisses afro-américaines pensaient assez justement qu’il fallait coller au “son” de l’époque pour que la jeunesse continue de lire et chanter Jésus-Christ. Le résultat est sidérant de bonnes vibrations, qu’on soit croyant ou athée.
Eccentric Soul : Give Me Five !
Et enfin c’est Numero Group, le label de Chicago bien connu pour sa ligne éditoriale exigeante et classieuse qui se fend d’une petite série dans la grande (Eccentric Soul). 5 volumes publiés au fil de l’eau ces derniers mois pour illustrer 5 sous-genres de la grande famille Soul/Funk : Deep Soul, Boogie, Funk, Northern Soul & Disco. Toujours cette idée de ressortir des titres qui n’ont pas eu leur chance à l’époque d’obtenir un succès qui va au-delà du local malgré leur indéniables qualités. Attention ! Raretés disponibles le plus souvent pour la première fois depuis leur parution d’origine. Vinyle only.
Sur le front !
Parce qu’il n’y a pas plus révélateur qu’un groupe ou un artiste sur scène, ne boudons pas notre plaisir et filons voir du beau monde en concert. En restant bien évidement autour de cette thématique soul & funk, voici une liste non exhaustive des artistes qui se produiront dans l’Hexagone ces prochaines semaines.
Réservez vos places de concert pour Jalen N’GONDA !
Réservez vos places de concert pour Robert FINLEY !
Réservez vos places de concert pour Thee SACRED SOUL !
Réservez vous places de concert pour Kendra MORRIS !
Réservez vos places de concert pour Lee FIELDS !
Réservez vos places de concert pour Billy VALENTINE !
Réservez vos places de concert pour Nick WATERHOUSE !
